Smetana – Moldau – Vlatva – Discographie

Smetana (1824-1884) – Moldau – Vlatva – Discographie

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vltava

Cela fait des années que je voulais faire une discographie comparée de Ma patrie, par amour et de Kubelík et de la musique tchèque. J'ai commencé par la Moldau : plus de cent versions : il faut être fou... Kubelík (1984 et 1990) dépasse tout, mais il y a nombre d'excellentes versions, par exemple celle du chef peu connu Reinhard Seifried et sans doute la nouvelle star de la direction tchèque, Jakub Hrusa.

On s’attaque à « du gros »… plus de 1 500 pochettes repérées (la plupart de la seule Moldau), plus de 100 versions de la Moldau (on préfère ‘Vlatva’), que l’on va écouter avant d’aborder les versions intégrales de Ma patrie. Il faut dire que la Vlatva est un des tubes de la musique classique, qui, long de 12′ environ, a servi pour de nombreuses compilations (cf. les plus de 300 couvertures de CD / LP consacrées à HvK et il doit en manquer…).
A part Mengelberg et Klemperer, il existe au moins un témoignage de la Moldau de la part de tous les grands chefs historiques de l’époque du disque. Très peu de chefs français ou anglais, et on remarquera que cette œuvre a sensiblement disparu du répertoire ces dernières années, pour intéresser au disque des chefs ou des orchestres, disons de 2e ordre, en tout cas pour la célébrité.
On y retrouve évidemment les grands chefs tchèques, Talich, Kubelík (dont on réserve les concerts non édités pour l’intégrale de Ma patrie), Ancerl, Neumann, Smetacek. Et bien sûr le célèbre faussaire, mais vrai chef d’orchestre, Alfred Scholz.
Pour la présentation de l’œuvre, cf. MusicaBohemica.
(Certaines dates d’enregistrement n’ont pu être vérifiées et certains noms de chefs ou d’orchestres restent douteux).


1 – Alexander von Zemlinsky (1871-1942) – Berlin State Opera Orchestra – 1928 – C’est rapide,  le jeu des cordes est très daté (une interprétation à l’ancienne ?), peu vibré, nombreux portamenti, c’est assez attachant mais les épisodes plus tumultueux sont bien prosaïques. 6

2 – Erich Kleiber (1890-1956) – Berlin State Opera Orchestra – 1928 – Lecture rapide, sans reprise, assez virtuose, l’épisode nocturne est poétique, mais le son est bien précaire et la  lecture manque d’engagement. 6,5

3 – Vaclav Talich (1883-1961) – Czech philharmonic – 1929 – La prise de son accentue les pizzicati du début, phrasés amples, le tout est assez confus et la prise de son n’aide guère. Danse lente mais idiomatique, épisode nocturne onirique et superbement mené. Fin très héroïque, dommage que le son soit si précaire. 8

4 – Rafael Kubelik (1914-1996) – Czech philharmonic – 1937 – Tout va bien mieux : c’est plus structuré, phrasé, léger, sonnant. Les deux sources semblent se poursuivre joyeusement, la scène de chasse n’oublie pas la rivière, qui est présente tout du long : le fil conducteur de la partition sera parfois oublié ultérieurement dans certaines versions, la Danse des paysans est prise sur un tempo lent qu’il abandonnera dans ses lectures ultérieures, mais c’est bien une polka cette fois. Le reste est à l’avenant, empli de charme et joué avec un « chic » inimitable. 9 (Remarquable papier de Jean-Charles Hoffelé dans l’édition Lys)

5 – Carl Schuricht (1880-1967) – Berlin State Opera Orchestra – 1937 – Bruit d’acétate. C’est très rapide, mais cela manque de rebond. Son qui sature souvent, des coupures. La danse sonne plus viennoise que tchèque. Bref. 5

6 – Bruno Walter (1876-1962) – New York Philharmonic – 1941 – Version allante, on n’entend pas grand’chose, c’est souple, mais un peu timide, comme dans l’épisode de la chasse, la Danse des paysans est lente et sans rythme… 5,5

7 – Herbert von Karajan (1908-1989) – Orchestre philharmonique de Berlin – 1941 – La combinaison du lieu et de la date ne sont évidemment pas très sympathiques… C’est très ‘barre de mesure’ au début, cordes très appuyées, lecture linéaire, chasse bien menée, danse un peu viennoise, épisode nocturne sans grande poésie, la fin sonne trop teutonne. 7

8 – Vaclav Talich – Czech philharmonic – 1941 – Prise de son claire, mais on entend plus les pizz que la flûte ou la clarinette… C’est ondoyant, très ‘organique’, pas une pause. Superbe passage nocturne, mais c’est un peu appuyé ensuite. 8

