Henri Demarquette – Escaich – Hersant – Janulytė – Tanguy – Taverner
En voyant le programme, je me suis dit aïe, du Dolorosa façon Pärt (cf.). C’est un peu vrai… mais l’association d’un violoncelle soliste et d’un chœur de chambre est très originale, le programme alterne musiques anciennes (Purcell, Ockeghem, Clemens non papa, Dowland avec des pièces dédiées généralement à l’ensemble ; enfin le programme va de la désolation profonde à l’espoir.
John Taverner (1944-2013) – Svyati (1995) – Déploration sur la mort d’un ami. mélismes du violoncelle, chœur planant, on est bien dans le « minimalisme mystique »…
Eric Tanguy (1968*) : Stabat Mater – Une œuvre d’une belle intériorité, avec un chœur parfois déclamatoire, homophone, comme commenté par le soliste au long d’une sorte de longue procession. Pièce très prenante.
Thierry Escaich (1965*) – Night’s birds – Une courte pièce expressive et dynamique, basée sur une sorte de compétition entre deux airs de Dowland.
Philippe Hersant (1948*) – Métamorphoses – Une œuvre d’une belle fraîcheur mélodique sur des textes écrits par des prisonniers, le violoncelle étant à la fois témoin et truchement.
Justė Janulytė – Plonge – Une pièce « planante » juxtaposant deux lignes confiées au chœur et au soliste.
Superbe prestation du soliste et du chœur, ce projet original mêlant arrangements de musique ancienne et œuvres contemporaines de qualité devrait connaître un beau succès. En guise de clin d’œil, il me fait penser au CD de transcriptions du chœur Accentus de Laurence Equilbey, auquel je préfère pourtant le CD « inharmonies » avec des œuvres de Philippe Manoury…