Kubelik dirige le château de Barbe bleue à Lucerne en 1962

Kubelik conducting Bartok Bluebeard's Castle
Kubelik conducting Bartok Bluebeard’s Castle

La restitution

On est épaté de la restitution : On n’était pas enthousiasmé par la qualité sonore des rééditions de concerts de Kubelík par Audite, notamment une 9e de Mahler à Tokyo complètement trahie, alors qu’une réédition pirate en rendait toute la vérité cf. Ici, au contraire, c’est on ne peut plus vivant, d’une dynamique époustouflante, avec évidemment quelques – légères – duretés de timbre inhérentes au matériel de l’époque. On est quasiment au niveau technique des rééditions Pragadigitals de notre ami Pierre Barbier, avec sans doute – sans connaître la salle – un peu trop d’ajout de réverbération. Le livret mentionne que les voix sont en retrait : si Seefried paraît effectivement en retrait (mais c’est peut-être dû à son calibre vocal), je ne me rappelle pas avoir entendu DFD en concert si bien capté.

L’interprétation

On nous dit dans le livret que le tout a un peu de mal à se mettre en place au début en citant une fameuse phrase de Kubelík « il faut quand même un peu d’humus pour que quelque chose fleurisse, sans pour autant devenir du fumier ». On ne le ressent pas vraiment ! Kubelík avait dirigé semble-t-il une seule fois cette œuvre quelques mois auparavant à Munich, avec alors Herta Töpper. Il remplaça Ferenc Fricsay, déjà sérieusement malade – il devait décéder 6 mois plus tard. Il ne le dirigera que lors d’une série de concerts en 1981. La critique locale, alors que Dorati l’avait donné là-bas 2 jours plus tôt déclara qu’il était le seul à soutenir l’intérêt du public de bout en bout… Citons Kubelík : « Pour moi, il est important d’exprimer quelques chose de neuf chaque soir au pupitre […], de me déchirer en fait – de donner quelque chose à chaque fois et non pas de prendre. Prendre n’est pas digne d’un musicien ». C’était un fou de musique ! Écouter ce concert, sans même faire attention à l’argument, qui est bien sûr pris en compte au combien, On connaît nombre d’autres versions discographiques et aussi cette série de concerts de 1981 – plus poétique, mais plus posée – on ne connaît pas d’équivalent à ce maelstrom musical…

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