C’était hier soir la création de Dafne de Wolgang Mitterer. Dafne en référence à un opéra perdu d’Heinrich Schütz, qui aurait été le premier opéra en langue allemande (1627).
Wolgang Mitterer est un organiste et compositeur autrichien – il s’agit ici de sa dixième œuvre opératique. L’histoire en est très simple : la nymphe Daphné préfère se changer en laurier plutôt que de céder aux avances d’Apollon. Citons le directeur de l’ensemble des Cris de Paris, Geoffroy Jourdain qui est à l’origine du projet : « un opéra où il serait question de métamorphoses ; celle de Daphné certes, mais aussi celle de la parole en chant, celle du chant en polyphonie, celle de la polyphonie dans les mailles de l’électronique. »
Tout est original : un dispositif scénique avec un plateau présentant plusieurs pistes tournantes, un accompagnement des chanteurs via un enregistrement, qui nécessite la présence d’un chef d’orchestre pour la coordination bande / chant, l’ensemble Les Cris de Paris, treize chanteurs dont quelques uns jouent parfois sur scène d’un instrument, une revisite des pratiques vocales et musicales de la musique de Schütz, un enregistrement proposant des musiques étonnantes (avec quelques clins d’œil au répertoire) et qui relance habilement l’action.
Grâce à la prestation impeccable, tant vocale que gestique, des Cris de Paris, l’heure et demie du spectacle vous prend du début à la fin, avec l’aide d’un dispositif scénique simple mais efficace et onirique.
C’est au Théâtre de l’Athénée jusqu’au 5 octobre ; le spectacle tourne ensuite en province :
vendredi 20, samedi 21 janvier 2023 à 20h30 à l’Opéra de Reims
vendredi 27 janvier à 20h à l’Atelier lyrique de Tourcoing
mercredi 1er février à 20h à l’Opéra de Dijon
mercredi 15, jeudi 16 février à 20h, vendredi 17 février à 20h30 au Théâtre Garonne à Toulouse.
Clin d’œil ; cette scène
m’a fait penser immédiatement à ceci :