9 – George Szell (1897-1970) – New York Philharmonic Symphony Orchestra – 1943 – Même remarque que pour Talich au début. Le thème principal sonne un peu épais ; dans la chasse, les cuivres tubent à souhait et ne sont pas très élégants. La danse est très scandée, nocturne correct ; tout est bien fait mais c’est plus sonore que chantant. 7,5

10 – Bruno Walter – Los Angeles Standard Symphony Orchestra – 1949 – Beaucoup d’allure, virtuose mais chantant, comme chez Kubelik, même dans l’épisode de la chasse, la rivière coule toujours, danse lente, mais très élégante, épisode nocturne un peu lent, la fin est un peu moins intéressante. 8,5

11 – Rafael Kubelik – Chicago Symphony Orchestra – 1952 – On accède ici à la ‘haute fidélité’, même si l’enregistrement est parfois un peu dur. Étonnant comme le tempo de la danse est rapide par rapport à 1937.  C’est très vivant et décidé, un peu moins poétique qu’à Prague. 8,5

12 – Ferenc Fricsay (1914-1963) – Berliner Philharmoniker – 1953 – Une version rapide, vivante, assez scandée, un peu extérieure, avec quelques balances curieuses. 7,5

13 – Gustav Heinrich Ernst Martin Wilhelm Furtwängler (1886-1954) – Wiener Philharmoniker – 1954 – C’est très lent, le thème est aussitôt inséparable de son contre-chant, la chasse est moins timbrée qu’avec Kubelik un an avant (prise de son manquant de clarté),  seule la fin est un peu raide. 8

14 – Antal Dorati (1906-1988) – Royal Concertgebouw orchestra – 1957 – Autre chef d’origine hongroise. Prise de son un peu épaisse, une belle lecture, un peu extérieure également, les couleurs de l’orchestre ne paraissent pas très adaptées à l’œuvre. 7

15 – Arturo Toscanini (1867-1957) – NBC symphony orchestra – 1957 – Prise de son bien mate, difficile de croire à une rivière… La danse des paysans fait plutôt saltarelle… Episode nocturne correct , mais c’est sans grand intérêt. 6,5

16 – Ionel Perlea (1900-1970) – Bamberger Symphoniker – 1958 – Tempo lent, le thème principal est curieusement phrasé, c’est assez poussif, vents prosaïques, danse molle, etc. 5

17 – Rafael Kubelík – Wiener Philharmoniker – 1958 – Cette prise de son n’a jamais été flatteuse, même si on reconnaît les timbres de l’orchestre, spécialement dans la chasse. La danse est superbe de rebond, mais le reste paraît un peu bousculé. 7,5

18 – Karel Ančerl (1908-1973) – Wiener Symphoniker – 1959 – C’est rapide, bois en retrait. Thème très plat, chasse poussive, danse un peu sur la pointe des pieds,  Episode nocturne bien fait, rapides assez prosaïques, mais l’orchestre sonne bien ingrat. 7

19 – Herbert von Karajan –  Berliner Philharmoniker – 1959 – C’est très virtuose (balance sonore avec medium accentué), danse plutôt à la hussarde, mais très bien faite, très bel épisode nocturne, tout est superbe, j’allais dire que ce n’est pas très tchèque : même pas, jusqu’au thème de Vyšehrad parfaitement intégré… 9

20 – Vaclav Talich – Czech philharmonic – 1959 – C’est très ample, superbe thème principal, on croirait entendre la version Furt, mais en plus idiomatique (danse), c’est supérieurement mené, mais c’est plus hiératique que chantant. 8,5

21 – Bruno Walter – New York philharmonic – 1959 – Tempo allant, thème très vibré, presque sentimental, chasse très bien conduite, danse lente mais superbe, tout est magistral, dommage que la prise de son soit assez mauvaise. 8,5

22 – Ferenc Fricsay – Berliner Philharmoniker – 1960 – Début rapide, c’est très décidé, rythmé, belle image et sonorité d’orchestre, tout est un peu mené à grand train, mais c’est très beau. 8,5

23 – Leopold Stokowski  (Antoni Stanisław Bolesławowicz – (1882-1977) – RCA Victor Symphony Orchestra – 1960 – C’est lent, ample, très beau son, le modelé des phrasés aux cordes est incroyable, dommage que la fin soit un peu statique. 8

24 – André Cluytens (1905-1967) – Wiener Philharmoniker – 1960 – Tout sonne un peu petit et maigrelet (cordes), aucun accent, c’est très mauvais. 4

