Pina Napolitano – Brahms – Berg – Webern

Pina Napolitano
Pina Napolitano – Odradek

Johannes Brahms (1833-1897) 
Klavierstücke  Op. 118
Klavierstücke  Op. 119
Anton Webern (1883-1945)
Kinderstück
Satz für Klavier
Klavierstück – Im Tempo eines Menuetts
Variations Op. 27
Alban Berg (1885-1935)
Sonata Op. 1

Pina Napolitano se penche depuis quelques années sur le répertoire austro-allemand de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, la seconde école de Vienne notamment (cf. un de ses précédents disques).

Elle met ici habilement en regard Brahms d’un côté et Berg et Webern de l’autre. On notera au passage que Webern avait 14 ans à la mort de Brahms et qu’à l’instar de Schoenberg, il donna le titre Brahmsien de Klavierstück à certaines de ses compositions.

Les Opp. 118 & 119 sont des œuvres de la fin de la vie de Brahms, écrits en 1893 quatre ans avant son décès. Pina Napolitano : « Le plus grand défi pour moi en jouant Brahms, et ce qui fait de sa musique une source inépuisable d’émerveillement et stimule une recherche continue, est de rendre hommage à tous ces aspects : la beauté romantique insoutenable de l’invention mélodique et du timbre, les proportions classiques jamais déformées, le contrepoint omniprésent, et enfin les aspects résolument modernes. Brahms crée un équilibre miraculeux à travers des œuvres qui possèdent à la fois une beauté immédiate et une simplicité essentielle« .
On peut trouver bien sûr des interprétations de grands maîtres du passé avec plus de couleurs nordiques ici, de foucades là, mais la lecture de Pina Napolitano a pour elle le mérite de la clarté – et des harmonies et du contrepoint sans sacrifier la caractérisation de chacune des pièces (magnifique Romance de l’Op. 118 par exemple ou la modernité d’écriture de l’Intermezzo qui suit).

Entre les Opp. 118 & 119 figurent donc dans l’ordre trois pièces de Webern : Kinderstück (1924), Satz für Klavier (1906) et , la Sonate de Berg (1908) et Klavierstück (1925) les Variations Op. 27 de Webern. J’aurais mis en premier Satz, la plus immédiatement Brahmsienne, œuvre de jeunesses créée à titre posthume. J’ai rarement entendu une Sonate de Berg tout à la fois éloquente et évidente. Les Variations aphoristiques de Webern sont également rendues dans  leur clarté toute… brahmsienne, l’attaca de l’Op. 119 sans temps d’attente est très parlante.

Un maître disque sans brume nordique ou énervement sériel, où la plénitude des timbres n’a d’égale que la maîtrise de la conception musicale.

 

 

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