Yannick Nézet-Seguin – Bruckner 8

J’ai toujours eu du mal avec Yannick Nézet-Seguin : un concert Schumann que j’avais quitté i y a des années, une sixième de Mahler – avec cet orchestre – que j’ai voulu quitter après le premier mouvement – mais qui s’est filialement arrangée par la suite – et je n’ai jamais été impressionné dans quelques discographies comparées : Mahler 1, Schumann 2, Ma mère l’oye ou un (beau)  Sacre, sans parler de ses effets baroqueux au début de l’Italienne

Je finissais par me demander si ce n’était pas un parti-pris de ma part : s’il enregistre tant, s’il est tant demandé, s’il dirige – après le Philharmonique de Londres et Rotterdam – l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal, Philadelphie et le Met : il doit bien y avoir quelque chose ! Eh bien en écoutant par hasard cet enregistrement, j’ai trouvé…

Je trouve l’orchestre encore supérieur à mon souvenir de concert, mais ce qui frappe c’est la maîtrise de ce chef dans sa quarantaine. La conception d’ensemble d’abord : pas un tunnel pour ce concert (on n’entend quasiment pas le public ?), des tempi judicieusement choisis pour les quatre mouvements et puis une grande clarté des différentes voix, sans maniérisme. À peine de courts tunnels dans le 1er mouvement, sinon c’est superbe. Il dirige ici la version Haas, et il a enregistré avec le Métropolitain de Montréal la version 1887.

Maintenant qu’il a signé un contrat exclusif avec DG, on peut espérer de futures belles réalisations.

 

4 réflexions sur « Yannick Nézet-Seguin – Bruckner 8 »

  1. Bonjour,

    Longtemps, j’ai été un peu rétif à ce chef, moi aussi : symphonies de Schumann peu convaincantes à mes oreilles, 6ème de TchaIkovsky itou. En revanche, j’ai beaucoup aimé ses symphonies de Mendelssohn et son intégrale récente me semble réellement très bien -même si ce n’est pas ma préférée- et très homogène.
    Je viens donc d’écouter sa 8ème de Bruckner, et je reste un peu sur ma faim en définitive. Notamment, le dernier mouvement sur ce tempo un peu lent a tendance à s’enliser un peu. Non ? Il faut dire aussi que la concurrence en la matière est évidemment très rude !

    1. C’est comme pour Andris Nelsons, que je trouve aussi très bien dans Bruckner, mais seulement très bien.
      A venir interview d’Enrique Mazzola chef épatant au national d’Île-de-France

  2. bonjour,

    je n’ai pas entendu cette 8ème de Bruckner par YNZ; est-ce qu’il assume bien la coda? ça peut paraître ridicule ou réducteur pour une oeuvre si considérable, mais les chefs qui prennent cette coda très vite, sans lui donner toute son ampleur (Furtwangler par ex), et sans détailler les voix nettement, moi, ça me gâche tout…
    De même pour un scherzo trop plan-plan comme avec Giulini…
    Mon idéal -ou proche de l’idéal- ds la coda, c’est Celibidache, certes il est lent dans le scherzo, mais comme tout est surdimensionné avec lui, c’est moins dommageable qu’avec d’autres; Wand est globalement très bien bien (version NDR Hambourg)…

    1. Bonjour,
      Aurais-je un jour le temps de faire une discographie complète de la 8e avec ses 5 versions différentes, j’en doute… En plus vu le nombre cela oblige à sélectionner dès les premières minutes ce qui n’est pas très rationnel.
      On en avait fait une très partielle il y a 10 ans avec mes compères d’alors http://vagne.free.fr/kubelik/disk-comp/bruckner8.pdf
      J’aurais déjà 6 concerts Kubelik à réécouter… dont 3 superbes, je ne suis pas sûr qu’il s’en dégagerait une version de référence absolue, comme la 9e Giulini / Vienne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.