Debussy – Children’s corner – Discographie

Debussy – Children’s corner – Discographie

Debussy Children's corner
Debussy Children’s corner

C’est en jetant une oreille sur le dernier disque de Michel Dalberto que m’est venue l’envie de faire un panorama discographique de cette œuvre célèbre. Ce fut un « tube » pour Debussy (20 000 ventes de son vivant), de grand pianistes l’ont mis à leur répertoire (Cortot, Gieseking, Michelangeli…) quand d’autres s’en sont abstenus (Pollini, Arrau…). Même si elle ne présente pas ô combien les audaces d’écritures des Études ou de certains Préludes, pourquoi bouder son plaisir devant tant de poésie.
La discographie de cette œuvre est un peu problématique : la difficulté pianistique la met à portée d’excellents amateurs (je réussissais presque à jouer Jumbo, c’est dire…). C’est d’ailleurs le paradoxe : en apprenant, plutôt en ahanant la partition, on s’émerveille devant telle phrase, telle sonorité ; puis on écoute un vrai pianiste : on s’aperçoit que rythmes, phrasés, dynamiques, tempi étaient tous horriblement faux et pourtant on regrette ce voyage dans une terre inconnue…
Pour revenir à la discographie, on compte nombre d’éditions avec des pianistes confidentiels à la faveur de LP ou CD thématiques sur la jeunesse (Scènes d’enfants de Schumann, etc.). On ne traitera pas ici de l’orchestration d’André Caplet ou de divers arrangements -guitare, jazz, saxos, flûte et harpe…).
On va se contenter des versions disponibles sur Qobuz ou Spotify en ajoutant ABM chez PragaDigitals. La situation se complique avec le fait que l’on peut entendre Debussy lui-même via des rouleaux de piano Welte-Mignon pour Jumbo et Golliwogg’s, d’une étonnante liberté d’exécution, mais les avis divergent : 2 réalisations auraient des durées différentes de 30%… Un autre souci provient des indications de tempo dont apparemment il ne se souciait guère…

Doctor Gradus ad Parnassum

On trouvera ici quelques exemples du jeu ‘perlé’ demandé par la musique de Muzio Clementi, interprétée par Danielle Laval (ex. plage 7) – musique bien intéressante d’ailleurs (cf. aussi la Sonatine bureaucratique de Satie d’après une sonatine de Muzio).

Alfred Cortot (1877-1962) – 1928 (Youtube)

Certains n’aiment pas (Philippe Manoury me disait : « Cortot m’a toujours paru salonnard et morbide »). Si certains ont pu reprocher à Samson François de raconter des histoires, Cortot nous narrait, lui, des épopées poétiques ! Je persiste à penser que les 2 grands pianistes du XX siècle étaient Cortot et Rachmaninov – 2 concertos inapprochables : le 2e de Chopin par Cortot / Barbirolli, même avec une orchestration retouchée et le 2e de Rachmaninov  par Rachmaninov  / Stokowski. Après la mort de Debussy, le 25 mars 1918, le pianiste Alfred Cortot joua ces morceaux en présence de sa fille. Celle-ci aurait alors déclaré : « Papa s’écoutait davantage ».
En 1928, Cortot avait assurément les doigts, c’est rapide, assez superbe, mais le son est précaire. 8 (notes pour me permettre de resserrer la comparaison au fur et à mesure).
À noter ce court-métrage malin d’Emile Vuillermoz réalisé par Marcel L’Herbier en 1936 avec Alfred Cortot au piano :

Changement complet d’équilibre sonore chez HMV (1947), on a l’image d’un piano cette fois.  Rien à dire, sinon que l’on manque un peu de dynamique. 8

Walter Gieseking (1995-1956) – 1953

C’est bien fait, un peu distant. 7,5

Albert Ferber (1911-1987) – 1955

Cette intégrale par ce pianiste suisse a fait sensation lors de sa réédition par EMI France il y a quelques années. Piano proche, jeu perlé, c’est très vivant, le seul (et c’est assez rare en fait) à faire jusqu’ici le ff mesure 12. 9

Mieczyslaw Horszowski (1892-1993) – 1987

Tempo lent, très ennuyeux. 6

Peter Rösel (1945*)

Ce pianiste allemand est à la tête d’une discographie pléthorique. On lui sait gré de ne pas ralentir à la 2e exposition de la phrase en arpèges mes. 8, comme le faisait Cortot. Mais cela manque un peu de vie. 7,5

