Un patient nommé Wagner
On connaît 3 formes de monomanie française :
Les Tintinophiles pour la BD, les Napoléoniens pour l’histoire et les Wagnériens pour la musique. On n’appartient qu’à la première…
On pourrait imaginer divers slogans publicitaires pour cet ouvrage :
– Le wagnérien pur et dur : « La description par le menu des tourments physiques et psychologiques du Maître n’entameront en rien ou au contraire renforceront notre admiration sans borne pour son œuvre ».
– Le professeur de médecine : « Les grand Hommes étaient soumis au XIXe siècle aux mêmes vicissitudes que le commun des mortels ; ce n’est pas le moindre mérite de cet ouvrage que de dresser à propos de ce cas particulier un catalogue des épidémies, des maladies et des pratiques médicales du temps ».
– Pierre Perret : « Tout, tout sur le zizi de Richard ».
– Un critique d’une revue musicale française : « Wagner ? Une drag queen ! »
L’intérêt de l’ouvrage est qu’il se lit, pour sa plus grande partie, comme un roman du quotidien. On voyagera énormément, on suivra de nombreuses cures, on frôlera la mort de nombreuses fois tant à cause des épidémies encore nombreuses à l’époque qu’à cause de maladies que l’on ne savait guérir (Alexander Fleming ne naîtra qu’en 1881).
Ce qui frappe le plus dans cette analyse si bien documentée est le côté cyclothymique du personnage : 154 pages sur ses affres physiques et psychosomatiques, contrebalancées par quelques pages plus hédonistes sur son goût pour le tabac et le vin…
Quant à savoir s’il mourut dans les mêmes circonstances que le président Félix Faure 16 ans plus tard, la légende fut entretenue jusque dans un opéra de Jonathan Harvey : Wagner Dreams…
Un patient nommé Wagner – Pascal Bouteldja – Symétrie – 2014 – 328 p. – 40,00 €