Denis Levaillant – Pachamama Symphony
Au programme :
George Gershwin (1989-1937) – Ouverture cubaine
Denis Levaillant (1952*) – PachaMama Symphony
Heitor Villa-Lobos (1887-1959) – Carnaval das crianças n°8
Alfred Reed (1921-2005) – El Camino Real
Arturo Márquez (1950*) – Danzon n° 2
Superbe soirée latino-américaine hier soir au Conservatoire régional de la rue de Madrid par l’Orchestre d’harmonie des gardiens de la paix de la préfecture de police de Paris : près de 45 musiciens, en uniforme – dont 7 femmes -, d’un très haut niveau.
Les compositeurs ou les arrangeurs réussirent globalement à déjouer le piège de ce type de formation : celui de produire une espèce de pâte sonore indifférenciée.
Même si l’ouverture cubaine de George Gershwin perd un peu de son contraste au niveau des timbres, elle était superbement rendue. Il faut noter que la chef pour cette pièce – Marion Ladrette – est étudiante dans la classe de direction du Pôle supérieur de Paris Boulogne-Billancourt ; une certaine timidité dans les gestes ne l’empêchèrent pas d’en donner une belle lecture et même une péroraison éclatante.
Mais l’événement de la soirée était la création de la Pachamama Symphony de Denis Levaillant, œuvre en 6 mouvements. « Denis Levaillant voyage depuis une vingtaine d’années en Bolivie où il pratique avec un grand bonheur l’aventure de l’andinisme sauvage. Il a été à chaque fois frappé à chacun de ses voyages par l’authenticité et l’originalité des musiques natives des peuples andins, en particulier des grands groupes de flûtes que l’on trouve sur l’altiplano, de La Paz à Oruro ».
On eut droit à un kaléidoscope de couleurs, de rythmes, de modes de jeu (le début avec les cuivres soufflés « à vide »), dans une orchestration aussi sophistiquée qu’efficace, pour une musique où se mêlaient aussi bien incantations qu’atmosphères nocturnes. Le dernier mouvement m’a paru librement inspiré du Boléro, ce que le compositeur m’a confirmé depuis.
Suivaient une très belle orchestration d’une pièce pour piano de Villa-Lobos (Carnaval des enfants), réalisée par Amine Bouhafa, une pièce très rythmée d’Alred Reel, superbement dirigée par un autre étudiant, David Hurpeau (quelle belle initiative de confier la baguette à des étudiants en condition de concert). La danzon n°2 de Márquez, supposée être un ‘tube’ de l’orchestre Simon bolivar de Gustavo Dudamel, nous a paru moins intéressante.
On l’avoue volontiers : on ne savait pas que Paris avait un autre orchestre de haut niveau (notamment les cornistes, très… vaillants) :