Arturo Benedetti Michelangeli (1920-1995) – 1971

C’est sidérant d’allure, de contrôle du son, une version de plasticien. 8,5

Alain Planès (1948*) – 2006

On se rappelle son récent album Bartók. De belles choses, mais le piano est assez mauvais et c’est un peu pâle. 6,5

Laszlo Baranyay (1946*) – 2000

Il s’agit d’un professeur de l’Académie Franz Liszt de Budapest.  Sans doute pas le plus beau pianisme, c’est correct. 7

Lise Boucher (1941*) – 2000

Pianiste et professeur canadienne, en complément à La nursery de D.-E. Inghelbrecht.  C’est bien neutre, on espère quelque chose à animé un peu mes. 37, non. 6

Claude Hellfer (1922-2004) – 1966

Cette interprétation a été publiée dans un album du Petit Ménestrel avec Jacques Duby et Micheline Presle, dans le français ampoulé de l’époque. De grands moyens pianistiques pour une interprétation toute de délicatesse et assez poétique. 8

Denis Pascal (1961*) – 2002

Un parti-pris de ne pas surjouer, mais c’est un peu pâle. 7

Jean-Efflam Bavouzet (1962*) – 2008

« L’autre » pianiste de la maison Chandos avec Louis Lortie : ça a l’air superbe mais Chandos ne nous laisse que 30′ d’écoute…

Peter Schmalfuss (1937-2008) – 1987

Une belle version, sans originalité. 7

Nelson Freire (1944*) – 2009

Un des grands chouchous de la critique française. Le pp est bien respecté, une interprétation réservée mais chaleureuse, très beau pianisme. 8

Samson François (1924-1970) – 1970

Les derniers enregistrements de cet immense pianiste. La grande classe, tempo assez allant permettant de mieux lier les notes qui doivent l’être. 8,5

Maureen Volk (19??*) – 2008

Une histoire [en] intéressante sur la façon dont elle a pu recouvrer l’usage d’une main blessée accidentellement, c’est un professeur de piano canadien. Encore une version un peu « en dedans », très honorable mais sans grand relief. 7

William Kapell (1922-1953) – 1951

Un pianiste météore, décédé dans un accident d’avion. Prise de son ouatée, tempo très rapide, des doigts, mais cela laisse bien coi. 6

Alexis Weissenberg (1929-2012) – 1986

Tempo aussi rapide que Kapell, superbe sonorité, grand piano, « çà tricote », mais à mon avis hors sujet. 7,5

Simon Trpceski (1979*) – 2008

Lecture qui se veut légère et dansante, c’est un peu haché, sonorité quelconque. 7

Monique Haas (1909-1987) – 1971

Épouse de Marcel Mihalovici, elle fréquenta Tcherepnine, Martinů & Tansman notamment.  Jeu « très dans le clavier », toutes les indications sont respectées, très belle sonorité. 8

Momo Kodama (1972*) – 2003

Une autre pianiste jouant de la musique moderne (Toru Takemitsu, Ichiro Nodaïra, Toshio Hosokawa, Jörg Widmann).  Belle égalité des doigts, pas mal de pédale, c’est du beau piano. 7,5

Georges Pludermacher (1944*) – 1994

Que voilà une lecture engagée, un piano un peu sombre, c’est expressif, presque rhapsodique, avec des phrases pointées, au moins une lecture personnelle ! et son interprétation nécessite le ff mes. 12… 8

Alexis Weissenberg (1929-2012) – 1968

C’est aussi rapide qu’en 1986, très Clementi, mais je trouve encore qu’on passe à côté. 7,5

Michel Béroff (1950*) – 1981

On est content d’apprendre qu’après des ennuis physiques il revient sur le devant de la scène (avec un nouvel enregistrement des Préludes chez Lyrinx). Agile, engagée, respectueuse des dynamiques, une belle version. 8

François-Joël Thiollier (1943*) – 1995

On est un peu sur une barque sur l’océan : lecture assez rhapsodique, belles ambiances, mais ça fait un peu fabriqué et extérieur. 7

Philippe Entremont (1934*) – 1961

Version rapide, virtuose, parfois ébouriffante (fin). 9

Zoltan Kocsis (1952*) – 1998

Tempo allant, c’est parfois un peu « boulé » et extérieur. 7

Alain Bernheim (1931) – 2013

Il remporta le 2 prix du Concours de Bucarest en compagnie d’Ashkenazy. Depuis 1980 il se consacre plutôt aux francs-macs : « 33° du Suprême Conseil de la Juridiction Sud des États-Unis, Grand Capitulaire du Grand Prieuré de Belgique, membre de l’Ordre Royal d’Écosse, Membre d’Honneur du Suprême Conseil de France. » !!! L’interprétation sonne mal, un peu mijaurée. 6

