Meilleures versions du Sacre du printemps (2/3)

Meilleures versions du Sacre du printemps (2/3)
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De nombreux enregistrements manquent : cf. gallerie de plus de 500 pochettes de LP / CD

stravinsky

 Tableau des versions avec temps et notes : 
On  continue ici cette discographie par  :

19 – VanBeinum – Concertgebouw – 1946 – Version 1921
On entend à peine les timbres, c’est lent, plat, la pochette dit que cet enregistrement fut salué comme « une interprétation d’un aplomb inhabituel et un enregistrement vraiment éblouissant ». On ne voit pas… c’est empesé, en plus pas très propre; on a jamais été un grand fan de ce chef d’ailleurs (à part de superbes symphonies de Brahms). 5

20 – Ansermet – Suisse romande – 1950
C’était le chef le plus proche de Stravinsky, après Monteux et avant Craft. L’introduction commence bien (un signe : on suit beaucoup plus facilement la partition qu’avec Beinum), mais devient un peu statique à la fin. Le rythme est bien marqué pour la Danse des adolescentes. On apprécie la clarté générale, tout n’est pas propre, sonne un peu « province », le chef et la balance de l’enregistrement favorisent le registre aigu et l’on entend à peine les percussions ; un sacre presque néo-classique ! – 6

21 – Dorati – Minneappolis – 1953
Un chef réputé pour la musique de ballet (son fameux Casse-Noisette par exemple). On entend rien au début, c’est assez lâche, cela manque d’animation. La Danse des adolescentes sautille – c’est quasiment la plus rapide de toute la discographie, le reste à l’avenant : virtuose, mais avec un orchestre assez faible, et sans grand intérêt. 5,5

22 – Fricsay – Rias Berlin – 1954 – Version 1947
Décidément, ça commence encore mal, le thème d’entrée est assez fade et lointain, aucune animation ensuite; la prise de son donne l’impression d’avoir été réalisée à l’extérieur d’un hall de gare… ça manque de tout : de vie, de rythme, d’accentuations… 5,5

23 – Albert – Orchestre des Cento soli – 1956. L’inconnu de la discographie (sauf pour les vieux mélomanes français qui étaient abonnés à la « Guilde internationale du disque »). Rappelons que Rudolf Albert dirigea la création des Oiseaux exotiques d’Olivier Messiaen.
Le thème initial est déjà plus intéressant, c’est animé et vivant. On retrouve ensuite cette animation, les Danses des adolescentes sont superbement enlevées. On est frappé par la maîtrise du flux musical, dans les Rondes printanières par exemple. La 2e partie confirme tout cela – cela fait quelques versions que l’on avait abandonné l’écoute… ; les passages oniriques de l’introduction par exemple, l’évidence des Cercles mystérieux des adolescentes. La version la plus moderne et la meilleure chronologiquement depuis Monteux – 1951 et quel orchestre ! – de circonstance, supposé réunir les meilleurs instrumentistes français de l’époque. Excellente prise de son pour 1956, avec de la dynamique et des timbres. 8

24 – Monteux – Société des concerts du Conservatoire – 1956
On retrouve le créateur le l’œuvre avec ce fameux orchestre dans ses meilleures années, avec son son un peu acidulé. Les tempi sont quasi identiques à sa version avec Boston- 1951, juste légèrement plus lents ; on retrouve les qualités de clarté et de pondération de la version Boston, mais c’est un peu plus « bonhomme » et confine à la routine. De beaux moments, mais cela manque d’animation. 7

25 – Ansermet – Suisse romande – 1957.
Revoilà Ansermet seulement 7 ans après sa 1ère version avec le même orchestre… Globalement dans exactement les mêmes tempi. Encore une introduction assez étale, pas très bien organisée. L’équilibre sonore est meilleur qu’en 1950, avec quelques mises en avant de parties secondaires. De bien belles Rondes printanières mais le tout manque d’animation. Une belle version, attachante, même si l’orchestre est parfois un peu fragile. 7

26 – Dorati – Minneapolis – 1959 Version 1947
Revoilà Dorati avec le même orchestre. L’auteur de la notice Universal la qualifie de « franchement épatant ». Une introduction qui passe sans s’en rendre compte, des Danses toujours aussi sautillantes. Prise de son la plus présente chronologiquement parlant, plus de percussions (version 1947). Beaucoup d’animation à la fin de la 1ère partie (la Danse de la Terre est la plus rapide). Belle introduction du II, Glorification de l’élue bien enlevée, même si elle manque un peu d’impact sonore. La fin manque de relief. 7

