Le percussionniste Florent Jodelet a créé il y a peu un nouveau label : « Merci Pour Les Sons affirme la volonté de laisser la trace d’un engagement au service d’œuvres singulières choisies avec soin ».
L’œuvre d’Edith Canat de Chizy est effectivement singulière et c’est fait avec soin, tant au niveau de l’interprétation – outre le percussionniste Florent Jodelet donc, l’enregistrement réunit notamment les excellents violoniste et chef que sont Alexandra Greffin-Klein et Vahan Mardirossian (pour ne citer que ceux que je connais un peu) – que de la prise de son limpide.
Le présent enregistrement comprend quatre œuvres, toutes pour percussion :
– Trance (2009) avec cymbalum et clavecin
– Dance (2006) avec violon
– Seascape (2016) avec orchestre
– Tlaloc 1984) pour solo
Tlaloc était le nom donné à un dieu aztèque de l’eau. Le programme fait donc référence à la danse d’une part à l’élément liquide de l’autre.
La formation inhabituelle de Trance donne des mélanges de sonorité inouïs, les formules rythmiques passant d’un instrument à un autre (qui échangent aussi leurs sonorités), une pièce somme toute assez ludique.
Dance est un dialogue entre le violon et le vibraphone où les deux instruments interagissent comme dans des mouvements de danse à la fois aériens et rêveurs.
Seascape avec orchestre est une Mer toute en ressacs, frémissements, miroitements qui permet à Edith Canat de Chizy de déployer sa science de l’orchestration (passage assez sidérant après 11’50).
Tlaloc fait appel d’abord appel à toutes les ressources des instruments à percussion avant de de fondre dans des nuances piano mystérieuses.
Pour citer l’article liminaire du livret de François-Bernard Mâche : [chez Edith Canat de Chizy] « L’élégance et l’originalité l’emportent toujours sur les conventions banales ».
Une réussite captivante.