Aurélie Bouchard – Sergio Menozzi : Musiques italiennes du XXe siècle


Editions Hortus

C’est un patchwork de musiques italiennes que nous proposent les deux artistes Aurélie Bouchard (harpe) et Sergio Menozzi (saxophone, clarinette).

MadernaDialodia (1971) pour saxophone et clarinette
BussottiBrutto, Ignudo (1980) pour clarinette basse – Due ballabile pour harpe et clarinette
Berio Sequenza II (1963) pour harpe – Chamber Music (1953) pour voix de femme, clarinette, violoncelle, harpe – Sequenza III (1966) pour voix d’homme (Première mondiale)
DonatoniMarches (1979) pour harpe – Hot (1989) pour saxophone et six instruments.

Aurélie Bouchard et Sergio Menozzi avaient déjà signé « Le temps du souffle » de Gilbert Amy ;voilà un programme à la fois intéressant et bien construit, avec des musiques peu entendues.

On appréciera la chaleur de la petite pièce de Bruno Maderna qui donne en quelque sorte le titre à l’album, un duo pour saxophone sopranino et petite clarinette. La pièce de Bussotti, seul compositeur vivant de ce programme, pour clarinette seule, est plus austère, tout en étant un peu bavarde,  celles pour harpe et clarinette sont par contre des petits bijoux malicieusement dissonants.

Luciano Berio est présent avec trois pièces : deux Sequenza, une pour harpe, une autre pour voix d’homme. La Sequenza II pour harpe veut « défier la notion conventionnelle de l’instrument » ; je ne sais pas s’il existe une pièce pour harpe de Lachenmann, mais là ça aurait défié… C’est en tout cas bien agréable, presque mystérieux, plus que la Sequenza III enregistrée ici par une voix de basse, qui, elle, fait très datée, même si l’on ne peut qu’en louer l’invention. Sans doute la pièce de jeunesse Chamber music est-elle influencée comme l’indique la pochette par Dallapicola. Sur des poèmes de Joyce, c’est très bien écrit, avec une amusante troisième pièce « Winds of May ».

On termine avec deux pièces de Donatoni. D’abord Marches pour harpe, deux pièces intriquées, plutôt ludiques et utilisant toutes les ressources de l’instrument.
Enfin Hot pour saxophone et six instruments est une sorte de « musique de jazz stylisée », mais son mode très écrit donne plutôt envie d’écouter du vrai jazz, genre Art Ensemble of Chicago…

Un disque qui sort des sentiers battus, superbement interprété autant par les deux principaux protagonistes que par leurs invités.

 

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