Pascal Rogé (1951*) – 1981

La grande époque de Pascal Rogé chez Decca. Pourquoi ne pas animer quand c’est noté « animez un peu » ? Beau pianisme, c’est très bien joué mais sans beaucoup d’investissement. 7

Michel Dalberto (1955*) – 2015

C’est l’écoute rapide de ce CD tout juste édité qui nous a incité à faire ce survol discographique (on n’a pas accès à sa première version). C’est juste magnifique, superbe sonorité, une lecture personnelle, habitée, artistique… 9

Debussy « Children’s corner doctor gradus ad… par francemusique

Noriko Ogawa (1962*) – 2012

Une pianiste japonaise qui fréquente le répertoire contemporain (Takemitsu, Fujikura…). Belle sonorité, tempo mesuré, pas mal de pédale, mais ça manque d’envergure. 7

Ilja Hurnik (1922-2013) – 1961

Compositeur tchèque, on ne sait rien de lui en tant que pianiste. C’est bien , son un peu pénible. 7

Robert Cornman (1924-2008) – 1956

Compositeur, chef d’orchestre et pianiste américain. Bruit de matrice, c’est assez quelconque. 6

Jörg Demus (1928*) – 1962

De la fluidité, ça passe, mais n’accroche pas. 6

Sergeï Rachmaninov (1873-1943) – 1921

Disponible sur un superbe album Aeon, on ne connaît que 2 extraits des Children’s par SR. C’est juste pour mémoire, tellement la technique est précaire…

Árpád Bodó (19??*) – 2002

On ne sait rien de ce pianiste apparemment hongrois. « Heureusement » cette version ne retient guère l’attention : tempo fluctuant, pas d’idée directrice. 6 (on aurait été bien embêté s’il s’était agi de la meilleure version !).

François Chaplin (19??) – 2000

Son intégrale a été saluée en son temps. Il y des rallentamenti un peu artificiels, rien de passionnant sinon. 7

Sergio Ciomei (1965) – 2014

Plutôt organiste et claveciniste, orienté musique baroque. C’est assez véloce, élégant, le fait qu’on anime pas quand c’est indiqué montre que l’on n’est pas vraiment dans l’œuvre, ce qui se confirme par la suite. 6,5

Werner Haas (1931-1976) – 1961

Pianiste allemand connu pour ses enregistrements Philips. C’est assez distingué, pudique. 7,5

José Iturbi (1885-1980) – 1960

Belle version, un peu Soirée dans Grenade. 7

Jean-Pierre Armengaud (1943*) – 2003

Interprète notamment de Satie, Stockhausen ou Boulez. Ce n’est pas très propre, il y a des césures curieuses, bref. 6

Michael Korstick (1955*) – 2015

Bien belle vélocité, mais pas un sourire. 7

Théodore Paraskivesco (1940*) – 1987

Voilà qui ne nous rajeunit pas : sans doute mon premier disque Debussy avec celui d’extraits par Dorel Handman…  Je m’attendais à ce que ce soit une des versions les plus lentes, c’est le cas… mais c’est très beau, beaucoup de sensibilité et de poésie. 8

Peter Frankl (1935*) – 1969

Encore un pianiste célèbre mal connu en France. Une interprétation sans chichi, mais finement dosée. 7,5

Julia Dahlkvist (1976*) – 2012

Une intégrale partagée par 4 pianistes (dont l’excellente Juliana Steinbach). C’est décidé, bien fait (les notes à lier le sont très bien), un peu de pédale. 8

Idil Biret (1941*) – 1993

La stakanoviste turque du piano. Du piano qui sonne, on ne saisit pas bien le discours, mais c’est un clavier très maîtrisé. 7,5

Dag Achatz (1942*) – 1994

Pianiste suédois. Grand piano, qui zingue. C’est un peu bousculé. 6,5

Paul Crossley (1944*) – 1993

Intégrale célébrée en son temps. Cela sonne plus Fauré que Debussy, mais il y a une certaine allure. À suivre. 8

Martin Jones (1940*) – 1994

Prise de son réverbérée typique de l’éditeur Nimbus, le bien nommé. On court un peu la poste, un peu superficiel. 7

