Joseph Moog aux Invalides

Joseph Moog aux Invalides

Orchestre de la Musique de l'Air
Orchestre de la Musique de l’Air

Saint-Saëns - Suite algérienne : Marche française - Symphonie n°3
César Franck - Prélude, fugue et variation
Richard Wagner - Lohengrin - Prélude Acte III
Tristan et Isolde
Saint-Saëns - Concerto pour piano n°4
Orchestre de la Musique de l'Air - Claude Kesmaecker, dir.
Eric Ampeau, orgue
Joseph Moog, piano

Un bien beau programme hier soir aux Invalides avec œuvres symphoniques, concertantes et pièces instrumentales. On devrait aller entendre plus souvent ce type de formation « orchestre d’harmonie » qui présente un excellent niveau musical à l’instar de l’Orchestre d’harmonie des gardiens de la paix de la préfecture de police de Paris (cf.). Certes, mis à part une ou deux contrebasses, les instruments à cordes en sont bannis : le concerto et la symphonie éteint transcrits ici par le chef d’orchestre Claude Kesmaecker.

La musique de l’Air étant soumise à de nombreuses obligations officielles, il ne lui est pas toujours possible de se consacrer entièrement aux concerts. C’est ainsi que l’ouverture de Rienzi initialement programmée dut être remplacée par la Marche française, dernier mouvement de la Suite algérienne de Saint-Saëns qui donna ce programme pour le moins colonial : « De retour à Alger. Dans le pittoresque des bazars et des cafés maures, voici que s’entend le pas redoublé d’un régiment français, dont les accents guerriers contrastent avec les rythmes bizarres et les mélodies langoureuses de l’Orient ». Sûr que l’orchestre était ici à son affaire…

Il faut se faire au remplacement des cordes par des vents et la réverbération de la cathédrale des Invalides n’aidait pas le 1er mouvement de la symphonie avec orgue de saint-Saëns. Mais le 2e mouvement où l’orgue apparaît  était d’un envoûtement quasi wagnérien (!), il est rare d’entendre cette œuvre et c’était impressionnant (l’organiste avait une liaison en temps réel audio/vidéo : synchronisation parfaite).
Suivait la pièce de Franck si consolatrice sous les doigts et les pieds d’Eric Ampeau.
Une prélude du 3e acte de Lohengrin (et pas une « ouverture » comme indiqué dans le programme) avec des trombones d’une puissance sonore phénoménale.
Suivait la Mort d’Isolde par Joseph Moog, interprétation enivrante sur un superbe Steinway qui trouvait bien sa place sonore dans la nef (quel plaisir d’entendre un pianiste au jeu certes magnifiquement contrôlé mais qui s’engage dans sa lecture de la partition : on a entendu récemment un pianiste adulé, à la technique phénoménale, mais dont aucune phrase jouée ne nous concernait, même de loin).

Enfin le 4e concerto de Saint-Saëns était superbement rendu : on oubliait même les cordes ! En bis un très beau Nocturne op. 15 n°1 et pour finir une transcription de son cru de It’s wonderful de Gershwin, très jazzy.

Une très belle soirée de musique. Ici mon compte-rendu du CD Chopin de Joseph Moog, qui doit faire paraître d’ici la fin de l’année un 2e de Brahms et Burleske. Prochaine apparition parisienne du pianiste en avril au Louvre.

 

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