Le front de l’aube d’Edith Canat de Chizy

Le front de l’aube d’Edith Canat de Chizy

Vincent Bouchot, Edith canat de Chizy et Adrien Perruchon
Vincent Bouchot, Edith Canat de Chizy et Adrien Perruchon

Le jeune chef Adrien Perruchon (le fameux timbalier de l’Orchestre philharmonique de Radio-France qui remplaça au pied-levé le chef  Mikko Franck indisponible) dirigeait hier soir l’Ensemble orchestral de la Cité : un projet original qui mêle à parité des membres de l’orchestre Les Siècles de François-Xavier Roth, résident du département de l’Aisne et des professeurs des conservatoires et écoles de musique du même département.
En première partie de programme, une 6e de Schubert très fluide, avec un chef qui sait asseoir un tempo. Evidemment, la réverbération de la cathédrale de Laon était au détriment de la clarté des bois. La division stéréophonique des cordes était remplacée par la disposition usuelle violons, altos, violoncelles et contrebasses pour le sempiternel Adagio de Samuel Barber, très bien joué avec intensité et sans ralentissement larmoyant. On aura pu ainsi apprécier la belle homogénéité de ces pupitres de cordes pourtant éphémères. Bonne idée d’aborder attaca l’Oratorio d’Edith Canat de Chizy.

Cet oratorio est composé sur des textes de Maryline Desbiolles* écrits à l’occasion du centenaire de l’offensive du Chemin des dames en 1917 donc*. Le front de l’aube réunit un orchestre de chambre – avec amples percussions, chœur d’enfants et baryton. Le chœur d’enfants s’étant avéré insuffisamment préparé, il dut être fait appel au chœur de femmes Spirito (direction Nicole Corti) qui eut à apprendre sa partie en deux jours… Comme le soliste, il dut être amplifié pour des raisons de balance sonore, compte tenu de l’acoustique réverbérée du lieu. Cette œuvre en sept parties est écrite sur des textes dont l’apparente distanciation rendent bien l’horreur de ces batailles. C’est une réussite, notamment par le contraste saisissant entre la partie staccato et polyphonique du chœur et la profondeur de la voix de baryton.  Superbe incarnation du texte parlé / chanté de Vincent Bouchot. Très belle partition adaptée au contexte, avec toujours la science d’orchestration d’Edith Canat de Chizy et une très belle déclamation lyrique dévolue au soliste : elle émut beaucoup le public. Le programme est donné ce weekend à Saint-Quentin et Soissons et sera enregistré pour un publication ultérieure.

  • Livre agrémenté de photos de Jean-Pierre Gilson paru ou à paraître aux éditions des cendres
  • Pour ce projet, un grand nombre de soutiens publics et privés étaient fédérés autour de la Fondation de France. Remerciements au Directeur du festival, Jean-Michel Verneiges et à son équipe, notamment Monique, « la Fangio de Laon »…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.