Jean-Yves Thibaudet (1961*) – 2000

Rien à dire, c’est parfait… 8,5

Gordon Fergus-Thompson (1952*) – 1990

De la pédale on dirait du « Debussy impressionniste ». 6,5

Robert Casadesus (1899-1972) – 1959

Ce grand pianiste français est peut-être bien plus connu aux USA qu’ici. C’est quasiment le plus rapide. Une version « qui n’a pas pris une ride », grand piano, interprétation pensée, indications respectées… 8,5

Jacques Février (1900-1979) – 1963

Très « doigts au fond du clavier ». Ce n’est pas le plus piano du monde, mais c’est très bien fait. 8

Dino Ciani (1941-1974) – 1971

Encore une carrière fauchée par un accident. C’est un live, il l’aurait enregistré la même année pour DG mais c’est resté inédit. Un document.

Jean-Bernard Pommier (1944*) – 1989

Belle vélocité, un peu rapide et extérieur. 7

Claudio Colombo (19??*) – 2012

Apparemment édité à compte d’auteur. Manque d’égalité, un peu poussif. 5,5

María Parra Peñafiel (19??*) – 2015

Piano lointain, bruyant, manque de lié. 5,5

Bennett Lerner (19??*) – 2006

Pianisme un peu sec, mais c’est bien agencé. 7

Malene Thastum (19??*) – 2010

Belle couleur d’ensemble. 7

Daniel Levy (1961*) – 2015

Pianiste argentin. Notes un peu avalés le « animez un peu » est tout retenu. 6,5

Krzysztof Jablonski (1977*) – 2010

Atmosphérique et extérieur. 6

Daniel Ericourt (1903-1998) – 1962

Pianiste oublié, qui connut Debussy (créa sa sonate pour violoncelle et piano). C’est très rapide, mais on n’a droit qu’à 30 ».

Larissa Dedova (19??*) – 2010

Pianiste américaine d’origine russe. Idem, 30″.

Colette Maze (1914*) – 2014

La version sans doute la plus lente. C’est pataud, très insuffisant. 5

Ruben Yessayan (1978*) – 2012

Le piano ferraille un peu. Pianisme moyen; 6,5

Martino Tirimo (1942*) – 2012

On n’entend pas grand’chose mais c’est assez bien mené. 6,5

Ivo Kaltchev (19??*) – 2013

Encore un Debussy un peu superficiel (impressionniste ?). 6,5

Gianluca Cascioli (1979*) – 2006

Un des rares qui mette aussi bien en valeur les basses que les aigus dans le a tempo mes. 22 et suivantes. Version très rapide, mais qui a du sens et du style. 8

Roger Woodward (1942*) – 1997

Quelle surprise de retrouver ici ce spécialiste de la musique contemporaine (Xenakis…). Mais encore une fois 30″ »…

Jeanne Bovet (1917-2010) – 1993

Le CD commence avec 2 préludes du Clavier bien tempéré… Pas du très grand piano, sans grand intérêt. 6,5

Vladimir Krainev (1944-2011) – 2006?

Grand pédagogue du piano russe. Version rapide, belle égalité des doigts, lecture légère mais cohérente. 8

Christopher Harding (19**?) – 2009

Pianiste américain. Jeu élégant, piano un peu ouaté. 7

Jimbo’s Lullaby

(Berceuse des éléphants)
On restreint… l’écoute à 19 versions : Cortot, Ferber, Michelangeli, Freire, François, Haas M., Pludermacher, Béroff, Entremont, Dalberto, Paraskivesco, Dahlkvist, Crossley, Thibaudet, Casadesus, Février, Cascioli, Krainev.

Cortot (1947) – Un relative déception, des fluctuations de tempo, des notes à peine audible, mais ça a de la tenue. 7,5

Ferber – Je trouve ça magistral si on peut employer ce mot pour une petite pièce, tout y est, notamment un respect absolu des indications de dynamique. 9

Michelangeli – Un peu lent, mais que de beaux accords… 8

Freire – Piano un peu sourd, manque un peu de relief. 8

François – La grande classe, comme chez tous les grands interprètes jamais un effet attendu, mais quelques effets secondaires pour assurer la cohérence du discours. 9

Monique Haas – Tempo pour moi idéal (les 2 précédents étaient un peu lents), de la classe, le piano zingue un peu. 8,5

Pludermacher – 3’42 » contre 2’16 » pour Haas ! C’est quand m^me trop lent mais si c’est très bien fait, piano un peu lourd et c’est un peu sollicité. 7,5

Béroff – Tout est très bien fait, un poil de respiration parfois et c’eut été parfait. 8

Entremont – Du grand piano, avec pourtant un discours intime. 9

Dalberto – La roi du « micro-rallentendo » et quelques exagérations dynamiques, mais dans le sens du discours. 8,5

Paraskivesco – Encore un lent. Très poétique, parfois au détriment des dynamiques. 8,5

Dahlkvist – Main gauche un peu lourde, de la pédale, 7,5.

