Jay Gottlieb aux 10 ans des Amateurs virtuoses

Jay Gottlieb - Ayaka Uenomachi
Jay Gottlieb – Ayaka Uenomachi

Il s’agit de la dixième édition de « Les amateurs virtuoses ! ».
Ses manifestations parisiennes se déroulent cette semaine, partagées entre Le Chambre des Notaires, place du Châtelet et la Fondation Dosnes-Thiers place Saint-Georges.
« Parisiennes », car cette manifestation se déroule aussi à l’étranger, comme cette année en Afrique du Sud ou en Chine. 

Elle a la particularité de ne pas décerner de prix mais de proposer concerts et master classes, mêlant pianistes amateurs de haut niveau et professionnels. Elle a été créée lors d’une rencontre à une manifestation similaire à Boston par son président, Dominique Xardel et son directeur artistique, Julien Kurtz (ce dernier, pianiste amateur virtuose lui-même suivra une master classe de Célimène Daudet dans un concerto de Chopin, dimanche matin prochain).

Je me dépêche de faire ce papier pour inciter les parisiens à aller assister à ces sessions : on y est au cœur de la musique !

François Chaplin devait initialement animer ces master classes, mais, empêché, il a pu être remplacé au débotté par Jay Gottlieb. Au programme tout à l’heure, la 4e Sonate de Scriabine et le 6e Nocturne de Fauré.

Pour Scriabine, c’était cette fois une pianiste, japonaise, qui se destine à une carrière professionnelle ; ce sera un amateur américain pour Fauré.

Un vrai bonheur d’entendre Jay Gottlieb : ce fabuleux technicien et arpenteur de tant de répertoire, ancien élève de Nadia Boulanger, curieux de tout, alternait anecdotes et conseils techniques ciblés.

Il nous fait un rapide rappel sur cette Sonate de 1903, dédiée à sa femme Tatiana, composée en deux jours ; il énumère les différentes influences présentes dans cette œuvre : Liszt (la Valse oubliée principalement, mais aussi Méphisto Valse), Chopin et Wagner (Tristan). Puis il donne des conseils très techniques, faisant même jouer à son élève une gamme chromatique avec le pouce, lui faisant galber les phrasés : la musique se met alors à chanter, se pose, comme on pose sa voix. Finalement il donnera relativement peu de conseils à  Ayaka Uenomachi, que j’ai trouvé très prometteuse.

J’ai dû quitter ensuite, mais au début de la présentation du Nocturne il a eu cette anecdote savoureuse : Quand on demanda à Fauré d’où venait l’inspiration du thème de ce Nocturne, il répondit « Oh ! c’était dans le tunnel du Simplon » – tunnel qui ne sera ouvert que 11 ans plus tard.

Bref, une manifestation passionnante toute dédiée à la musique.

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