Debussy par Daniel Barenboim

Debussy par Daniel Barenboim
Debussy par Daniel Barenboim

Un enchantement que ce disque d’un artiste unique, à la carrière si riche, désormais dans sa 75e année… On a pu le taxer d’ailleurs de boulimie et si certains enregistrements ont pu être critiqués méchamment, notamment au pupitre, que de merveilles a-t-il pu laisser au disque !

Sa quadruple nationalité, argentine, espagnole, israélienne et palestinienne donne la même impression d’ubiquité que la multitude d’artistes – et de répertoires – qu’il a pu fréquenté, à commencer par des chefs d’une autre époque : Furtwängler, Kubelík, Klemperer ou Celibidache. Il se consacrera souvent à la musique contemporaine, dirigeant des musiques de compositeurs aussi divers que par exemple Dutilleux, Boulez, Landowski ou Denisov. Mais j’ai l’impression de commencer une épitaphe alors qu’il est toujours aussi actif, en témoigne sa tournée Debussy qui le mène à Toulouse, Bruxelles, Paris – je n’ai malheureusement pas pu avoir de place pour le 19/1 – j’aurais pourtant tant aimé entendre son Isle joyeuse – ou Hambourg, tant dans la grande salle de la Philharmonie que dans la salle Pierre Boulez. À son agenda dans les semaines qui suivent : concertos de Bartók, Tristan, une pièce de Francesconi, FalstaffParsifal, Mahler 7… Je n’ai pas eu l’honneur de le côtoyer, mais ma rencontre avec son épouse, Elena Bashkirova, restera un grand moment de mes activités de « musicographe ».

Je me console avec cette nouveauté de son répertoire discographique. S’il n’est pas le pianiste le plus virtuose, on est toujours pris par la plénitude et la chaleur de son jeu et la compréhension – et sa restitution – des œuvres qu’il interprète – il étudia la composition avec Nadia Boulanger.

D’aucuns (le les vois venir…) trouveront son interprétation trop « romantique », pas assez feutrée, alors que j’y trouve une imagination permanente, une sorte d’orgie d’évocations, de couleurs orchestrales et surtout une maîtrise du temps… Je ne me souviens pas d’Estampes aussi emballantes depuis Arrau. Son Debussy est bien plus symboliste qu’impressionniste cf.. Quelle sonorités dans le fameux Clair de lune ; il nous raconte des histoires à la Samson François, en plus policé.

Le reste est à l’avenant et je m’arrête là pour ne pas être verbeux. Juste je ferai remarquer qu’il a toujours fréquenté Debussy (ses enregistrements de Debussy pour orchestre avec l’Orchestre de Paris, il y  a maintenant 40 ans…, notamment une superbe Mer). On le voit ici dans un documentaire (vers 3’20 ») d’il y a vingt ans jouer les Danseuses de Delphes : à l’écoute du présent enregistrement on ne peut que constater l’approfondissement…

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