Crossley – 3’52″… Le tempo donne à la dois un côté Cathédrale engloutie et un côté sucré, c’est assez poétique toutefois. 7,5

Thibaudet – C’est un peu extérieur. 7,5

Casadesus – Une bonne version, qui ne m’inspire apparemment pas… 7,5

Février – Encore une belle version. 7,5

Cascioli – De belles choses, mais pourquoi prendre plus vite le 3ème tempo I ? 7,5

Krainev – 4’28 » !! Est-ce parce qu’il donnait les Tableaux dans le même récital ? C’est pourtant très prenant, très « au fond des touches ». 8

Serenade for the Doll

On reste donc avec Ferber, Michelangeli, Freire, François, Haas, Béroff, Entremont, Dalberto, Paraskivesco, Krainev, en continuant à mettre des notes juste pour mémoire et en les passant par ordre alphabétique cette fois.

Béroff – C’est chic, avec une maîtrise de la sonorité et l’intelligence de la partition. 8,5

Dalberto – Des sonorités encore plus belles, la maîtrise des dynamiques au service d’un discours et pas l’inverse et toujours ces espèces de petits ralentissements qui aident au rebond de la phrase. 9

Entremont – C’est aussi très beau, peut être un peu trop « grand piano ». 8

Ferber – Peut être moins de maîtrise instrumentale que les précédents, mais c’est très poétique (avec une sonorité à la fois chaude et orientale). 8,5

François – C’est magique… 9

Haas – C’est décidément très beau également, celle qui fait vraiment « en dehors » les passages notés comme tels. 8,5

Krainev – C’est cette fois rapide, très léger, toutes les indications sont respectées. 8

Michelangeli – Tempo allant, tout sonne superbement, même la dernière note… 8,5

Paraskivesco – C’est un peu moins maîtrisé, même si c’est prenant. 7,5

The snow is dancing

Béroff est très bien, Dalberto d’une clarté évidente, Entremont un prfaitpeu pressé, Ferber est celui qui offre le plus d’ambiances, François est très délicat, avec des nuances dynamiques volontairement réduites. M. Haas est un peu trop claire peut-être, Krainev est celui qui rend le mieux la partition, par exemple la fin est vraiment molto pp e perdendo. Michelangeli est très bien.


The little Shepherd

Beroff est superbe, Dalberto à peine moins poétique (pourquoi jouer p les accords marqués ppp ?), Ferber est meilleur, le seul qui le joue très modéré, très belle ambiance chez François, M. Haas et Krainev un peu plus neutres.


Golliwog’s cake walk

 Beroff est très dans le mouvement, carré à souhait, avec un « Tristan » sans « grande émotion ». Dalberto est quasi parfait (le petit thème wagnérien et son commentaire sarcastique sont superbes) ; une ou deux inégalités légères m’avaient intrigué : je ne m’était pas rendu compte que c’était en public… Kraisner est un peu trop rapide, Entremont est très bien, Ferber cette fois un peu trop « moelleux », ABM un peu distant, François, pourtant féru de jazz, est un peu plat, M. Haas, un peu sèche est très bien, Krainev est rapide, elliptique, mais enthousiasmant.


Conclusion

C’est un exercice passionnant d’écouter les grands interprètes, partition en main (c’est évidemment plus passionnant de jouer soi-même !). Nombre d’excellentes versions ont été écartées dès le début sans doute souvent abusivement. Mais je crois que les versions retenues ne déméritent pas : les classiques : François, Monique Haas, Michelangeli, Entremont, Béroff, l’étonnant live de Krainev pour une recréation très personnelle, le formidable Ferber (toutes proportions gardées, ce qu’est Volkmar Andreae pour Bruckner – je mets bientôt la 3e de Bruckner en chantier) et enfin l’excellent et récent disque de Michel Dalberto.

Debussy - Children's corner

livret samson
livret samson

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.