25 – Hermann Scherchen (1891-1966) – Vienna State Opera orchestra – 1960 – Bruits de bande, c’est très lent. triangle très en verve, mais le thème est superbement phrasé, chasse un peu problématique comme pour beaucoup de versions, danse lente mais habitée, fait décidément un peu concerto pour triangle, épisode nocturne onirique, magique même, la reprise du thème est encore plus lente… et là le flux musical ne fonctionne plus vraiment, reproche que l’on fera probablement à Sergiu plus tard… Mais c’est une version passionnante, avec une fin très hiératique, impressionnante. 8

26 – Hans Swarowsky (1899-1975) – Vienna Festival Orchestra – 1961 -On sait que ce chef donnait des cours de direction, eut pour élèves Abbado et Mehta et que son nom fut ’emprunté’ par Alfred Scholz pour quelques éditions. Est-ce l’orchestre philharmonique de Vienne ? Le début, lent, est très barre de mesure, le thème ne chante pas, la chasse se traîne, danse mieux venue, nocturne correct, mais tout cela n’est guère enthousiasmant. 6,5

27- Erich Leinsdorf (1912-1993) – Concert Arts Symphony Orchestra 1961 – Un faux-nez pour Los Angeles ? C’est très rapide, beau thème, tout est très décidé, belle chasse, danse pas vraiment idiomatique, mais enlevée, on n’entend pas assez les bois, bruit de matrice, nocturne bien agencé avec les cordes en retrait, rapides superbes (fait penser un peu à Solti qui apparemment ne l’a pas fait ?). Une version tonique. 8

28 – Bernard Haitink (*1929) – Royal Concertgebouw Orchestra – 1962 – Comme toujours une leçon de direction, et comme toujours peu de panache ou de création de climats poétiques. Mais de l’exactitude peut naître la poésie : beau thème, chasse très bien articulée, danse pas très dansante, mais l’orchestre et la prise de son sont superbes. On est admiratif, mais pas transporté. 8

29 – István Kertész (1929-1973) – Israël philharmonic orchestra – 1962 – On sent dès le départ que l’on aura un vrai projet interprétatif. Ce sera une Moldau rapide et tumultueuse ! Le thème en est un peu bousculé, la chasse en est presque militaire, mais quelle animation ! La danse la plus rapide entendue jusqu’ici, ce n’est pas la version la plus poétique, mais la plus dynamique pour sûr ! 8,5

30 – Karel Ančerl – Czech Philharmonic Orchestra – 1963 – Début assez sec, thème un peu sous le boisseau, tout est bien agencé, très belles cordes, mais une fois de plus tout nous paraît « à plat » chez ce chef si prisé des critiques français, qui prit pourtant dans sa jeunesse des cours auprès de Scherchen ! (on ne sait d’ailleurs pas que lorsqu’il fut désigné pour prendre la tête du Philharmonique tchèque au début des années 50, la majorité des musiciens de l’orchestre ne voulaient pas de lui…). 7

31 – Ferenc Fricsay – Sinfonie-Orchester Des Suddeutschen Rundfunks – 1964 – C’est rapide, prise de son très studio, thème chantant, chasse correcte, danse bien rythmée, nocturne correct, le tout est plus décidé que poétique. 7,5

32 – Malcom Sargent (1895-1967) – Royal Philharmonic Orchestra – 1965 – Belle intro, superbe chasse, danse pas tchèque pour un sou, mais élégante et chantante, belle version. 8

33 – Herbert von Karajan – Berliner philharmoniker – 1968 – On se perd dans les versions Karajan, même le site officiel ne permet pas de s’y retrouver. Prise de son lointaine. Beaucoup de cordes pour le thème, assez appuyé, c’est virtuose, danse un peu danse hongroise de Brahms, mais c’est plastiquement superbe. Nocturne très réussi, superbe transition vers le retour du thème, rapides supérieurement menés, seule la fin déçoit un peu. 8,5

34 – Václav Neumann (1920-1995) – Gewandhausorchester Leipzig – 1968 – Superbe début, chasse correcte, danse sans grand relief, bel épisode nocturne, avec surtout une continuité aux vents assez rare finalement. Belle version. 7,5

35 – Eugene Ormandy (1899-1985) – Philadelphia orchestra – 19?? – (1957, 1968 ?) – La date est assez mystérieuse. Bel orchestre mais c’est un peu plat, avec des cordes sirupeuses dans le nocturne. 6,5

36 – Hanz Müller-Kray (1908-1969) – Radio-Sinfonieorchester Stuttgart Des SWR – 1969 ? – Le thème a tendance à s’avachir un peu,  Danse correcte, nocturne prosaïque en voulant tout faire ressortir, reprise du thème manque d’allant… 6,5

37 – Rafael Kubelík – Boston Symphony Orchestra – 1971 – Intro prenante, danse élégante, superbe nocturne & très belle fin. 8,5

