Miroslav Srnka – Janacek et les abeilles

Miroslav Srnka – Chamber music

Miroslav Srnka - Chamber Music - Quatuor Diotima
Miroslav Srnka – Chamber Music – Quatuor Diotima Naïve

C’était il y 2 ans, j’écrivais, après avoir entendu Les Adieux de Miroslav Srnka : « un compositeur à découvrir absolument ».

Et bien c’est ce qui est en train de se produire, en témoigne la création récente de son opéra South Pole au Bayerische Staatsoper avec rien moins que Rolando Villazón, Thomas Hampson et Kirill Petrenko.

4 œuvres de chambres réunies dans ce CD interprétées par le fameux quatuor Diotima ou ses membres, avec Wilhem Latchoumia au piano. Programme :
Pouhou vlnou for Piano Quintet (2008)
Engrams for String Quartet (2011)
Tree of Heaven for Violin, Viola and Violoncello (2010)
Simple Space for Violoncello and Piano (2010) :
un panorama des formations de chambres les plus usitées.

Pourquoi ce titre ? D’une part, malgré une syntaxe très contemporaine, on ne peut s’empêcher parfois de penser à ses illustres Dvořák, Martinů et surtout Janáček et que son langage fait souvent appel à des battements d’archet qui font penser à la vie d’un essaim.

Pouhou vlnou titre emprunté à Rusalka de Dvořák. L’auteur parle de « vagues dynamiques », j’y entend plutôt mes abeilles… Mais dynamique, la pièce l’est assurément, elle fourmille d’idées – que l’on retrouvera dans Simple Space, de même que des accord similaires au piano (qui sonne très mat, couvercle fermé probablement).

Engrams : les compositeurs ne sont jamais loin des mathématiques : si un Philippe Manoury par exemple est fasciné par les fractales, Miroslav Srnka l’est par les courbes de Bézier. Une œuvre au langage très tendu, avec un espèce de choral tonal très surprenant aux 2/3 qui relance cette pièce de plus de 22′ d’un seul tenant.

Simple Space fait intervenir régulièrement un accord de Messiaen au piano qui vient ponctuer le discours volubile du violoncelle. Les modes de jeux écrits pour le soliste sont inouïs, pourtant on en a écouté récemment de nombreux ici, ou … C’est une pièce très prenante, au lyrisme presque magique.

Enfin, pour moi le chef d’œuvre du CD : le trio Tree of Heaven, la pièce la plus « Janáček », merveille d’expressivités dans une syntaxe pourtant microtonale.

Un grand disque.

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