27 – Karajan – Berlin – 1963
Il est intéressant de reproduire ici les commentaires de Stravinsky sur cette interprétation (il fit apparemment, comme ici, de nombreuses auditions de versions discographiques de son œuvre, cela lui permettait sans doute de dénigrer les chefs alors qu’il était lui même un piètre chef… et on peut supposer qu’il devait exécrer les versions qui échappaient à son copyright… vous l’avez compris : il y a des génies musicaux sympathiques, d’autres moins) : « L’enregistrement est globalement bon, l’interprétation globalement étrange, bien qu’elle soit policée à sa manière ; en fait, elle est trop policée, comme un sauvage apprivoisé par rapport à un vrai. L’une des failles principales tient au style sostenuto : la longueur des notes est ici quasiment ce qu’elle serait dans du Wagner ou du Brahms, ce qui sape l’énergie de la musique et donne l’impression que le peu d’articulation rythmique encore décelable a quelque chose de forcé. Mais j’aurais dû commencer en disant que cette musique est étrangère à la culture de ses interprètes […] Je doute que Le Sacre puisse être exécuté de façon satisfaisante selon les traditions de Herr von Karajan. Je ne veux cependant pas dire par là qu’il n’est pas dans son élément, mais plutôt qu’il ne fait qu’effleurer ce que j’ai écrit […] Il n’y a pas de place pour l’introspection dans le Sacre du printemps. »
Qu’en est-il (on sait déjà que son remake sera d’un autre niveau) ? L’introduction est superbe, les notes sont effectivement nettement « tenues ». Il y a des enchaînements un peu curieux, dans la danse des adolescentes certaines parties semblent fondues dans la masse sonore. Dans toute l’interprétation, ce qui me paraît ressortir, c’est la nécessité du chef de trouver une « Hauptstimme », une voix directrice, aux dépends de la polyphonie. Curieusement, tout n’est pas parfait instrumentalement, mais c’est souvent le cas à Berlin, contrairement à ce qu’on peut penser… De belles choses dans l’intro du II, mais le tout est un peu pépère, malgré une belle ambiance générale ; on notera de plus la volonté des instrumentistes et du chef de sonner élégant et pas cru. – 6,5

28 – Davis – London symphony – 1963
L’intro du I est assez faible, on n’entend pas les timbres, on dirait un Sacre pour marionnettes… C’est assez ridicule, le reste est à l’avenant dans une mièvrerie généralisée, la version la plus lamentable jusqu’ici, même s’il y a un sursaut vers la fin – Comment a-t-on pu laisser publier ça ?- On a écouté jusqu’à la fin non par pur masochisme, mais parce que ça devient drôle : on est plutôt côté Arthur & Sullivan… (on n’a rien contre ce chef récemment décédé, qui succéda à Kubelík à Munich). 4

30 – Mehta – Los Angeles – 1969
Stravinsky avait indiqué qu’il y avait des fautes de rythme, mais que ce n’était quand même pas mal… (on ne sait pas ce qu’il pensa de la version Ozawa).
Le thème de l’intro est assez extérieur. Très belle prise de son, ça s’anime, ça retombe ensuite, c’est effectivement un peu bancal et on n’entend pas assez les cordes ; la Danse des adolescentes, rapide, fait un peu « genoux cagneux », dans l’esprit de la création ! On a ensuite l’impression d’entendre au sein d’un même morceau des tableaux différents, avec de très belles réalisations, mais le tout donne l’impression d’être « fait ». Superbes Rondes printanièresJeux des cités rivales a également de l’allure, la fin du II manque curieusement de dynamique. 7

31 – Tilson Thomas – Boston – 1972
Une introduction un peu placide; le reste n’est guère plus animé malgré un mixage qui fait ressortir certains pupitres par moment. Tout est fait avec grand soin, avec un très beau galbe sonore ; on a un peu plus de dynamique à partir des Rondes printanières. On la retient pour sa qualité orchestrale. 7,5

32 – Haitink – London philharmonic – 1973
C’est encore plus clair que la précédente, avec des détails inouïs jusqu’ici. Ça se gâte ensuite avec une prise de son un peu lointaine ; ça ne manque pas d’intérêt mais de relief. 6,5

33 – Leinsdorf – London philharmonic – 1973
Le même orchestre, la même année, mais capté dans le fameux Kingsway hall… L’orchestre est encore plus détaillé, on entend encore plus de choses, en allant parfois jusqu’au ridicule (Jeu du rapt). Mais c’est très animé contrairement à Haitink ; comme chez ce dernier, les Jeux des cités rivales déçoivent. Mais suit un superbe Sage. Une très belle introduction du II, à la fois superbement fouillée et construite, peut-être la version la plus « ravélienne » finalement. 7,5

