C’est le cinquième album que publie le compositeur franco-argentin Gabriel Sivak (1979*). Ce sont des miniatures faisant appel à des formations très diverses, le CD étant habilement illustré par des miniatures d’un certain Franz Kafka.

Le CD s’ouvre par Kathakali pour piano seul par David Kadouch. Une pièce qui fait sans doute référence à « une forme de théâtre dansé originaire de l’État du Kerala dans le Sud de l’Inde » – cf. un exemple ci-dessous – avec un sosie de Jean Yanne…

Pièce singulière traversée par Des pas sur la neige, c’est magnifique avec une sorte d’onirisme mystérieux, avec une fin un peu obstinée. 
Les « Six miniatures pour décorer le silence » sont pour ondes Martenot et harpe – on constate d’ailleurs un regain d’intérêt – cf. le concerto pout thérémine de R. Campo – pour ces instruments électroniques des années 20. D’ailleurs ici l’usage des Martenot est très innovant, qui font un peu figure de danseur fantasque.

Ultramar fait référence à trois « petites » mers lointaines : Mers de Célèbes, de Barents et de Tasman. Confiées à l’accordéon seul, les battements qu’elle provoque donne bien ce sentiment d’éloignement, voire de solitude.

Moi, baiser jaune est une mélodie écrite sur un texte de Gilles de Obaldia. Écrite pour mezzo soprano, ondes Martenot et harpe; si la harpe n’a qu’un rôle d’accompagnement, la voix est ornée des volutes des ondes – un pièce très belle, comme la voix de Clémence Vidal.

La Musique pour réveiller un éléphant est confiée à l' »Orchestre petites mains symphoniques » dirigé par Éric du Faÿ ; une musique déhanché, très Amérique latine, où le dernier accord a dû atteindre son but…

Enfin, Liquido, pour percussions, pièce courte et délicate, avec encore ici un ailleurs qui nous est proposé.

Une compilation de prises étalées dans le temps mais qui pourtant me semble dessiner un portrait sincère de cet excellent compositeur (qui fit ses classes rappelons-le auprès notamment d’Éric Tanguy et d’Edith Canat de Chizy).