La pièce maîtresse de ce CD est bien sûr la 1ère de Chosta, rendue ici dans sa fraîcheur première : Excellente prestation des musiciens de l’Orchestre symphonique national d’Ukraine, direction à la fois précise et enlevée du jeune chef Bastien Stil. Tout est parfaitement en place et surtout très bien spatialisé dans une prise de son très claire, tantôt cinglant, tantôt lyrique et épique. Comme pour Mahler, tout est déjà dans cette première symphonie écrite en 1925, soit peu de temps avant la « purge musicale » de Staline en 1932. J’ai connu cette symphonie avec une version russe de 1976 dirigée par Yuri Aranovitch, enregistrement aujourd’hui introuvable.
Le CD propose ensuite la Ballade pour piano de Boris Liatochinsky (1895-1968), écrite en 1929, orchestrée par Dimitri Tchesnokov. C’est une sorte de marche d’abord assez sombre, suivie d’un passage plus coloré, un peu scriabinien avant le retour de la marche initiale.
L’album s’intitule « modernisme », qualificatif sans doute adapté à la symphonie de Chostakovitch, mais nettement moins au Concerto pour violon du même Dimitri Tchesnokov (1982*). La syntaxe en serait même moins moderne que les Concertos de Chostakovitch ou Prokofiev. C’est bien écrit pour le violon et la partie soliste est brillamment défendue par « notre » Sarah Nemtanu nationale. Une œuvre vivante et variée, bien dans la lignée de ses aînées.