Frederic Chiu à la salle Cortot
Retour en France d’un pianiste singulier. Frederic Chiu, d’origine chinoise, vit aux États-Unis, après avoir passé 12 ans en France.
Pianiste singulier car doté d’une virtuosité éblouissante, tout en étant curieux de répertoires pianistiques variés. Au programme hier soir : Pagodes et les deux cahiers d’Images de Debussy, des œuvres du compositeur chinois Gao Ping et enfin la 7e sonate de Prokofiev.
On a pu apprécier dans Debussy ses grandes variétés d’attaques, comme des pattes de chat attrapant les Poissons d’or… son contrôle des sonorités, toutes ces qualités firent merveille dans Debussy pour une interprétation très personnelle : par exemple, on s’attendait à ce que les sonorités dans Pagodes soient éminemment asiatiques, c’était plus l’agencement de la pièce qui l’était, avec une individualisation des rythmes et des traits très prenante. Comme dans Mouvement, sa virtuosité dans Prokofiev était tout simplement ébouriffante.
On était moins conquis par les pièces de Gao, pièces pour « pianiste vocalisant » : l’interprète siffle ou fredonne des chants populaires chinois tout en jouant. Une pièce en hommage à Chostakovitch était bien troussée mais pourquoi, après avoir fait apparaître en filigrane Tea for two, le jouer ensuite littéralement : on avait compris… Je passerai sur les premiers bis – Mad rush de Philip Glass – je trouve ça insupportable – et une pièce de Gurdjieff, avant une transcription par Frederic Chiu de la Troïka du lieutenant Kigé, interprétée de façon aussi éblouissante que la sonate. On espère donc un nouveau et prochain passage à Paris de cet artiste.
Ci-dessous le trailer de son prochain CD « Distant Voices », associant Debussy et Gao Ping.