J’avoue avoir d’abord voulu rejeter ce CD : j’avais commencé par la première sonate de Brahms et je trouvais que le violoncelle manquait de présence sonore, alors que le piano, un peu dur, se trouvait au premier plan ; quand on a toujours dans l’oreille depuis des lustres la version Du Pré / Barenboim… On a un meilleur équilibre dans les deux autres sonates.
Alors, pourquoi ce papier ?! J’ai poursuivi l’écoute et j’ai trouvé finalement beaucoup de qualité : la discrétion de Dimitri Maslennikov n’empêche pas des moments très réussis et le piano de Sabine Weyer d’avère bigrement intéressant, notamment au niveau de l’agencement et du chant des voix.
Ce disque propose en outre deux sonates pour violoncelle de collègues de Brahms : Fuchs (à gauche) et von Herzobergen
La révélation – pour moi – de ce CD est la première sonate de Robert Fuchs (1847-1927) ; professeur de composition il eut quelques élèves inconnus comme Mahler, Zemlinsky, Wolf, Schmidt ou Shreker. Sa première sonate pour violoncelle (1881) est un chef d’œuvre, certes dans un style « brahmsien », mais en quatre mouvement et dans un style un peu moins introspectif.
La sonate d’Heinrich von Herzogenberg (1886) est également une très belle œuvre, d’un chant un peu plus sévère (ces deux sonates sont bien postérieures à celle de Brahms (1866).
L’ensemble est interprété avec goût et métiers sûrs. Un CD Quartz