Liszt et les arts visuels – Sposalizio

Liszt et les arts visuels : Sposalizio

La musique de Liszt et les arts visuels - Hermann
La musique de Liszt et les arts visuels – Hermann
Issu d’un travail de thèse en musicologie, ce livre de Laurence Le Diagon-Jacquin développe par le menu les inspirations picturales et sculpturales de Franz Liszt.
Outre la Légende de Saint-Elizabeth et La bataille des Huns (Hunnenschacht), il s’intéresse à SposalizioTotentanz et à Du berceau jusqu’au cercueil.La bataille des Huns est directement inspirée du tableau éponyme de Theodor Friedrich Wilhelm Christian Kaulbach (1822 – 1903) :

Kaulbach - Hunnenschlacht
Kaulbach – Hunnenschlacht

Sposalizio (Mariage), première pièces des deuxièmes Années de pèlerinage – Italie, publiée en 1858 est inspirée par l’œuvre de Raphaël (1504).

Raphaël - Sposalizio
Raphaël – Sposalizio

Son maître le Perugin, fit la même peinture à peu près au même moment (1500-1504) :

Le Perugin - Sposalizio
Le Perugin – Sposalizio

Reprenant le thème du mariage de la Vierge Marie avec Joseph déjà traité par Giotto (1304-1306) :

Giotto - Sposalizio
Giotto – Sposalizio

La légende veut que, parmi celles des hommes réunis pour décider de celui qui épouserait Marie, seule la baguette de Joseph se mit à bourgeonner. Ce qui explique que dans les 3 tableaux l’on voit l’un des éconduits briser sa baguette de dépit avec son genou (on observera aussi que ce n’est pas la franche allégresse dans aucun des tableaux…).
La peinture de Raphaël dépasse celle de son maître : L’observateur est placé au-dessus des principaux personnages et participe ainsi mieux à la scène, le point de fuite n’est plus au centre vertical, les couleurs des vêtements sont plus belles et mieux réparties, …

Alors va-t-on enfin atteindre le Graal de la correspondance entre peinture et musique (cf. sur ce sujet le livre de Jean-Noël von der Weid) ? L’auteur passe en revue les interprétations qui ont été données de cette pièce d’environ 7′.
Pour commencer, il faut de l’imagination pour trouver que des cloches (non suggérées dans le tableau) sonnent dans le 1er thème:
spo1L’auteur distingue ensuite (m. 3-4) un deuxième thème qualifié de « question-réponse » (demande / acceptation ?) :
spo2Puis un 3e qualifié de « thème de Marie » (m. 38-45)

spo3

Suivent un certain nombre digressions, pour finir à cette conclusion : « Liszt interprète ici véritablement les sentiments intérieurs de ces personnages, sans tenir compte de l’esthétique de Raphaël. Le message divin par-delà le temps et l’espace est cependant très clair dans les deux œuvres. Le calme revient à la fin de la pièce de piano, rappelant alors l’atmosphère du tableau. »

Voilà voilà, 40 pages pour ça… Ceci dit cet ouvrage délivre nombre de détails intéressants sur les autres œuvres abordées.
La musique de Liszt et les arts visuels – Laurence Le Diagon-Jacquin – Hermann – 2009 – 571 p. – 45 €

On en a profité pour écouter de nombreuses versions de cette pièce ; celles qui nous ont le plus parlé étaient signées Kempff, Clidat et Chamaillou.

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