Mahler – Symphonie n°1 – Écoutes comparées 2+4/4

1er mouvement (100 versions)
Je ferai une sélection finale après l’écoute des mouvements 2 & 3.

2e movement

1952 – Jasha Horenstein – Wiener Symphoniker
Manque un bon de rebond, mais le trio est délicieusement viennois. 8,5

1954 – Rafael Kubelík – Wiener Philharmoniker
Même commentaire, l’orchestre est meilleur. 8,5
Ici, quelques extraits des répétitions.

1958 – Adrian Boult – London Philharmonic Orchestra
C’est marqué « doch nicht zu schnell », Boult n’en avait cure (5’54 » contre une moyenne d’un peu plus de 7’…). Cela a le mérite d’être original, mais c’est parfois un peu limite et le trio devient un non sens. 7,5

1961 – Bruno Walter – Columbia Symphony Orchestra
Son un peu épais, une impression Sound is a little thick. Impression d’inexorabilité, c’est puissant et dramatique et le trio ne laisse pas souffler. 8,5

1962 – Erich Leinsdorf – Boston Symphony orchestra
Presque 8′ cette fois… Très belle balance, le trio fait presque regretter le retour du scherzo, un peu d’accélération à la fin. 8

1967 – Rafael Kubelik – Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
L’ayant sans doute écouté plus de 100 fois, j’en serais presque déçu… mais le trio est magnifique (cordes). 8,5

1969 – Jacha Horenstein – London symphony orchestra
Je trouve le tempo un peu lent mis le flux musical se déroule parfaitement et si les cors sont un peu forts avant le trio, celui-ci est une merveille d’animation, de timbres, de carrure, de rythme… 9

1977 – Seiji Ozawa – Boston Symphony Orchestra
Quel orchestre ! Peut-être moins caractérisé que Kubelik ou Horenstein, c’est mené par les cordes, c’est virtuose, peut-être un peu trop avant le trio qui se termine de façon un peu superficielle, mais une bonne version dans l’ensemble. 8

1980 – Rafael Kubelik – Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Assez similaire à la version studio DG 8,5

1989 – Claudio Abbado – Berliner Philharmoniker
Très détaillé, nerveux, le texte est parfois un peu sollicité mais une belle atmosphère et un orchestre extraterrestre. 8

1992 – Evgeni Svetlanov The Russian State Symphony Orchestra
8’30″… Cela laisse le temps de détailler les interventions, mais ça manque de nerf, trio rêveur mais un peu languissant. 7,5

1995 – Riccardo Chailly – Koninklijk Concertgebouworkest, Amsterdam
8’30 » également. Une lecture un peu distante et qui manque de rythme. 7,5

2007 – Mariss Jansons – Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
8’24 », mais on l’impression que c’est encore plus lent. Assez terne. 7

2013 – Zubin Mehta – Australian World Orchestra
Encore un tempo lent, manque de rythme d’animation et de second degré. 7,5

2014  – Thomas Hengelbrock – NDR Sinfonieorchester
6’10 » cette fois. Direction très originale, on pourrait déceler de nombreuses idiosyncrasies se tout n’était pas dans un tel flot continu. Trio rêveur mais vivant. La surprise de cette écoute. Il est entre autres actuellement directeur associé à l’Orchestre de Paris. Un critique a écrit récemment qu’il ferait mieux de se cantonner au répertoire baroque, wrong again… 8,5

Un lectuer m’a fait par de son ahurissement quand il a lu ma critique de l’enregistrement de Steinberg pour le 1er mouvement « Le meilleur interprète de Mahler, devant Walter, pour Anna Mahler ». Un 2e mouvement lent, très viennois, mais trop à mon goût – pour moi il doit avoir un peu « les pieds dans la galise ». Mais c’est agréable.


3e mouvement

1952 – Jasha Horenstein – Wiener Symphoniker
C’est sans doute le premier solo de contrebasse du répertoire. Un lecture lente, plus inexorable que vivante. 8

1954 – Rafael Kubelík – Wiener Philharmoniker
C’est amusant de voir que sur Qobuz on a droit à une minute alors que l’on a accès à l’entièreté de l’édition Decca… Le début est vraiment pp, superbe hautbois,les cordes au n° 6 sonnent vraiment comme des squelettes, les phrasés sont plus caractérisés qu’avec Horenstein, ave un meilleur son et un meilleur orchestre. 9

1958 – Adrian Boult – London Philharmonic Orchestra
C’est encore très rapide, contrebasse  fausse. C’est de fait très vivant mais on cherche « Mit Parodie » au n° 6… Les indications dynamiques ne sont pas toujours respectées, mais c’est assez prenant. 8

1961 – Bruno Walter – Columbia Symphony Orchestra
On entend bien les flûtes au n° 3. Son très présent. Il respectait le « ziemlich langsam » at au n° 5.  N° 10 est peut-être un peu trop retenu. 8,5

1962 – Erich Leinsdorf – Boston Symphony orchestra
Pas grand chose à dire : bon tempo, respect des indications, superbe orchestre, rien d’emballant non plus. 8

