C’est toujours un plaisir d’aller écouter Emmanuelle Bertrand, notre ‘Du pré nationale’ comme j’avais pu la surnommer : son éloquence et la finesse de son jeu firent encore merveille hier soir. Elle était accompagnée par l’Orchestre d’Auvergne – 21 cordes – dirigé par son chef titulaire, Roberto Forés Veses. Ce concert était retransmis par Radio classique et je suppose qu’il sera disponible à la réécoute.
Au programme :
Tchaïkovski, Andante cantabile, opus 11, pour violoncelle et orchestre
Schumann, Concerto en la mineur opus 129, pour violoncelle et orchestre
Sibelius, Quatuor opus 56, Voces Intimae, pour orchestre
L’Andante cantabile est en fait une transcription de l’auteur
du mouvement lent de son premier quatuor. Beau moment de charme pour entamer ce concert. On entend parfois certaines formations militaires où les cordes sont replacées par des bois, c’était hier l’inverse, puisqu’il s’agissait d’une transcription (anonyme) pour orchestre à cordes. On y perd en couleurs, mais du coup l’attention était portée sur la soliste, magnifique. Le violoncelle solo de l’orchestre, Jean-Marie Trotereau, fut salué à juste titre.
Emmanuelle Bertrand joua en bis une sarabande de Bach sur une copie du violoncelle qui avait été réalisé de bric et de broc par deux compagnons du violoncelliste Marcel Maréchal pendant la Première Guerre mondiale.
Le programme se concluait avec une version pour orchestre de chambre du quatuor de Sibelius ; magnifique prestation de l’orchestre qui la joua avec à la fois ampleur et grande cohésion, le mérite en revient aussi au chef Roberto Forés Veses, qui, par sa battue originale, souvent avec de grand moulinets des bras, sut captiver le public dans cette œuvre qui n’est pas d’un accès immédiat.
A vos podcasts…