Erik Satie – Piano works – Christoph Deluze
Les personnes qui fréquentent ce blog doivent trouver exagérée la place dévolue aux productions de l’éditeur Praga Digitals. Certes, son directeur, Pierre Barbier, est un ami, certes il m’adresse volontiers ses nouveautés, mais c’est surtout parce que ses productions se situent le plus souvent au plus haut niveau. En témoigne sa récente politique de réédition d’enregistrements des années 50-60 tombés dans le domaine public – avec généralement une plus-value sonore époustouflante, mais aussi ses productions originales de musique de chambre. Ici, il mêle nouveauté, en quittant son domaine slave privilégié, avec réédition. Quel bonheur d’écouter un enregistrement réussi en tous points : un superbe Bösendorfer 274, parfaitement réglé, capté dans la fameuse salle de musique de La Chaux-de-Fonds, un enregistrement exemplaire, superbement restitué en SACD / DSD, un programme varié et intelligemment construit et surtout un pianiste qui nous paraît exceptionnel au travers de ce récital. Œuvres pour pianoChristoph Deluze ne m’en voudra pas de révéler qu’en dehors de son activité de pianiste, il est également un médecin allergologue reconnu… Dès la Petite ouverture à danser, on est pris par la qualité de toucher et la vision sincère du pianiste, comme une confidence empathique. La Gnossienne n°1 vient confirmer tout ceci et notamment les musiques roumaines citées plus haut. Le programme alterne intelligemment musiques fantaisistes, voire mécaniques et « tubes » plus intimes. L’esprit chagrin pourra demander plus de canaille dans les pièces de style Caf-conc, mais il y a bien longtemps que l’on a été aussi épaté – et ému – par la musique d’Éric Alfred Leslie Satie. |
People attending this blog must find exaggerate the place reserved for the productions of the editor Praga Digitals. Admittedly, its director, Pierre Barbier, is a friend, certainly he addresses me readily his new issues to me, but it is especially because its productions are generally at the highest level. As for its recent policy of reissuing of the 50-60’ fallen in the public domain – with generally a striking sound improvement, but also its original productions of chamber music. Here, are mixed innovation, by leaving its privileged Slavic field, and reissue. Which happiness to listen to a recording successful in all points: superb Bösendorfer 274, perfectly tuned, in the famous music hall of La Chaux-de-Fonds, an exemplary recording, superbly restored in SACD/DSD, a varied program and intelligently built and especially a pianist who appears exceptional to us through this recital. Works for pianoChristoph Deluze will not be upset revealing that apart from his pianist activity, he is also a reknowned allergist… He proposes here a personal recital of works for piano by Satie, signing himself the introductory text which shows moreover his musicological scholarship. One will note the influence of Rumanian music heard by Satie during the World Fair of 1889 on the Gnossiennes or the sexually ambiguities of the Gymnopédies. As for the Petite ouverture à danser, one is taken by the quality of the piano touch and the sincere vision of the pianist, like a empathic confidence. The Gnossienne n°1 comes to confirm all this and in particular the Rumanian music referred to above. The program intelligently alternates whimsical, even mechanical musics and more intimate “tubes”. The faultfinder will be able to require more rabble in the “café-concert” pieces, but we have never been so impressed – and moved – by the music of Eric Alfred Leslie Satie. |
ParadeCréé en 1917 au théâtre du Châtelet, ce fut un vrai scandale. Sur un thème de Jean Cocteau, rideau, décors et costumes de Pablo Picasso, ce « ballet réaliste » avait de quoi choquer le bourgeois, avec sa machine à écrire, sa sirène, son pistolet… Curieusement cette œuvre fait bien ressortir les aspects tant nostalgiques qu’humoristiques de la musique de Satie. L’interprétation superbement maîtrisée de Rosenthal est magnifiquement restituée dans cette réédition (avec machine à écrire Remington « d’époque » nous signale P. Barbier…).
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ParadeCreated in 1917 in the Théâtre du Châtelet, it was a true scandal. On a topic by Jean Cocteau, curtain, decorations and costumes by Pablo Picasso, this “realistic ballet” had what to shock the middle-class man, with its typewriter, its siren, its gun… Curiously this work emphasizes well the aspects as nostalgic as humorous of the music of Satie. The superbly controlled interpretation of Rosenthal is magnificently restored in this reissue (with an original Remington typewriter tells us P. Barbier…).
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