François Sarhan – L’nfer – Orloff
François Sarhan est un jeune compositeur français (1972) qui a étudié avec Ferneyhough, Harvey, Lindberg, Manoury, Murail ou encore Grisey. En écoutant l’nfer, on pourrait penser – à tort – qu’il aurait en fait étudié avec Aperghis ou Kagel… Une écoute malveillante ou distraite pourrait donner à penser que c’est du « foutage de gueule » : un mélange futile de slam, de jazz-pop et d’élucubrations électroniques. Que nenni ! (sinon cet article n’existerait pas). Le compositeur a improvisé un texte relatant un voyage Nîmes-Londres pour aller voir une exposition consacrée au photographe documentaire Martin Parr, au lendemain des attentats de King’Cross en juillet 2005. Cette improvisation enregistrée par le compositeur lui-même se voit ponctuée, commentée ou accompagnée par un ensemble instrumental et des objets musicaux électroniques. Si l’auteur insiste sur l’intérêt de l’utilisation d’un discours parlé brut, voire sale (« Les abrutis ne voient le beau que dans les belles choses » – phrase transcrite en écriture morse sur la pochette du CD), l’essentiel nous paraît qu’il réussit à créer un univers assez fascinant. Si l’œuvre laisse la place à des possibilités d’improvisation, l’ensemble est très noté, très construit : si l’on se détache de l’impression sonore immédiate, on perçoit nettement une structure musicale, une gestion du temps, des réminiscences, avec même un final dramatique. S’il y a bien sûr de l’humour, j’ai lu un papier qui qualifiait l’œuvre d’hilarante, elle me paraît plutôt très sérieuse; on ajoutera qu’elle présente en permanence un attrait sonore évident. Suit une pièce radiophonique Orloff qui reprend les mêmes procédés, dans un tempo général plus allant. Bref, un artiste contemporain (protéiforme) à suivre ! Site de François Sarhan |
François Sarhan is a young French composer (1972) who studied with Ferneyhough, Harvey, Lindberg, Manoury, Murail or Grisey. While listening to L’nfer, one could think – wrongly – he would have in fact studied with Aperghis or Kagel… A malevolent or inattentive listening could give rise to think that it is “piss-take”: a futile mixture of slam, jazz-pop and electronic wild imaginings. Not at all! (if not this article would not exist). The composer improvised a text about a Nimes-London journey to go to see an exposure devoted to the documentary photographer Martin Parr, shortly after the terrorist attacks at King’ Cross in July 2005. This improvisation recorded by the composer himself is punctuated, commented or accompanied by an instrumental unit and electronical musical objects. If the author insists on the interest of the use of a speech spoken, even gross, (“the morons see the beautiful one only in the beautiful things” – sentence transcribed in Morse writing on the CD’s front), we think the essential is that he succeeds in creating an attractive universe. If the work leaves the place to possibilities of improvisation, the piece is very noted, very built: if we detach from the immediate sound impression, we perceive clearly a musical structure, a management of time, reminiscences, with even a dramatic final. Let’s add it presents an obvious sound attraction all along. Follows a radiophonic part Orloff based on the same processes, in a more going general tempo. In short, a contemporary artist (protean) to follow! |