Philippe Manoury – Gesänge-Gedanken mit Friedrich Nietzsche

Philippe Manoury – Gesänge-Gedanken mit Friedrich Nietzsche

Alejo Pérez - Philippe Manoury - Christina Daletska
Alejo Pérez – Philippe Manoury – Christina Daletska

Bien belle soirée tout à l’heure à la Cité de la musique avec l’Ensemble intercontemporain dirigé par Alejo Pérez, en remplacement de Pierre Boulez, toujours indisponible.

Notez qu’il sera diffusé sur France-Musiques le 22 avril prochain à 20h.

Tout d’abord Modulations de Gérard Grisey (1946-1998). On n’est toujours pas fan de ce compositeur. Une sorte de magma sonore, avec une grande fusion des timbres, mais à quoi bon faire sonner un orchestre comme de la musique électronique ?

Suivait Vita nova (sérénades) de Brice Pauset (1965), qui proposait une sorte de dialectique soliste (violon) / orchestre qui nous a semblé assez bavarde, jusqu’à ce qu’après une longue cadence de la soliste, la « pâte » prenne avec une atmosphère très prenante. Superbe soliste : la violoniste d’origine coréenne Hae-Sun Kang.

Puis Dérive 1 de Pierre Boulez : on se sentait d’un coup comme « à la maison »,  avec, quoiqu’il en ait, des  réminiscences de Schönberg.

Mais le morceau de résistance était l’œuvre de Philippe Manoury, écrite en 2009 et créée en 2012 en Norvège sous la direction de Pascal Rophé, avec la même chanteuse – l’alto Christina Daletska, encore un chef d’œuvre !

« Qui veut être profond s’efforce à la clarté » avertit le compositeur via Nietzsche au début de l’œuvre. On n’a sans doute pas perçu toutes les subtilités de l’œuvre et je ne sais s’il en sera ravi, mais j’ai constamment pensé à Mahler : Les deux notes à la harpe introductives, et qui reviennent souvent, semblent sorties du Chant de la terre (de la 3e en fait m’a confié P. Manoury), ne parlons pas de l’arrivée de « Oh Mensch Gieb Acht », mais surtout pour paraphraser Mahler, on a toujours l’impression avec les œuvres de Manoury de rentrer dans un univers… On ne saurait mieux dire que François-Gilda Tual : « Le cycle de lieder touche par cette évidence qui est le signe des ouvrages révélant les plus riches secrets ».

Un mot pour saluer le niveau extraordinaire des instrumentistes de l’Ensemble intercontemporain – qui applaudirent le compositeur – et un de mes dadas : pourquoi vouloir empêcher les ‘aficionados’ de prendre quelques photos, sans gêner personne, alors que l’on n’en fait pas commerce et que c’est pour rendre hommage aux artistes ?
Un dernier mot : la qualité du public !

A quite beautiful evening one hour ago in the Cité de la musique in Paris with the Ensemble intercontemporain conducted by Alejo Pérez, replacing Pierre Boulez, still undisponible.

Note first of all that it will be broadcated on France-Musique next April 22 at 8 pm.

First of all Modulations by Gerard Grisey (1946-1998). One is still not fan of this composer. A kind of magma sound, with a great fusion of the tones, but what goal to make sound an orchestra like electronic music?

Followed Vita nova (serenades) by Brice Pauset (1965), which proposed a kind of dialectic debate soloist (violin)/orchestra which seemed to us rather talkative, until after a long cadenza of the soloist, a fascinating atmosphere. Superb soloist: the Korean born  Hae-Sun Kang.

Then Dérive 1 by Pierre Boulez (1925): one felt like “at home”, with some reminiscences of Schönberg.

But the piece of resistance was the work by Philippe Manoury (1952), written in 2009 and created in 2012 in Norway under the direction of Pascal Rophé, with the same singer – the alto Christina Daletska, one more masterpiece! “Which wants to be deep aims to clarity” informs the composer via Nietzsche at the beginning of work. One undoubtedly did not perceive all subtleties of work and I do not know if he would agree, but I constantly thought of Mahler: The two introductory notes at the harp, which often return in the piece, seem coming from Das Lied von der Erde (in fact from the 3rd, Manoury told me), not speaking of the arrival of “Oh Mensch Gieb Acht”, but especially to paraphrase Mahler, we have always the feeling with works by Manoury to access to a universe… One could not better say that François-Gilda Tual: “The cycle of Lieder touches by its obviousness which is the sign of the works revealing the richest secrecies”.

A word to greet the extraordinary level of the instrumentalists of the Ensemble intercontemporain – who applauded the composer.

 

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