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On se doutait que leur tout dernier enregistrement serait fait avec intelligence. Le sujet choisi permet d’entendre autour de la Sonate pour violoncelle et piano op.65 : la Barcarolle op.60, Trois mazurkas op. 63, Valses op.64, Mazurka op. 67 n°4 et Deux nocturnes op.62.
Barcarolle : on a été surpris par l’interprétation, qui nous a paru très « mezzo voce », ce qui nous a conduit à réécouter Zimmerman : ce dernier est un petit peu plus rapide, avec des figures plus dessinées et un ambitus dynamique plus important, mais quand on retourne à Amoyel, on est pris par une lecture plus intérieure et poétique, comme si le fameux passage « dolce sfogato » avait imprégné la pièce entière…
Trois mazurkas op. 63 : L’auteur du livret rappelle que les 2 dernières plus lentes relèvent plus du genre kujawiak, danse du centre de la Pologne, les quatre autres danses nationales polonaises étant : krakowiak, mazurka, oberek, et polonaise.
Sonate pour violoncelle et piano op.65 : On n’est pas familier de l’œuvre et on a écouté plusieurs fois Rostropovitch / Argerich avant d’aborder cette nouvelle version. Notamment le long premier mouvement qui ne fut pas joué lors de la création par Chopin et Franchomme, jugé trop difficile pour le public. Cette impression que l’on avait bien chez Argerich / Rostropovitch disparaît complètement ici : c’est joué plus finement, plus librement, c’est plus dansant et chantant et notre Jacqueline du Pré nationale y est épatante. cf. http://www.medici.tv/#!/festival-palazzetto-third-edition-amoyel-bertrand
Valses op.64 : Comme pour les mazurkas, le Chopin de Pascal Amoyel n’est jamais démonstratif, extérieur ou empli d’effets, on a juste l’impression de passer de l’autre côté du miroir et entrer dans un monde onirique. Si vous ne jurez que par Horowitz dans Chopin, passez votre chemin…
Deux nocturnes op.62 : On peut comparer Amoyel avec lui même puisqu’il avait enregistré l’intégrale des Nocturnes :
On retrouve ici son cantabile poétique ; c’est bien une nouvelle interprétation; par exemple, le n°1 est interprété ici de façon sensiblement plus allante.
Un CD à écouter au casque en se promenant dans les jardins de Nohant par une belle soirée d’été !