34 – Maazel – Vienne – 1975
Un certain entrain, mais pas grand’ chose de déterminant. C’est traité en grandes masses. De l’ampleur, du « grand orchestre ». De bien belles choses, avec quelques ralentissements bien curieux, mais sans plus. 7

35 – Solti – Chicago – 1975
Avec Solti, pas de problème, c’est viril, carré, rythmé, acéré, mais toujours un peu simpliste à la fois. C’est un peu comme la version standard que l’on a dans la tête ; de là peut-être son côté attachant ? 7,5

36 – Abbado – London symphony – 1975
Le début est bien extérieur, à force de vouloir mettre de la clarté, ça devient confus; on s’ennuie ferme ensuite, on dirait le Boléro. Honnête sans plus. 6

37 – Davis – Concertgebouw – 1975
Cette fois l’introduction est dans une apathie généralisée… mais qui permet d’entendre plus de choses qu’à l’accoutumée ; le 2 est très placide, ce n’est plus Arthur et Sullivan, mais plutôt Delius… Orchestre somptueux (percussions…), superbe prise de son, mais bon.  6

38 – Karajan – Berlin – 1977
L’introduction est magnifique, beaucoup de poésie, de tension intérieure ; le reste sera à l’avenant : interprétation très linéaire au sens où on a l’impression de suivre une histoire, le tout au détriment de la sauvagerie plus primaire que l’on peut attendre dans cette œuvre. On notera qu’il est curieux que cet enregistrement ait été réalisé en plusieurs séances à des mois d’intervalle ! On admirera la plastique générale de l’orchestre ; d’ailleurs, les versions précédentes qui cherchent à tout pris à faire ressortir des lignes secondaires donnent toutes un son bizarre. Prise de son très « travaillée » : on entend distinctement le souffle des soufflleurs et les bruits de clefs des vents. Après un n° 10 magique, une superbe n°11, le reste à l’avenant. Stravinsky n’aurait peut être pas plus apprécié cette interprétation que la 1ère… En tout cas la plus belle ‘image’ d’orchestre jusqu’ici. La fin est sidérante. 8,5

39 – Rattle – National Youth orchestra of Great Britain – 1978
Un véritable orchestre de jeunes (entre 13 et 19 ans…). A sa tête un chef, ancien membre de l’orchestre, alors âgé de 20 ans. C’est assez remarquable qu’ils aient réussi à faire çà, mais c’est parfois faible instrumentalement. 6

40 – Ozawa – Boston – 1979
Revoilà notre champion jusqu’ici, avec Boston au lieu de Chicago.  On notera que le temps total ne diffère que d’une minute entres deux enregistrements réalisés à 11 ans de distance…
Prise de son très travaillée, on est manifestement plus policé à Boston qu’à Chicago, mais on retrouve parfois l’engagement de la 1e version (nos orchestres américains préférés ont toujours été Chicago et New York, puis Boston, Philadelphie, puis derrière Cleveland). C’est une lecture très vivante. 8

41 – Dorati – Detroit – 1981
Après Minneapolis 1953, puis 1959, revoici Dorati à Detroit en 1981 (à 75 ans).
Cà commence assez mal, ce n’est très bien tenu, le n°2 est mieux venu, très dansant. Le reste donne une version honnête, « traditionnelle ». 7

42 – Bernstein – Israël – 1982
La version la plus lente. Il ne se passe pas grand’chose dans l’introduction, le 2 est assez atone. La prise de son n’a pas de dynamique, l’orchestre sonne assez ‘province’, le néant. 4

43 – Dutoit – Montréal – 1984
Très belle introduction, beaux timbres. Une prise de son très naturelle, ça change. Une lecture « naturelle » elle aussi, élégante. On a entendu plus dynamique, mais il y a de belles ambiances et c’est très bien tenu jusqu’à la fin. Très belle version – 7,5

44 – Chailly – Cleveland – 1985
Une intro un peu brouillonne, c’est assez ‘viril’ , un peu appuyé, nerveux mais sans emporter l’auditeur, c’est un peu âpre. 7

45 – Boulez – Cleveland – 1991
C’est de bon goût, on pense à son fameux Petrouchka à New York, la précision et la rectitude du rythme payent à la longue, mais il y a des tunnels (12) et la prise de son manque de présence ; la fin est bien placide. 6,5

46 – Solti – Concertgebouw – 1991
Revoilà Solti 17 ans après Chicago qui nous avait convaincu.
Intro peu audible, important manque de relief sonore, manque d’accentuations. 5,5

