Je n’ai pas l’habitude d’écrire des comptes-rendus de concerts non enregistrés, mais la lecture d’un article sur ce concert dans la lignée des critiques acerbes en France sur ce chef…
Je n’ai pas l’habitude non plus d’aller à la Philharmonie : l’institution, par le biais de son responsable presse, ne donnant jamais d’invitation aux affreux blogueurs, y compris pour les concerts de l’Ensemble Intercontemporain (il est vrai qu’il y a en France des centaines de blogueurs qui se consacrent à la musique contemporaine). D’ailleurs la salle n’était pas tout à fait pleine vendredi dernier (la « Salle des concerts », elle, l’est rarement), peut-être à cause de la concurrence avec le match France – Nouvelle-Zélande.
Les orchestres américains font beaucoup d’efforts pour promouvoir des musiques écrites par des compositeurs issus de minorités ou féminins. Les Four Black American Dances de Carlos Simon ouvraient ainsi ce concert – j’en viens au programme : le Concerto en fa de Gershwin et la Cinquième de Prokofiev.
Ma voisine me disait avoir énormément apprécié le jeu de Jean-Yves Thibaudet, ce qui me laissa perplexe, car pour ma part, de ma place au 2e balcon, je l’ai à peine entendu, en tout cas ça n’avait pas l’air explosif. Par contre, l’orchestre était superbe avec une prestation fulgurante du trompettiste, je crois que c’était le titulaire, Thomas Rolfs.
La 5e de Proko : il y a quelques années, j’en avais comparé 50 versions discographiques, et le concert d’hier soir n’égalait certes pas ma version favorite, celle de Szell / Cleveland. Surtout à cause du premier mouvement ; le reproche que l’on fait au chef est de privilégier le détail au détriment de la structure et c’était bien un peu le cas : un manque de lien entre les épisodes et un son globalement un peu épais, peut-être a-t-il trop dirigé de Chostakovitch ; mais le reste était magnifique : deux jours après j’ai encore les timbres de ce magnifique orchestre dans l’oreille. Une œuvre de caractère optimiste qui sied bien aux orchestres américains.