Rafal Blechacz à la Philharmonie
Johann Sebastian Bach - Duos BWV 802 à 805 Ludwig van Beethoven - Rondo op. 51 n° 2 - Sonate opus 2 n° 2 Frédéric Chopin - Fantaisie op.49 - Nocturne en fa dièse mineur op.48 n° 2 - Sonate n° 2
On entendait en live pour la première fois ce lauréat du concours Chopin en 2005. L’homme est d’apparence presque frêle et joue sans aucune afféterie, le tout par cœur et quasiment sans aucun accroc…
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Dès les premières notes, on est impressionné par le son : enfin, un pianiste qui « remplit » la salle de la Philharmonie, c’est donc possible !
Il est vrai que j’étais, me semble-t-il, idéalement placé au 6e rang.
Comme ce n’était pas enregistré, je vais faire court. On a eu droit à des duos de Bach : le silence complet s’est fait dans la salle au bout de quelques mesures, tant on était pris par des phrases énoncées avec une clarté élégante, dans une ambiance d’un naturel joyeux, presque ludique.
Suivait un Rondo (un peu bavard) et une sonate de jeunesse de Beethoven ; Blechacz nous prend par la main grâce à sa maîtrise musicale et pianistique (et, contrairement à une célébrité entendue dans la même salle il y a quelques mois, il n’hésite pas à dépasser le mf !).
Enfin, Chopin. Pas besoin de statistiques pour se rendre compte que la Philharmonie amène à la musique classique un nouveau public. Le Nocturne devait entamer la 2e partie, à la place on eut droit à la Fantasie, fortement applaudie, pas le Nocturne, mais les applaudissements reprirent après le premier mouvement de la sonate… C’est devenu de plus en fréquent d’applaudir après certains mouvements, au risque de déranger la concentration de l’artiste.
Un Nocturne qui m’a paru manquer un peu de silence ou de respiration, une superbe sonate, avec un trio du scherzo appelant celui de la marche funèbre, très bien construite et un presto d’une superbe égalité des mains et d’une grande clarté.
Mais pour moi le clou aura été la Fantaisie, à peine se disait-on qu’un peu de fièvre supplémentaire n’aurait pas nui qu’il nous étourdissait de brio et nous donnait le grand frisson, je l’ai encore dans la tête…
Une des meilleures soirées de la série Piano quatre étoiles.