38 – Georges Szell – Cleveland orchestra – 1971 – Très belle mise en place, le thème manque de chaleur, chasse bien menée, danse sur la pointe des pieds (de peur de perdre la mesure ?). Nocturne manquant de poésie. 7

39 – Charles Allan Gerhardt (1927-1999) – National Philharmonic Orchestra – 1974 – Le chef du « Reader’s digest » qui fonda d’ailleurs cet orchestre, que dirigera également Stokowski. Un chef autodidacte qui prit des leçons avec Horenstein.  Début correct, danse qui semble jouée par l’orchestre seul, celui qui privilégie le plus les vents dans le nocturne, ce qui est à mon avis un contresens, reprise du thème poussive, rapides qui se cherchent. 5,5

40 – Leonard Bernstein (1918-1990) – New York philharmonic – 1974 – Tempo lent. Danse survolée, tout cela sonne bien extérieur, malgré le métier du chef, palpable. Assez beau nocturne, rapides avec trop de piccolo, fin survolée. 7

41 – Walter Susskind (1913-1980) – St. Louis Symphony – 1975 – L’éternel mésestimé interprète de la musique tchèque (?) : Thème bien placide, chasse peu captivante, danse bien venue, mais un superbe nocturne dans un tempo soutenu. La fin est plus convenue. 7,5

42 – Daniel Barenboïm (*1942) – Chicago Symphony Orchestra – 1978 – Le début est un peu plat, beaucoup de vibrato aux cordes, le thème en devient presque déplaisant, les cuivres s’en donnent évidemment à cœur joie dans la chasse, une danse aux accents bizarres, mais qui fonctionne, nocturne un peu poussif, on dirait qu’il cherchait du Grieg aux cordes, une version un peu sentimentale. 7

43 – Arthur Fiedler (1894-1979) – Boston Pops Orchestra – 1978 – « Phase 4 stereo spectacular » : c’est vrai qu’il y a de la présence, tout est bien en place, c’est vivant, triangle un peu envahissant dans la chasse, mais très belle cordes, valse peut-être pas idiomatique, mais d’un chic certain, nocturne excellemment dirigé, rapides un peu convenus. Sans doute pas la version la plus remarquable, mais une leçon de direction. 8

44 – Wolfgang Sawallisch (1923-2013) – Orchestre de la Suisse romande – 1978 – Belle intro un peu placide, thème guère enthousiasmant, ça va faire cliché mais ça sent son Kapellmeister… Tout est bien en place, mais nous on reste sur place… Tout manque d’accents, de son (cordes notamment), même si c’est très correct. 7

45 – Walter Weller (*1939) – Israël philharmonic orchestra – 1979 – C’est plus vivant que la précédente, beaux contrechamps des cordes pendant le thème, chasse correcte, danse élégante, épisode nocturne qui tourne un peu à vide, fin rapide, un peu martiale. 7,5

46 – Paavo Berglund (1929-2012) – Staatskapelle Dresden – 1979 – Version rapide, thème plat, chasse atone, danse quelconque, beaucoup de triangle, nocturne bien agencé, reprise du thème quelconque. 7

47 – Mark Ermler (1932-2002) – Orchestre National du Bolchoï – 1980 – Tempo modéré, belle image sonore, très beau thème, chasse et danses correctes, nocturne aux violons très sollicités, une belle version. 7,5

48 – András Kórodi (1922-1986) – Vienna Symphony Orchestra – 1980 – Tempo lent, thème assez plat, chasse statique, danse raide, par contre l’épisode nocturne est très bien dosé, mais globalement on s’ennuie ferme. 6

49 – Václav Smetáček (1906-1986) – Czech Philharmonic Orchestra – 1980 – C’est rapide, les sources sont un peu survolées, belle transition vers le thème, une caractéristique : la permanence des battements de cordes qui maintiennent le flux, belle danse, nocturne avec trop de cordes à mon goût, rapides superbes, thème de Vysherad pompier à souhait. 8

50 – Václav Neumann – Czech philharmonic orchestra – 1980 – Tempo modéré, tout est bien fait, mais cela manque d’allant. nocturne d’un bel équilibre, une bonne version « classique ». 7,5

51 – Lovro von Matačić (1899-1985) – ORF Radio-symphony Wien – 1982 – Version de concert, orchestre assez moyen, rien de saillant, danse pépère, beau nocturne avec de l’atmosphère, mais le tout est un peu lent et pesant. 7

52 – Iouri Ahronovitch (1932-2002) – Wiener Symphoniker – 1983 – Tempo lent, prise de son un peu lointaine, belle danse, beau nocturne, la reprise du thème est bien plate, rapides bruyants. 6,5

53 – Leopold Hager (*1935) – Orchestre symphonique de Radio-Luxembourg – 1983 – Une lecture alerte, jolie danse, un nocturne inexistant, rapides bruyants, c’est assez extérieur. 6,5