47 – Levine – MET – 1992
Très belle intro, lente. C’est généralement lent mais puissant, très bien tenu rythmiquement, de très belles ambiances. 8

48 – Karajan – Berlin – Live – 1978
On avait oublié que l’on possédait cet enregistrement de concert – d’un éditeur improbable – et qui nous avait fait grande impression à l’époque (comment s’étaient-ils procuré ces bandes alors qu’il y a peu de « pirates » de Karajan symphonique). C’est très vivant, quelques problèmes de balance compte-tenu de la clarté remarquable de la prise de son (à Lucerne). Les Rondes printanières sont dans un tempo très modéré, d’un superbe dramatisme. On peut trouver tout ça un peu appuyé, mais il va falloir encore sélectionner celle-ci, même si la toute fin déçoit un peu. 7,5

49 – Ashkenazy – Deutsche Symphonie-Orchestrer Berlin – 1994
Une intro lente avec des fin de phrases pas très propres, les instruments donnent l’impression de faire leur partie sans trop se soucier du reste. La prise de son est bien lointaine par moment (ou ça ne sonne pas ?). On entend la barre de mesure alors que c’est en même temps languissant ! Même le n° 12 avec moult timbales est statique! Bref. 5

50 – Bychkov – Orchestre de Paris – 1995
On se croirait dans le brouillard au début, c’est confus. Le n° 2 est à peine plus animé, la prise de son n’aide pas. Il faut qu’un chef mène son orchestre vers un projet interprétatif. Le dernier numéro est significatif à cet égard ; c’est plat et on a l’impression qu’on attend l’épisode suivant – un de passé… on dirait parfois une lecture à vue. 4

51 – Haitink – Berlin – 1995
On avait assez aimé sa version de 1973 semble-t-il, qu’en est-il 22 ans plus tard ?
Ouf, on retrouve un chef, très belle introduction, après cela devient un peu décoratif. Le n° 2 est assez standard, le 3 plus animé (superbe orchestre), par la suite la virtuosité instrumentale (ces chorus de cuivres !) fait merveille. 7,5

52 – Gergiev – Orchestre du théâtre Mariinsky – 1999
Une prise de son travaillée, beaucoup de bruits d’orchestre, timbres très présents, de l’atmosphère, très enchaîne, rythmique, décidé. 2 : on a un peu l’impression d’un chef démiurge, ça me fait penser à l’Apprenti sorcier de Disney par Stokowski. C’est ébouriffant ; on pourrait lui reprocher, autant que le côté musique allemande de Karajan, son côté musique russe du 20e siècle (Prokoviev). Je ne l’ai jamais vu dirigé en concert, mais j’ai l’impression que c’est un chef qui dirige « sur le temps ». Même dans les passages lents (très belles atmosphères dans l’introduction du II), on a l’impression d’une course en avant quit fatigue et nuit quelque peu à la partition. Mais l’hyper-virtuosité du chef et de son orchestre fascinent. 8

53 – Myung-Whun Chung – Orchestre philharmonique de Radio-France – 2007
On notera au passage la relativement faible représentation des orchestres français dans ce survol discographique. C’est rapide, nerveux au mauvais sens du terme, voire décoratif. Je nai jamais eu d’atomes crochus avec ce chef – je me rappelle par exemple une Messe de Schubert assez calamiteuse au Festival de Saint-Denis. Entendons-nous, comme pour les autres chefs, ce sont d’immenses artistes, mais avec lui le courant ne passe pas. Très belle prestation de l’orchestre et çà s’arrange nettement dans le 4, le 6 est même superbe. L’intro du II est correcte, mais on s’ennuie assez vite. 7

54 – Gustavo Dudamel – Simon Bolivar orchestra of Venezuela – 2010
On arrive à la dernière version de cette confrontation. Le premier thème commence mal, c’est plein d’effets, c’est le seul à faire çà, mais on sent qu’il va y avoir du « swing ». C’est une direction à effets, morcelant la partition – fréquents changements de tempi, ça me fait penser à Gergiev : on vous le fait et on passe vite à autre chose. Mais la fin du 2 et le 3 sont impressionnants – les sonorités de bois sont fruitées. Le 4 est très bien maîtrisé – on a l’impression d’être assez loin de la version Monteux de 1951 que j’avais créditée d’un 8… Dommage que l’intro du II soit un peu faible et qu’il y ait globalement trop d’effets, mais que ce chef est stimulant dans son aspect débridé sans complexe et bravo à l’orchestre du Venezuela ! 7,5

 

Le Sacre du printemps - The Rite of spring

800 pochettes – 800 sleeves

Claudio Abbado
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Rudolf Albert
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Karel Ancerl
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Ernest Ansermet
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