Philippe Jordan – Orchestre de l’Opéra de Paris – Mahler 4 – Schoenberg – Variations op. 31

Philippe Jordan – Orchestre de l’Opéra de Paris – Mahler 4 – Schoenberg – Variations op. 31
Ce petit papier au cas où ce concert donné à la Philharmonie sera retransmis, vue la présence de micros (mais la plupart des concerts de l’orchestre sont enregistrés et stockés).

On est heureux d’avoir la possibilité d’entendre de nombreux orchestres étrangers à Paris, qui redevient une capitale majeure de la musique classique. La soirée d’hier permet de confirmer si besoin que l’Orchestre national de l’Opéra de Paris est au niveau des meilleurs. Sous la baguette de son Directeur musical, Philippe Jordan, ce fut un festival de couleurs instrumentales, de précision, d’homogénéité, de justesse.

Au programme, les trop rares Variations op. 31 de Schoenberg données avec toute la précision et l’aération requises. On ne regrettera que le format classique du concert qui ne permet pas une introduction à l’œuvre… Bien malin l’auditeur non averti qui pourra reconnaître le thème, son inverse, son rétrograde et son inverse rétrograde ou la citation du motif B A C H, non que l’on soit obligé de connaître toute « la cuisine », mais reconnaître quelques ingrédients permet de mieux savourer le plat.

La 4e de Mahler permet également d’apprécier la phalange (par exemple les altos menés par Pierre Lenert).  Philippe Jordan dirige cette fois sans partition, de main de maître, en n’oubliant quasiment pas une entrée. S’il fait partie des chefs les plus prometteurs à mon sens, avec Nelsons et en attendant Petrenko, on a eu droit à une interprétation moderne de la musique de Mahler. Je reciterai encore volontiers Kubelík en 1972 :

"The danger is that Mahler's achievement might be trivialized by defining in too much detail, and therefore losing the shape, the size, the greatness of the music, the humanity of the man".

Ce n’était bien sûr pas le cas hier soir, mais l’interprétation m’a paru plus sublimée que terrienne. Le plus impressionnant est la clarté qu’il arrive à donner aux passages forte sans leur enlever la moindre once d’impact. Seul problème : j’étais placé sur le côté, un peu en arrière de l’orchestre : on a déjà du mal avec les violons, mais on n’entend absolument pas la chanteuse !

Prochain rendez-vous avec ces musiciens : Moïse et Aaron à l’Opéra Bastille (programmation jugée « d’avant-garde » par Christian Merlin dans Le Figaro…).

 

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