1967 – Rafael Kubelik – Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Un peu moins caractérisé qu’avec Vienne, mais c’est pour moi l’évidence. 9

1969 – Jacha Horenstein – London symphony orchestra
Une bonne version, mais qui manque un peu de tesnion et de relief. 8

1977 – Seiji Ozawa – Boston Symphony Orchestra
Contrebasse de première classe… Pas de parodie ici, just un orchestre de première classe. 7,5

1980 – Rafael Kubelik – Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Un peu moins de glissandi qu’avec Vienne. Kubelik, qui avait des difficultés avec la 7e étant jeune demanda conseil auprès d’Erich Kleiber qui lui dit « Respirez », c’est exactement ce que je sens ici. 9

1989 – Claudio Abbado – Berliner Philharmoniker
Quel orchestre… Tout sonne à la perfection. A part avec barbirolli, j’ai toujours pensé que l’orchestre était presque trop parfait pour Mahler. Mais ici on succombe… 9

1992 – Evgeni Svetlanov The Russian State Symphony Orchestra
Un des plus lents. Début très noir, une véritable marche funèbre, mais on trouvera pas d’éléments parodiques ici. Les vieux chefs d’orchestre russes ont souvent été injustement sous-estimés dans le répertoire austro-allemand (il a fait de superbes Brahms par exemple). C’est original, prenant, mais un peu univoque. 8,5

1995 – Riccardo Chailly – Koninklijk Concertgebouworkest, Amsterdam
Orchestre too much mellow? 4: on entend nettement la ligne de harpes, la balance est superbe tout du long d’ailleurs. Mais on ne se sent guère concerné. 7,5

2007 – Mariss Jansons – Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
C’est assez plat, ce n’est pas en accélérant au n° 6 que l’on amène de la parodie. 7,5

2013 – Zubin Mehta – Australian World Orchestra
On a l’impression d’entendre plusieurs contrebasses au début.. Une bonne lecture, mais guère prenante. 7,5

2014  – Thomas Hengelbrock – NDR Sinfonieorchester
Le plus rapide. Cela donne une impression constante de second degré impression. C’est imaginatif, vivant et très bien réalisé. 8,5

Je garde sept versions, en enlevant une Kubelik pour ne pas exagérer.

4e mouvement

1952 – Jasha Horenstein – Wiener Symphoniker
Début impressionnant, léger manque de tension à la fin du 5. , 
Dans l’ensemble une version très recommendable si ce n’est le son vielli et l’orchestre moins que moyen.

1954 – Rafael Kubelík – Wiener Philharmoniker
Cordes chantantes, peut-être manquant de puissance, des rythmes marqués comme on aime dans Mahler. C’est une excellente version, de bonne qualité sonore et un excellent orchestre.

1961 – Bruno Walter – Columbia Symphony Orchestra
Grand son, beaucoup de puissance, plus de 65 ans plus tard, toujours une des meilleures versions !

1967 – Rafael Kubelik – Symphonie-Orchester des Bayerischen Rundfunks
Quelle vitalité, quel investissement de la partition, c’est si dommage que le transfert DG donne une image un peu étriquée, très aiguë et sans extrême grave. Cela reste pour moi la meilleure intégrale Mahler, 6e exceptée et j’ai écouté encore une fois le mouvement jusqu’au bout…

1969 – Jacha Horenstein – London symphony orchestra
Début plein de tonnerre, paniquant… C’est une interprétation très engagée. le son manque un peu de finesse mais a beaucoup d’impact une des meilleures versions.

1989 – Claudio Abbado – Berliner Philharmoniker
Tout est bien agencé mais cela paraît extérieur.

2014 – Thomas Hengelbrock – NDR Sinfonieorchester
Encore une fois très original, le début est conduit par les cordes, version assez rapide, moins univoque qu’avec les anciens, vivante et prenante tout du long.

Conclusion

Tout ça pour ça : confirmer que les meilleures versions – pour moi – sont celles d’Horenstein, Kubelik & Walter ! Mais la découverte de la version Hengelbrock le valait bien… et j’ai oublié Ken-Ichiro Kobayashi.

Je voudrais rappeler la sortie de Das Klagende Lied par Kubelik.

 

5 réflexions sur « Mahler – Symphonie n°1 – Écoutes comparées 2+4/4 »

  1. Hello,

    Le lecteur -moi en l’occurence 😉 – avait signalé l’appréciation d’Anna Mahler, fille du compositeur, et non d’Alma Mahler, femme du compositeur, quant aux vertus de Steinberg -qui était, au demeurant, un ami des deux femmes-.
    En guise de remerciement, la première sculpta -c’était son métier- une statue du visage du chef, qui orne la pochette originale de l’album, que l’on peut voir, notamment, ici : https://www.amazon.com/Mahler-Symphony-Bloch-Concerto-Grosso/dp/B000002SB0

  2. Comment négliger la merveilleuse version Ancerl, certainement la plus poétique avec Kubelík, et dans ce cas, son orchestre est absolument parfait !

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