54 – Rafael Kubelík – Bavarian Radio Symphony Orchestra – 1984 – Live – (écouté dans la version DVD, le son de l’édition LP est assez mauvais). Un concert donné à la demande du staff de l’orchestre de la Bavaroise, phrasé du thème superbe, chasse évidente, danse également, nocturne épatant, rapides exaltants… 9,5

55 – Herbert von Karajan – Wiener Philharmoniker – 1985 – Belle introduction, chasse un peu convenue, jolie danse, nocturne un peu déliquescent, rapides plus impressionnants que prenants, tout paraît léché et distant, malgré les qualités de l’orchestre. 7,5

56 – Sergiu Celibidache (1912-1996) – Munich Philharmonic Orchestra – 1986 – Live – La moyenne des durées des versions accessibles dépasse à peine 12′, « le Ce » fait ça en 15’36 ! Evidemment l’introduction se traîne, le thème aussi, la chasse en devient décorative, la danse est une horreur comme attendu,  et le nocturne réussi, comme attendu également ! Bel orchestre, image un peu lourde, 7 (9 pour les fans et 5 pour les réfractaires dont je suis…).

57 – James Levine (*1943) – Wiener Philharmoniker – 1985 – Levine avait soumis son enregistrement à l’approbation de Kubelík, qu’il obtint, ce qui ne l’empêchait pas en interview de pointer les faiblesses techniques de l’enregistrement de celui-ci avec Vienne… Très belle prise de son et superbe orchestre, c’est assez nerveux, chasse enlevée, belle danse, le nocturne est plus quelconque ; une version très « grand orchestre », un peu bruyante, mais plus vivante que celle de Karajan. 8

58 – Antal Dorati – Royal Concertgebouw Orchestra – 1986 – Lecture assez appuyée, danse bien sérieuse, nocturne un peu éteint, rien ne fonctionne vraiment malgré l’orchestre. 6,5

59 – Barry Wordsworth (*1948) – Slovak Philharmonic Orchestra – 1988 – Introduction quelconque, cordes à la sonorité un peu curieuse, thème quelconque aussi, c’est poussif et ennuyeux. 6

60 – Marris Jansons (*1943) – Oslo Philharmonic Orchestra – 1989 – Belle introduction, chasse et danse corrects, beau nocturne, bien mené, une bonne version standard de plus. 7,5

61 – Gustav Kuhn (*1945) – Bamberger Symphoniker – 1989 – Belle introduction, thème correct, bien soutenu par les cordes graves, chasse un peu timide, danse peu chantante, essai d’animation des cordes dans le nocturne,  version assez neutre. 6,5

62 – George Richter (Heinrich Hollreiser – (1913-2006) – Royal Danish Symphony Orchestra – 1989 – On n’est pas sûr du crédit… Introduction à l’emporte-pièce, thème assez allant, danse correcte, nocturne assez onirique, version correcte. 7

63 – Alfred Scholz (1920-1999) – « Philharmonia Slavonica » – 1990 – Cet orchestre n’existe pas et serait sans doute celui de la radio autrichienne (ORF). Sur Alfred Scholz cf. Début correct, thème placide, chasse lente mais bien menée, danse manquant d’accents, nocturne plutôt réussi, thème toujours aussi placide, on s’ennuie un peu mais c’est bien réalisé, fin une peu prosaïque. 7

64 – Libor Pešek (*1933) – Royal Liverpool Philharmonic Orchestra – 1990 – Début bien amené, thème un peu rapide, chasse très menée, polka rapide, fouettée, superbe équilibre orchestral pour le nocturne, très bons rapides, la fin commence mal mais il reprend les choses en main rapidement. Très belle version. 8,5

65 – Rafael Kubelík – Czech Philharmonic Orchestra – 1990 – Live – Concert historique s’il en est (il donnera également Ma Patrie en plein air avec des membres de 3 orchestres tchécoslovaques (avec des instruments plus que doublés…) on peut en voir des extraits sur Youtube. Pizzicati très audibles, introduction du thème grandiose, belle chasse, LA danse de la discographie, encore plus bondissante qu’en 1984, nocturne très atmosphérique (le fini des phrasés des cordes) on entend toutes les parties, superbes rapides (avec une grosse caisse présente), le seul aussi à intégrer si bien le thème de Vyserad… Au niveau du concert de 1984 à Munich. 9,5

