Pierre Boulez – Oeuvres complètes – Complete works – CD1

Pierre Boulez – Œuvres complètes – Complete works – CD1

Pierre Boulez - Œuvres complètes - Complete works - DG
Pierre Boulez – Œuvres complètes – Complete works – DG

Initiative aussi surprenante que bienvenue que cette intégrale des œuvres de l’astre brillant et noir de la musique contemporaine de la 2e partie du XXe siècle. L’essentiel provient de Warner (le défunt label Erato) et de la Deutsche Grammophon GmbH qui enregistra volontiers ses œuvres à la faveur de son contrat de chef d’orchestre. (Cf. commentaire d’un livre sur Boulez avec une synthèse de son œuvre).

Deux petites anecdotes : à l’occasion d’un concert à Pleyel avec Pli selon Pli il y a bien 30 ans, Phyllis Bryn-Julson, devant ma perplexité, m’assurait que c’était une œuvre facile à comprendre… et j’eus la possibilité d’assister à une répétition des Noces avec le chœur de Paris (et Jean-Claude Pennetier notamment) : il prit à part un assistant en désignant le chœur : « la 4e à partir de la gauche au 2e rang, vous me la virez, c’est impossible ». On ne l’avait bien sûr pas remarqué !
Contrairement à la méchanceté du polémiste (Joli navet, etc…), « Pierre » est un homme charmant qui vola volontiers au secours de la veuve de Bruno Maderna, homme bien imprévoyant, il y a d’autres exemples.

Ce coffret arrive presque pre mortem ; je pensais faire un seul papier d’introduction à son œuvre, mais celle-ci est d’une telle richesse et complexité – c’est bien là une partie de son intérêt – que je ferai un papier par CD (13…) pour ceux qui veulent bien me lire et s’intéressent à la musique ‘moderne’. Entendons-nous bien : ces papiers incitent à la découverte : écrits par un amateur de musique vaguement éclairé, il s’adresse à la même espèce de mélomane en essayant de transmettre ses sentiments – mais qui le fait ?

Les CD sont classés par ordre chronologique.
Le CD 1 présente ainsi les Notations, la Sonatine pour flûte et piano; la 1e Sonate pour piano et le Visage nuptial.

Les Notations de 1945 sont une œuvre emblématique, dont il orchestrera certaines bien des années plus tard. La version proposée est celle de Pierre-Laurent Aimard – 1995. On a comparé avec celle plus récente de David Fray – 2005. Ce dernier propose une version plus poétique, plus debussyste, mais à mon avis bien moins efficace que celle d’Aimard ; on n’est pas grand fan de ce pianiste dans le répertoire plus traditionnel, mais il est vraiment incomparable dans la musique contemporaine. Sous ses doigts, la musique du jeune Boulez prend toute sa dimension poétique. Il suffit de comparer la 2e « Très vif » dans les deux interprétations :
Aimard :

Fray :

On tombe de haut avec la Sonatine pour flûte et piano ; on en avait un bon souvenir, c’est en fait assez plat, je ne sais si cela vient de l’interprétation (Sophie Cherrier, Pierre-Laurent Aimard) ou tout simplement de l’œuvre ; je trouve ça un peu gratuitement bavard.

La 1e sonate (1946 – 2 mouvements d’un peu plus de 4′) ; ça sonne très sériel, Webern, mais c’est « intéressant » (il se passe tellement de choses que l’on a l’impression que chaque mouvement dure au moins 10’…). Horreur : le 2e mouvement débute par une Toccata qui me fait irrésistiblement penser à … Prokoviev 🙂

Le Visage nuptial (1946/51/88–89…) permet de retrouver 2 superbes cantatrices « bouléziennes » de l’époque : Phyllis Bryn-Julson et Elizabeth Laurence. Tout cela est bien daté, les percussions métalliques envahissantes. Mais il y a de belles choses , même du Honegger dans la 4e partie…

Bref un chef d’œuvre, qui plus est accessible : les Notations ! CD2

 

 

An initiative as welcomed as surprising: the complete works of the brilliant star of contemporary black music of the second half of the twentieth century. Most comes from Warner (the deceased label Erato) and Deutsche Grammophon GmbH who willingly recorded his works in favor of his contract conductor.

Two anecdotes: during a concert at the Salle Pleyel with Pli selon Pli 30 years ago, Phyllis Bryn-Julson, to my puzzlement, assured me it was an easily understandablr work … and I had the opportunity to attend a rehearsal of the Noces with the Paris choir (and Jean-Claude Pennetier in particular): Boulez took apart an assistant pointing to the chorus: « the fourth from the left in the second row you veer me, it’s impossible. » No one had noticed, of course!

Unlike the wickedness of the polemicist (Nice turnips, etc …), « Pierre » is a charming man who willingly flew to the rescue of the widow of Bruno Maderna, even improvident man, and there are other examples.

This box is nearing pre-mortem; I was thinking of doing one paper introduction to his work, but it is such a rich and complex – it is indeed a part of its interest – I will do a paper per CD (13…) for those who want to read me and are interested in ‘modern’ music. Let us be clear: these papers encourage the discovery, written by a lover of music dimly lit, it is dedicated for the same kind of music lover trying to convey his feelings – but who does?

CDs are listed in chronological order.

CD 1 presents the Notations, the Sonatine for flute and piano, the first piano sonata and Visage nuptial.

The 1945 Notations are an iconic work, which he orchestrated some many years later. The proposed version is that of Pierre-Laurent Aimard – 1995. I compared it with the most recent David Fray – 2005. The latter offers a more poetic version, in a kind of Debussy manner, but in my opinion is much less efficient than that of Aimard; we are not a big fan of this pianist in the more traditional repertoire, but he is really unparalleled in contemporary music. Under his fingers, the music of young Boulez takes its poetic dimension. Just compare the second « Très vif » in the two interpretations:

Aimard:

Fray:

One falls with Sonatine for flute and piano, it’s actually pretty flat, I do not know if it comes from the interpretation (Sophie Cherrier, Pierre-Laurent Aimard) or simply of the work, I find it a bit chatty free.

The first sonata (1946-2 movements of a little over 4 ‘), sounds very serial, Webern, but it is « interesting » (so many things happen that it seems that every movement lasts at least 10 ‘… Horror: The second movement opens with a Toccata which makes me think irresistibly of Prokofiev … 🙂

The Visage nuptial (1946/51/88-89…) allows to find two superb singers « bouléziennes » of the time: Phyllis Bryn-Julson and Elizabeth Laurence. All this is very dated, with invasive metallic percussion.

In short, a masterpiece, rather accessible: the NotationsCD2

 

 

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