Fauré – Thème et variations de Carmen Guilbert à Laurent Wagschal

Les publications commencent  à fleurir à l’occasion du centenaire de la mort de Gabriel Fauré.

À ce propos, je ne suis pas sûr qu’il y ait eu autant de monde lors de ses obsèques (ici, devant La Madeleine) que lors de ceux de Claude ou de Maurice, sans parler d’Henri ou de Pierre…  :

Insatiable interprète de musique française pour piano, Laurent Wagschal (1972*), se devait d’enregistrer à cette occasion une intégrale de la musique pour piano de Gabriel Fauré. Il propose ici une première éditions avec une sorte de « Best off » :

Ballade en fa dièse majeur op.19
Pièce brève op.84 n°5
Pavane op.50
Romance sans paroles en la bémol majeur op.17 n°3
2ème Impromptu en fa mineur op.31
6ème Nocturne en ré bémol majeur op.63
7ème Nocturne en ut dièse mineur op.74
Prélude en sol mineur op.103 n°3 et
5ème Barcarolle en fa dièse mineur op.66

Ainsi Thème et variations op.73.
En plus de cette dernière, avec la Ballade, les  Nocturnes 6 & 7, la 5e Barcarolle on a ici les œuvres les plus connues, entrecoupées de quelques pièces plus courtes.

Je m’aperçois que j’ai déjà consacré sept papiers à Laurent Wagschal, je ne vais donc pas me répéter à propos des grandes qualités de cet excellent pianiste.

Thème et variations est une œuvre qui est un peu à part dans l’œuvre pour piano de Fauré, de part sa durée et une certaine « fraîcheur ». Je l’avais découverte il y a bien longtemps sous les doigts de « Vovonne » Lefébure. Sans en faire une discographie comparée, j’ai voulu écouter quelques versions : la présente, celle d’Yvonne Lefébure (1980) donc, la récente intégrale de Lucas Debargue et la pionnière qui fut la première à graver l’œuvre à la fin des années 30 : Carmen Marie-Lucie Guilbert, une élève de Marguerite Long.
C’est peut être aussi l’œuvre de Fauré la plus « franckiste » (à la différence que l’on devine jamais l’organiste dans ses pièces pour piano). 

Tant Guilbert que Lefébure n’hésitent pas à presque déclamer le thème, avec plus d’atmosphère chez la première. Debargue est plus neutre avec un son un peu lointain. Dans un son plus présent, Wagschal rejoint ses deux aînées par la grandeur, la droiture du jeu dans une interprétation marquée par l’évidence. On retrouve ces qualités dans le reste de l’œuvre (la II pétulante, la VI sobre et sans effet, etc.).

Un très beau disque Fauré paru chez Indésens.

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