Janáček en France – Joseph Colomb
En 564 pages, Joseph Colomb, co-animateur du site musicabohemica consacré à la musique tchèque, nous raconte par le menu l’accueil – bien ténu – qui fut réservé en France au compositeur morave (1854-1928) jusqu’à nos jours. Quand on pense que Jenůfa ne sera représenté à l’Opéra Garnier qu’en 1980…plus de 70 ans après sa création…
L’ouvrage comporte 8 chapitres :
- Premiers contacts avec la France 1908-1928
- Sans lendemain 1928-1940
- Années d’oubli 1939-1945
- Premières découvertes lyriques 1945-1969
- Frémissement 1970-1987
- Renaissance 1988-2012
- Une si longue attente
- D’un pays à l’autre
L’ensemble est passionnant, non seulement par son propos central, mais parce qu’il nous fait revivre de nombreux pans de l’histoire de la muique en France. À noter également de nombreux témoignages d’artistes, parmi lesquels Sarah Lavaud. Une somme indispensable à tout amoureux de Léos. Pour commander l’ouvrage.
Samedi 4/10, un concert était organisé à l’occasion au Centre tchèque de Paris ; programme et interprètes magnifiques :
Nocturnes populaires, 1906
Poésie populaire morave en chansons, 1908 (4-5 jeunes filles)
Chansons populaires moraves, 1922, création française de la version vocale (2 garçons)
Les petites reines, 1889 (10 filles)
Extrait de Dans les brumes
Le journal d’un disparu (extraits), 1917
Citons donc les interprètes :
Christophe Crapez, ténor
Eva Gruber, Mezzo
Ensemble de jeunes vois Aposiopée, direction Natacha Bartosek
Sarah Lavaud, Sylvie Leroy et Satoshi Kubo, piano
(Quelle pitié que l’un des ses plus ardents prosélytes, Rafael Kubelík, n’ai pu enregistrer ses opéras (il ne dirigea toutefois que La maison des morts, Katia et surtout Jenůfa à 13 occasions, de 1941 à Brno à 1976 à Munich. On comprendra aisément pourquoi rien qu’en écoutant ce prélude…)