66 – Rafael Kubelík – Czech Philharmonic Orchestra – 1991 – La boîte du DVD est vide… mais j’ai aussi le CD. Kubelík accompagna l’orchestre philharmonique tchèque en tournée au Japon en compagnie de Jiří Bělohlávek (cf. photos). Il devait les suivre ensuite en Australie, mais dut abandonner l’idée à cause de sa santé. Ma critique de l’époque plaçait cette version encore au-dessus de la précédente, mais j’avais dû la faire en partant du DVD : il arrive qu’il y ait 2 équipes de prise de son. C’est à peu près la même interprétation en plus posé mais en moins vivant, le son du CD manquant d’aération. 8,5

67 – Denis Cloutier (?) – London Symphony Orchestra – 1992 – Chef inconnu, prise très sonore, bon début, chasse trop lente, danse correcte, nocturne un peu survolé, fin bruyante, correct mais pas enthousiasment. 7

68 – Zdeněk Mácal (*1936)  – Milwaukee symphony orchestra – 1992 – Flûteset clarinettes pas très nettes, le thème s’énonce bien, après c’est un peu plat, chasse un peu molle, danse assez raide, qui s’éteint d’ailleurs assez rapidement, nocturne assez désordonné, on arrête là. 6,5

69 – Kurt Redel (1918-2013) – Slovak Philharmonic Orchestra – 1994 – Début statique, thème correct, mais ensuite ça s’étiole, danse à semelles de plomb, nocturne opaque, version assez plate et routinière. 6,5

70 – Vladimir Ivanovitch Fedosseïev (*1932) – Moscow RTV Large Symphony Orchestra – 1994 – Début rapide avec quelques notes un peu bizarres aux clarinettes, thème inexistant, façon Glinka, prise de son confuse, chasse lente et emphatique, danse (polovtsienne ?) mieux venue, nocturne un peu désorganisé, reprise du thème amorphe, bref. 6

71 – Zubin Mehta (*1936) – Israël Philharmonic Orchestra – 1994 – Début quelconque, thème également, son étouffé, danse inexistante, nocturne un peu sentimental, etc. 6

72 – Antoni Wit (*1944) – Polish National Radio Symphony Orchestra – 1994 – Prise de son réverbérée et manquant de définition, thème un peu plat, chasse pédestre, danse mieux venue (polka !), la prise de son noie le nocturne, tout cela est assez quelconque. 6,5

73 – Neeme Järvi (*1937) – Detroit symphony orchestra – 1995 – Début rapide et bien joué, thème quelconque , version très correcte sur le plan instrumental et qui a pour seul avantage d’être assez rapide.. 7

74 – Christoph von Dohnányi  (*1929) – Cleveland orchestra – 1995 – Prise de son assez lointaine, début élégant, danse bien peu dansante, on reconnait bien la sonorité de cet orchestre, que j’a toujours trouvé un peu mièvre, le tempo ralentit pour le prélude, très bien construit, rapides efficaces. 7,5

75 – Klaus-Peter Hahn (?) – Moscow State Radio and Television Symphony Orchestra – 1996 – Il faudrait bien que je fasse un papier sur l’évolution des orchestres russes, japonais ou italiens que j’ai bien du mal à suivre… Voilà une version honnête, un thème correct une chasse bien calme, danse assez ridicule, épisode nocturne qui a l’air d’être uniquement préoccupé d’annoncer la suite, reprise du thème plate… 6,5

76 – Zdeněk Mácal – SWF Symphony Orchestra Baden-Baden – 1996 – Prise de son rapprochée, de l’allure, cordes  un peu maigres, chasse correcte, pas aidée par la prise de son, danse vivante, nocturne un peu allant, mais très réussi, belle reprise du thème, animée, rapides très animés, thème de Vyserad sans ralentissement, très belle version. 8,5

77 – Zdeněk Košler (1928-1995) – Czech Philharmonic Orchestra – 1996 – On retrouve des couleurs ou des accents spécifiques de l’orchestre, début rapide, thème vivant, prise de son sans grand relief, la chasse ne pâtit, danse correcte (vents très élégants), nocturne au tempo un peu distendu, les rapides se traînent un peu. 7,5

78 – Heribert Brandt (?) – Philharmonische Vereinigung Arte Sinfonica – 1996 – Qui sont-ils ? J’avoue que je serais bien embêté su c’était une version géniale, « heureusement » il n’en est rien, ça fait un peu famille Strauss, c’est lent, insipide, des problèmes de balance instrumentale, mais la partition est jouée assez correctement, ce qui finalement n’est pas si mal. 6

79 – Reinhard Seifried (*1945) – Slovak Philharmonic Orchestra – 1997 – Beau début, belle transition avant le thème, c’est animé, danse magnifique, balance et atmosphère du nocturne également, reprise du thème très bien vue, rapides menés de main de maître, et tant pis si ce n’est pas le meilleur orchestre du monde… 9 (je viens de lire sa bio et apprend qu’il a travaillé avec un certain Kubelík).

