Nouveautés contemporaines – Frédérick Martin – Hélène Pereira

Je n’ai pas eu la chance de rencontrer Frédérick Martin, on avait juste un peu échangé sur FB à la fin de sa vie. J’avais ensuite recueilli l’émouvant témoignage de Régis Campo, que l’on a repris dans notre livre

On connaît la passion qu’il portait aux compositeurs russes du XXe siècle (de Scriabine, Chostakovitch, Weinberg à Ustvolskaya…). Le présent CD comporte des pièces pour piano : Cinéma muet et les sonates 1, 7 &8, interprétées par Flore Dupuy, Caroline de Gottrau et Sohrab Labib. Cinéma muet est un hommage à Chostakovitch, pièce très structurée. La 1ère sonate propose une sorte de toccata à la Prokofiev, un 2ème mouvement presque planant avant un 3e comme un retour à Prokofiev. C’est une musique prenante (le caractère hypnotisant du 2e mouvement de la sonate 7), souvent en tension, parfois répétitive avec curieusement un certain hiératisme à la Satie, mais aussi de l’humour.  Un disque passionnant d’une musque finalement très originale.
On peut l’écouter ici et l’acheter .


Azoth désignerait la matière première – l’idée du récital d’Hélène Pereira est inspirée par les éléments : air, terre, bois, eau, feu, métal,éther… Sept compositeurs convoqués :

Robert Coinel (1950 – 2009) : Echos du sud (2008)
Régis Campo (1968*) : Irrlichter (1993)
François Rossé (1945*) : Wind und Wasser (1995)
Hugues Dufourt (1943*) : Vent d’automne (2011)
Philippe Festou ‘1970*) : Quintessences (2018)
Rey Eisen (1963*) : 12 Motifs (1999)
Dominique Lemaître (1953*) : Echos des cinq éléments (2003)

C’est dommage que le CD ne présente pas de livret mais à la place un QR code qui amène à cette page en anglais où l’on peut écouter des extraits.

J’ai noté de belles ambiances chez Robert Coinel dans une écriture assez simple. On reconnaît immédiatement l’écriture vivante de Régis Campo, son humor dans ces « feux-follets », mais avec toujours comme un drame sous-jacent. On est encore dans un style assez proche des deux premières pièces avec « vent et eau » de François Rossé, avec plus de dramatisme en fin de pièce et encore d’ailleurs avec celle d’Hugues Dufourt, avec plus de recherches (et de trouvailles) harmoniques.
La pièce de Philippe Festou présente de bien belles fulgurances au piano, mais il faut aimer le mélange clavier / texte dit par l’instrumentiste, ce n’est pas mon cas.
On a curieusement l’impression qu’il s’agit de même compositeur avec le début de la pièce de Rev Eisen ; elle évolue ensuite dans une style un peu dodéca ; c’est un peu long malgré de belles envolées. Enfin la pièce de Dominique Lemaître ; elle fait un peu « Gibet » avec ses notes répétées et ne m’a pas vraiment accroché.

Mais l’amateur trouvera des choses à son goût au long de CD interprété avec toute la dextérité qui convient, dans une prise de son très claire.

 

 

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