Grieg – Peer Gynt – Guillaume Tourniaire – Aeon
Une petite pause dans ma discographie comparée de 50 versions du Sacre du printemps, centenaire oblige, pour passer à Grieg – on trouve d’ailleurs me semble-t-il quelques prémonitions du Sacre dans cette musique ; Grieg était je crois un des compositeurs préférés de Stravinsky.
J’avoue être un fan de la « Huldigungsmarch » de Sigurd Jorsalfar, par Karajan / Berlin – 1972 : c’est un vide musical et un pompiérisme absolu, certes, mais jetez-y une oreille…
On avait par ailleurs fait en 2001 une brève discographie comparée du concerto, Michelangeli l’emportait suivi de Anda / Kubelik.
L’intérêt de cet album de 3 CD (de 2005) est double : tout d’abord, pour le mélomane francophone, il met en situation la musique de Grieg avec les dialogues parlés – pas très bien enregistrés -, ce qui lui donne nettement plus de signification (même s’il y a parfois un sérieux hiatus entre les dialogues français et les parties chantées en Norvégien…). Un 3e CD reprend par ailleurs uniquement les parties musicales.
L’autre intérêt est que pour la première fois, à mon avis, un chef de chœur se transmue en un excellent chef d’orchestre : Guillaume Tourniaire (qui a pris la suite de Corboz en 2011 à Lausanne). Tout n’est pas parfait ici, le son trop réverbéré, un chœur un peu pâlot et manquant d’investissement, des timbres instrumentaux par fois un peu criards, mais dans l’ensemble cela tient très bien la comparaison avec nombre de phalanges et chefs internationaux, avec de superbes passages et ambiances.