Concert de l’ensemble court-circuit du 6 septembre 2013, retransmis le 16 septembre – 20h sur France-Mu.
Ce concert s’est terminé il y a une heure et demi. Pour faire plus rapide, je dois m’équiper d’une tablette… Il se tenait dans l’Auditorium du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris (CRR, il faut s’y faire), rue de Madrid. Salle presque comble avec beaucoup d’étudiants, mais pas que.
La programmation de l’ensemble Court-circuit, créé il y a plus de vingt ans par Philippe Hurel et Pierre-André Valade, est très variée, ce concert en était l’exemple.
S’inscrivant dans une programmation polonaise, il proposait :
- Quatre pantomines pour six de Luis Fernando Rizo-Salom
- Topor de Wojtek Blecharz
- Pluie, vapeur, vitesse d’Edit Canat de Chizy
- Twilling – Sonosphère 1 d’Elzbieta Sikora (Création mondiale)
- Chain 1 de Witold Lutoslawski
Le premier est décédé en juillet dernier dans un accident à 42 ans, le dernier aurait eu 100 ans cette année. Les 2 compositrices étaient présentes.
Un bref compte-rendu :
1 – Quatre pantomines pour six de Luis Fernando Rizo-Salom : Jean Deroyer, chef à la fois dynamique et précis nous donnait une vrai pantomine ! Une œuvre tonifiante, rythmée, presque terrienne, un vrai bonheur.
2 – Topor de Wojtek Blecharz : on passe de la couleur à la grisaille, c’est f/ff tout le temps, chaotique, en plus c’est long. Merveilleux instrumentistes tout de même, bien que l’on m’ait glissé à l’oreille que c’était mieux à la répétition.
3 – Pluie, vapeur, vitesse d’Edit Canat de Chizy : une musique plus « classique », « française », « élégante » à l’image de sa personne. On a ici une musique plus organisée, poétique, avec des nuances : beaucoup de fraîcheur (le titre ?). Le piano semblait prendre parfois trop de place sonore.
4 – Twilling – Sonosphère 1 d’Elzbieta Sikora : (dont on fêtait les 70 ans) pour ensemble et électronique en temps réel grâce au Karlax : un monsieur à l’air très sérieux assis parmi les instrumentistes tenait une sorte de morceau de bois noir qu’il bougeait à certaines périodes; il captait ainsi en temps réel le son des instruments, pour le transmettre, transformé, à des hauts-parleurs. C’est un peu comme un nouvel instrument, avec cependant de l’informatique et de l’électronique derrière. J’avoue avoir eu du mal à saisir sa valeur ajoutée dans cette œuvre : censé a priori traiter le jeu du hautbois soliste, il répercutait également par moments les cordes. Bref il m’a semblé que cette partition pouvait s’en passer…
Même si je ne peux entendre des pièces pour hautbois et ensemble sans voir surgir aussitôt Vaughan-Williams ou Richard Strauss, l’œuvre est très vivante, voire joyeuse. Un 1er mouvement assez foisonnant et un 2e plus contemplatif, avec de superbes climats – et une hautboïste très efficace : Hélène Devilleneuve.
5 – Chain 1 de Witold Lutoslawski : On retrouve l’efficacité de la musique du grand Polonais (cf. coffret Brillant). Dans la première partie, pas une note superflue jusqu’à ce que le chef s’arrête de diriger et ne donne que des indications de numéros. S’en suit en apparence un « bazar » musical tout à fait réjouissant.
Quelle belle soirée de musique et quels musiciens !