Tristan Murail par Pierre-André Valade

Tristan Murail - Pierre André Valade
Tristan Murail – Pierre André Valade

Le partage des eaux (1996) – BBC symphony orchestra – 2002
Contes cruels (2007) &
Sillages (1985) – Netherlands Radio Philharmonic – 2010
Direction – Pierre-André Valade

Un bonheur n’arrivant jamais seul, après le superbe concert spectral donné à Radio-France donné le 7 mars dernier par le même Pierre-André Valade et – le toujours vivant, on l’espère – Orchestre philharmonique de Radio-France, voici cette anthologie Murail portée à bouts de bras par le chef.
L’éditeur – Outhere music – Label Aeon a mis en ligne en intégralité Le passage des eaux.

Le partage des eaux

Présentation de l’œuvre sur le site du compositeur ici. Il s’agit d’une œuvre faisant appel à l’électronique ; ça me rappelle les préoccupations de Philippe Manoury sur « l’instrumentarium » électronique d’œuvres passées qui parfois tend à disparaître : ici un synthétiseur Yamaha a dû être remplacé par l’ordinateur, pour enrichir un orchestre en quelque sorte « augmenté ».  Les œuvres du courant spectral peuvent paraître imagées : tableaux chez Dufourt, phénomènes naturels parfois chez Murail, mais ce n’est pas à prendre au pied de le lettre, ou de l’image : je ne vais pas les inclure dans mon papier « Musique et impressionnisme » pour autant ! S’il y a bien ici ou là quelques clapotis, l’inspiration initiale de la vague et de son ressac se retrouve essentiellement dans l’agencement de flux d’énergie, le tout dans une raffinement (français) extrême. Français ? S’il a bien moins de figures ou d’accords « à la Messiaen » comme dans son récent concerto pour piano, quitte à être iconoclaste, j’ai souvent pensé à Escales durant mes écoutes répétées…

Contes cruels

Présentation (avec extrait) sur le site du compositeur. 2 guitares électriques (guitaristes : Wiek Hijmans & Seth Josel) sont conviées ici. Par d’illustration textuelle ici de Villiers de l’Isle-Adam, seul l’un d’entre eux « Le secret de l’ancienne musique » serait évoqué (cf. texte). Une œuvre très structurée, notamment par les interventions des deux guitares, à l’imagination orchestrale profuse, avec parfois des traits espiègles, et une fin plus grave.

Sillages

On est allé à Kyoto, et effectivement les tramways « aux fantastiques cornes » ont été remplacés par un métro – cf. introduction (avec extrait) du compositeur. Musique de matières, de flux, d’énergies, citons Pierre-André Valade à propos de l’œuvre de Murail et cette pièce en particulier : « […] C’est cette totale dépendance des éléments entre eux qui est frappant dans l’écriture de Murail, dont le génie  réside entre autres dans la faculté d’organiser des objets sonores particulièrement complexes en un résultat global totalement cohérent et naturel. C’est ce phénomène particulier, général dans l’œuvre du compositeur, mais peut-être encore plus profondément exploré ici, qui donne à l’œuvre cette fantastique énergie. »

Superbes réalisations tout du long.

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