80 – David Heer (?) – Radio Symphony Orchestra Pilsen – 1997 – On ne savait pas que cette ville d’à peine 170 000 habitants possédait un orchestre symphonique. Très bon début, chasse un peu légère, danse un peu lente et timide, beau nocturne, rapides correctes, une assez bonne version, d’un bel équilibre instrumental. 7,5

81 – Roger Arthur Carver Norrington (*1934) – London Classical Players – 1997 – Ça commence bien, mais le thème est apathique, chasse bien lente, danse correcte – on ne sait pas si le triangle est « d’époque », nocturne lent, mais rêveur, harpes trop en avant, la fin est assez bastringue. 7,5

82 – Alfred Scholz – London Symphony Orchestra – 1998 – On supposera que c’est lui et qu’il s’agit bien de cet orchestre… Début lent, thème indolent, danse molle, nocturne correct mais ennuyeux, le reste à l’avenant. 6,5

83 – Uwe Mund (*1941) – Kyoto Symphony Orchestra – 1999 – Début et thème correct, cordes un peu maniérées, chasse bien venue, belle danse, nocturne pas très habité. mais bien équilibré, rapides également corrects, fin un peu bruyante. 7

84 – Grzegorz Nowak (*1951) – Edmonton symphony orchestra – 1999 – Pas trouvé, le petit extrait entendu donne l’impression d’une lecture vivante.

85 – Libor Pešek – Prague Symphony Orchestra – 2000 – Version rapide, cordes légères, chasse correcte, belle danse, nocturne réussi, belle reprise du thème, rapides vivants, une bonne version. 8

86 – Eliahu Inbal (*1936) – Radio-Sinfonie-Orchester Frankfurt – 2000 – Début très travaillé, rivière bien lente, chasse correcte, danse très détaillée, très beau nocturne, rapides très bien menés, version très soignée. 8

87 – Johann Nikolaus comte de La Fontaine et d’Harnoncourt-Unverzagt (*1929) – Wiener Philharmoniker – 2003 – Beau début, c’est tout juste si on entend le thème ensuite, chasse rustique, danse lente et maniérée, beau nocturne, avec quelques traits exagérés, rapides avec une image globale guère flatteuse. 7

88 – Vassil Kazandjiev (*1934) – Sofia Symphony Orchestra – 2004 – Ce sera très lent, mais ça a de l’allure, le tempo est trop lent pour la chasse, la danse tient tout de même, beau nocturne, mais le tempo fait qu’un s’ennuie un peu. 7,5

89 – Colin Davis (1927-2013) – London Symphony Orchestra – 2005 – Live – C’est élégant mais placide, chasse anecdotique, danse genre ‘vous reprendrez bien une tasse de thé ?’, nocturne plus expressif, belle reprise du thème, rapides plus animés. 7,5

90 – Rico Saccani (*1952) – Budapest Philharmonic Orchestra – 2007 – Impossible de le retrouver, on se contentera de la vidéo Youtube (non plagée) : le chef dirige sans partition, en fait un peu trop et est parfois en retard, ç arrive bien plus souvent qu’on ne le croit, c’est très beau et bien animé. 8

91 – Vladimír Válek (*1935) – Prague Symphony Orchestra – 2007 – Belle arrivée du thème, c’est très animé, un peu nerveux, danse bien timbrée, coupure avant le nocturne, où les bois sont un peu masqués, rapides animés, image globale un peu désagréable, stridences. 7,5

92 – Zdeněk Košler – Sinfonie Orchester Des Südwestfunks Baden-Baden – 200? – On s’y perd, bonne version, nocturne un peu expédié, rien de bien saillant. 7

93 – Marko Munih (*1936) – RSO Ljubljana – 2009 – Début correct, chasse statique, danse correcte, beau nocturne, rapides corrects, bref c’est correct, image orchestrale pas très belle. 7

94 – Ken-Ichiro Kobayashi (*1940) – Japan Philharmonic Symphonic orchestra – 2010 – Version rapide, thème dynamique, chasse bien dirigée, danse bien rythmée, beau nocturne, rapides engagés, une belle version dynamique. 8

95 – Charles Mackerras (1925-2010) – Czech Philharmonic Orchestra – 2010 – Quand on pense que Kubelík ne fut jamais invité à diriger à Bayreuth (il dira à la fin de sa vie « qu’irais-je faire dans cette province ? ») et qu’aucun opéra de Janáček n’est paru en studio sous sa direction alors que Mackerras a pu enregistrer les principaux à Vienne… Bref, voilà une version assez dynamique, danse assez idiomatique, beau nocturne, un peu extérieur, beau rapides, fin un peu quelconque. 7,5

