Un superbe récital hier soir dans la Salle des concerts de la Philharmonie, curieusement pas remplie. Deux dames entendues à la sortie « ça fait longtemps que je n’avais pas entendu un si bon concert »…
Pourtant Elena Bashkirova n’a pas fait dans la facilité :
Mozart : Fantaisie en ré mineur K. 397, Rondo en ré majeur K. 485 Schumann : Sonate n°1 Tchaïkovski : Album pour les enfants Scriabine : Sonate n°4
J’étais impatient de la voir se produire en soliste, ne l’ayant entendu jusqu’ici qu’en musique de chambre, notamment à Jerusalem.
Deux aspects frappants d’emblée : l’excellente projection du son et son attitude au piano : droite, corps presque immobile, pas de mimique ou d’affect : de la musique tout simplement.
Son Mozart est emprunt de classicisme, avec un léger romantisme, très ténu.
La difficile Sonate de Schumann : on pourrait penser qu’il manque ceci ou cela à son interprétation, mais force est de constater qu’elle nous fait voyager dans la partition, comme si celle-ci se déroulait devant nos yeux, avec toute une variété de climats déployée devant un public aussi silencieux qu’attentif.
Joué avec esprit, l’Album pour les enfants qu’elle a enregistré par ailleurs, est peut-être un peu long à jouer in extenso en concert. Lequel se terminait par une 4e sonate de Scriabine en deux mouvements, le dernier annonçant ses dernières sonates. Sa qualité de toucher, l’homogénéité de son jeu y faisaient merveille, notamment la fin, très « vers la flamme ».
Toujours pas d’esbroufe dans les deux bis : un extrait de la sonate de Schumann et un « Papillon » du même : pas de Gluck ou de Vol du bourdon ici !
À noter que Mozart mis à part, les pièces données hier soir ne figurent pas au répertoire, au moins discographique, de son mari.
Ne pas manquer son prochain récital !
(Interview à venir)