Daniel Barenboïm – Staatskapelle Dresde – Cycle Bruckner
Très belle soirée hier à la Philharmonie. Superbe orchestre, aux cordes « de velours », plus chaudes que brillantes, juste un pupitre de violoncelles un peu en retrait. Disposition de l’orchestre à l’ancienne, avec division des violons et contrebasses au fond.
Mozart et Bruckner : on est dans le jardin – si vaste – de Barenboïm. La Symphonie concertante était donnée avec d’excellents solistes, mais sans faire appel à des stars. On retrouve un Mozart « à l’ancienne » – c’est à dire adapté aux oreilles du XXIe siècle, et le son de Barenboïm (on croyait entendre parfois le son de ses fameux et anciens enregistrements de concertos avec l’English Chamber Orchestra). Très beaux dialogues entre les solistes, superbe andante à la fin duquel on était chez Don Juan.
Daniel Barenboïm a déclaré avoir pris conscience de la complexité de la musique de Bruckner en écoutant son ami Rafael Kubelík faire répéter la neuvième symphonie. Il a mis les symphonies de nombreuses fois sur le métier et il existe au disque trois intégrales sous sa direction – Chicago – DG – fin 70 début 80, Philharmonique de Berlin – Teldec – 2005 et cet orchestre de Berlin en concert – Universal – 2016.
La Première symphonie était donnée dans la version Haas avec un superbe engagement des musiciens, des phrases au galbe enveloppant, des ensembles très homogènes, des éclats impressionnants.
L’activité de Barenboïm est intense (il était en tournée avec Vienne pour Ma Patrie en décembre, donnera ce même cycle Bruckner en janvier à Carnegie Hall). Il dirige de moins en moins continûment pendant l’exécution, sans doute pour mieux laisser la musique s’épanouir.
En le voyant un peu fatigué, on s’est rappelé que cet éternel jeune homme de la musique (il donnait par exemple le Tchaikovsky avec Kubelík en 1958) allait vers ses 75 ans… Après les concerts de ce soir et de demain, il lui restera à donner les 8 & 9 de Bruckner.