96 – Claus-Peter Flor (*1953) – Malaysian philharmonic orchestra – 2011 – Flor travailla également un temps avec Kubelík. Nous voici en Malaisie…  Introduction très travaillée, beau thème, chasse très nerveuse, danse curieusement balancée, avec effets, mais très beau nocturne, rapides très dynamiques. 8

97 – William Bowles (?) – Royal Festival Orchestra – 2011? – Qu’est-ce que The Royal Festival Orchestra ? Qui est ce Mr Bowles ? Ça a de l’allure au début, danse correcte, belle sonorité d’orchestre, beau nocturne, rapides dynamiques,  quelques stridences. 7,5

98 – Libor Pešek – Czech Philharmonic Orchestra – 2011 – C’est rapide, beau thème, belles chasse et danse, nocturne un peu en deçà, reprise du thème assez plate, rapides convenus. 7,5

99 – Justus Frantz (*1944) – Philharmonia of the Nations – 2011 – Ne peux m’empêcher de penser aux concertos de Bach avec Helmut Schmidt… Orchestre à la sonorité assez plate, danse maniérée, nocturne un peu noyé, sans grand intérêt. 7

100 – Tomas Netopil (*1975) – Prague Symphony Orchestra 2012 – Introduction rapide façon « vol du bourdon », chasse correcte, très belle danse, nocturne réussi, avec des bois feux-follets, superbe transition vers le retour du thème, rapides d’une belle imagination sonore, très belle fin. 8,5

101 – St. Martin’s Symphony of London – 2011? – Qu’est-ce que c’est que çà ?  Prise de son un peu réverbérée, très rapide, décidé mais guère distingué, danse pas britannique pour un sou, plutôt prussienne, nocturne un peu confus, rapides un peu caricaturaux, fin assez brouillonne. 7,5 (heureusement que ce n’est pas une des meilleures versions, on aurait été bien embêté…) Ce qui est assez extraordinaire c’est que ce CD « Smetana – The Genius Collection » comporte après cette version une autre de la Moldau, apparemment très ancienne et inconnue, genre Knappersbusch !

Jiří Bělohlávek (*1946) – Prague symphony orchestra – 2012 – introuvable

102 – Volker Hartung (*?) – Junge Philharmonie Köln – 2013 – Version rapide encore, cordes peinant à maintenir le son, c’est vivant, chasse débridée, danse quelconque, cordes trop estompées dans le nocturne, rapides bruyants. 7,5

103 – Theodore Kuchar (*1963) – Janácek Philharmonic Orchestra – 2013 – Début à un train d’enfer, beau thème, chasse vivante, danse avec plus de bois qu’à l’accoutumée, trop de harpe dans le nocturne, belle version, vivante. 8

104 –  Michael Rieder (*?) – Das Große Klassik Orchester – 2014 – Tempo lent, prise de son lointaine, mal définie, ça se traîne, les chasseurs ont trop bu, les danseurs titubent, les créatures nocturnes roupillent… 6

105 – Silvano Frontalini (*1948) – Olsztyn Philharmonic Orchestra – 2014 – Orchestre inconnu, on a l’impression que ça a été capté à partir des coulisses d’un théâtre. c’est laid et inaudible. 3

106 – Robert Kabara (*?) – Sinfonietta Cracovia – 2015 – Prise de son ouatée, c’est à peine plus audible que la précédente, j’ai du coup vérifié mon casque… Chasse ennuyeuse, danse correcte, nocturne aussi mais on n’entend vraiment pas grand chose. 6

107 – Jos van Immerseel – Anima Eterna Brugge – 2015 – Belles flûtes au début, ensuite c’est assez pataud, cordes assez laides, danse poussive, Nocturne mieux venu, tout cela est bien fait, mais sonne prosaïque. 7

108 – Jakub Hrusa – Bamberger Symphoniker – 2016
Intro très claire, balance orchestrale soignée, chasse très bien, danse élégante, Nocturne impeccable, Rapides avec beaucoup de relief et très vivants, superbe ! 8,5

Smetana - Ma Vlast

More than 1,500 LP or CD sleeves, first : excerpts (mainly Moldau)

Une réflexion sur « Smetana – Moldau – Vlatva – Discographie »

  1. Pour Karajan, il n’y a pas tant de versions officielles que ça :
    • Chez DGG, il y en a quatre : la toute première, du début des années 40, 12’19 – la deuxième, de 1967, 12’23, assez équilibrée; la troisième, de 1982, 12’25; et la quatrième, de 1986, 12’37.
    • Chez EMI, on n’en trouve que deux, avec l’OP Berlin : l’une de 1960, l’autre de 1977. Curieusement, il n’a jamais enregistré l’oeuvre avec le Philharmonia ! Quand on sait la ductilité qu’il mettait dans le « répertoire léger » avec cet orchestre, on peut sans doute le regretter…

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