Le Trio Haydée et les compositrices

Ah ! le beau disque. La France rend force hommage aux compositrices, ce qui est louable même si j’estime qu’on essaie parfois de nous proposer des musiquettes sous prétexte du genre de leur auteur (e). Mais il y a heureusement de nombreuses excellentes compositions écrites malgré tant de préjugés* par des femmes (comme celles de l’américaine post-schoenbergienne Ruth Crawford Seeger) et je suis donc très heureux de saluer cette parution.

L’impeccable harpiste Constance Luzzati du Trio Haydée a eu la bonne idée de m’adresser cet album d’un trio féminin original dans sa composition (flûte, harpe & voix) consacré à des compositrices du début du XIXe à nos jours ; elle est d’autre part la signataire d’un livret d’une rare qualité.

Onze compositrices sont conviées dans ce programme placé sous le signe de lumières et de couleurs variées. La plupart des compositions sont originellement écrites pour cette formation, seules quelques unes ont été transposées du piano à la harpe.

ChatGPT me propose : « La rencontre envoûtante du timbre velouté d’un (sic) mezzo-soprano, des envolées aériennes de la flûte et des éclats cristallins de la harpe, tissant une harmonie d’une délicatesse envoûtante et d’une grâce intemporelle. » C’est un peu ampoulé mais c’est tout à fait ça ;-).

Tout est délectable dans ce programme ; j’ai noté en particulier le charme français des Trois chansons  de la compositrice hollandaise Rosy Wertheim (1888-1949), celui de l’hispano-américaine Elisenda Fabregas (1955*), la qualité et la modernité de la Litanie d’Édith Canat de Chizy (1950*) pour flûte et voix – superbe interprétation de la mezzo Marielou Jacquard, interprète rompue aux répertoires contemporains.
Ou encore l’adorable Roussignoulet de Pauline Viardot (1821-1910), la pièce pour harpe d’Édith Lejet récemment disparue (1941-2024) et enfin Aube, pièce très prenante de la jeune franco-britannique Josephine Stephenson (1990*).

Une réussite et un enchantement.

* cf. l’inénarrable journaliste cité dans le livret à propos de Lili Boulanger : « Elle écrit en homme délicat, raffiné, mais en homme ».


 

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