Philippe Albera – Stefano Gervasoni – Le parti pris des sons

Philippe Albèra – Stefano Gervasoni – Le parti pris des sons

Editions Contrechamps
Editions Contrechamps


L’ouvrage est impressionnant : il est si difficile d’écrire sur la musique, notamment à propos d’un compositeur vivant dont l’œuvre est aussi originale que peu documentée.
Je suis loin d’être très familier avec l’œuvre de Stefano Gervasoni, j’avais juste été très séduit par un CD sorti en 2014. Cet intérêt a été confirmé lors d’un récent récital de piano consacré principalement à ce compositeur, professeur au CNSMP, récital introduit d’ailleurs par un dialogue entre Philippe Albèra et Stefano Gervasoni.

L’ouvrage introduit le compositeur et sa musique dans une première partie, pour analyser / commenter ensuite un grand nombre d’œuvres.
Compte-tenu de l’actualité, il est piquant de constater que Pierre Boulez n’est cité que 4 fois, et une seule fois pour une de ses œuvres. Les compositeurs contemporains les plus cités seront Nono, Lachenmann et Holliger.

Je citerai deux passages parmi les plus marquants, d’abord un qui me paraît fondamental sur l’intérêt que l’on porte à la musique « savante » :
« Dans cette musique en effet, la forme apparente, si séduisante soit-elle, ne dévoile pas les processus qui l’ont produite et qui la déterminent, ni les couches de sens qu’elles referment ; or, à en prendre conscience, on la perçoit autrement, on mesure à quelle profondeur elle se situe – au niveau du message comme du langage. Les idées, fortes et originales, sont sous-tendues par un métier […]. N’est-ce pas la définition d’une œuvre réussie et de son universalité
? ».

Ou encore :

« L’auditeur n’est pas entraîner dans un flux, il n’est pas emporté, subjugué, mis hors de lui, mais confronté à des phénomènes qui offrent une certaine résistance, et par conséquent, à sa propre écoute. La cohérence formelle, souvent adossée à un élément poétique, est moins donnée  qu’elle ne doit être dégagée à partir de l’expérience auditive ».

Ces deux extraits pour permettre d’apprécier la qualité d’analyse et d’écriture de Philippe Albèra.

Le reste de l’ouvrage est donc consacré à des analyses d’œuvres, regroupées en 13 chapitres. Pour qui se procura l’ouvrage afin d’approfondir l’œuvre du compositeur, quelques ressources :

Die Aussicht, Sensibilie
Duo voci, Least Bee, descdesesasf
Duo voci, Tornsanole
Animato, Antiterra
Su un arco, Quattro voci, Concerto pour alto
descdesesasf, Atemseile, Rigirio, Strada non presa, Studio di disabitudine, Lilolela, Reconnaissance
Six lettres à l’obscurité
Godspell, Un leggero ritorno di cielo, Dir – in dir
Un recitativo, Quattro voci, Poesie francesci
Prato prima presente, Prés, Limbus limbo, Com que voz
Fantasia, Irrene stimmen, Heur – Leuure – Lueur
Clamour

Philippe Albèra - Le parti pris des sons - Sur la musique de Stefano Gervasoni - Éditions Contrechamps - 2015 - 510 p. - 28€

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