Les Musiciens et la Grande Guerre – Anne de Fornel

Les Musiciens et la Grande Guerre – Anne de Fornel

Chaminade - Baines - enesco - Boulanger - cras par Anne de Fornel
Chaminade – Baines – enesco – Boulanger – Cras par Anne de Fornel – Editions Hortus

J’avais déjà reçu 2 CD de cette collection consacrée par les Editions Hortus aux rapports entre musiciens et la Première guerre mondiale, mais n’avait pas donné suite, me demandant pour le vol. 14 quel rapport il y avait vraiment entre des oeuvres pour quatuor à cordes d’Hindemith, Stravinsky, Jacques de la Presle, Ernst Toch et Darius Milhaud avec la Première guerre mondiale, ce que précisait d’ailleurs la pochette : « Tous ont connu la grande guerre et en on souffert. Mais hormis Milhaud qui le fit indirectement, aucun n’en a témoigné musicalement dans son oeuvre ».  D’autant que la belle interprétation du quatuor n° 4 op.22 par le quatuor américain Calidore String Quartet ne saurait concurrencer par exemple celle, plus expressive, du défunt quatuor Kocian (Pragadigitals).

Mais l’envoi de 2 nouveaux exemplaires m’a décidé à réétudier la question et j’ai ainsi découvert ce remarquable récital d’Anne de Fornel (vol. 17) :

Cécile Chaminade (1857-1944) – Au pays dévasté op. 155
William Baines (1899-1922) – Paradise Gardens
Georges Enesco (1881-1955) – Deux « pièces impromptues » de la Suite No. 3 op. 18  :
– Choral
– Carillon nocturne
Nadia Boulanger (1887-1979) – Vers la vie nouvelle 
Jean Cras (1879-1932) – 4 Danze :
– Danza mórbida
– Danza scherzosa
– Danza ténera 7’47
– Danza animata

Un peu inquiet en voyant que c’était enregistré sur un Pleyel de 1892 : au contraire, c’est un instrument d’une palette de timbres remarquable (un aigu scintillant, des basses profondes…). Un piano qui vaut largement certains bien plus récents qui souvent zinguent, se désaccordent, ou perdent leur son littéralement au milieu d’un récital (on espère par exemple que l’Institut Goethe de Paris pourra faire régler son Blüthner entendu l’autre jour). La pianiste parle à juste titre de « sonorités insoupçonnées »).

Anne de Fornel joue ces pièces fort peu connues avec maîtrise et sensibilité – encore une excellente pianiste – franco-américaine,  d’une grande curiosité apparemment (elle a joué du Hurel par exemple).

On a été captivé par les deux pièces d’Enesco (notamment son très dissonant Carillon nocturne), une belle pièce de Nadia Boulanger, et les quatre danses de Jean Cras, qui confirment ici encore le grand intérêt de toute sa production, notamment la 3e, plutôt une sorte de choral un peu chaloupé (sans jeu de mots eu égard à sa carrière d’officier de marine) – une pièce superbe.

Disque captivant – il doit y avoir d’autres perles dans cette collection de déjà 18 volumes.

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