Bernd Alois Zimmermann – Die Soldaten

Bernd Alois Zimmermann – Die Soldaten

Bernd Alois Zimmermann - Die Soldaten
Bernd Alois Zimmermann – Die Soldaten
listefrVoilà de quoi faire peur à mon hypothétique mélomane de bonne volonté voulant découvrir la musique contemporaine. Il a peut-être réussi à apprécier Wozzeck, voire Moïse et Aaron, et voilà qu’on lui propose de découvrir un ouvrage avec un livret encore plus morbide que celui de Wozzeck – on passe d’un meurtre à un meurtre, un viol et un suicide… – , et une musique encore plus compliquée, mêlant langage sériel, jazz, musique concrète et électronique. D’ailleurs, c’est bien simple, Sawallisch et Wand déclarèrent cette musique injouable…Quelques arguments sont présentés ici pour inciter à l’écoute, à partir de l’enregistrement de la création par les forces de Cologne sous la direction de Michael Gielen en 1965.

Tout d’abord le prélude, superbe, martelé, scandé dans un déluge de fulgurances aux cuivres, de guirlandes aux cordes, un magma sonore qui se termine sur une sorte de suspension, le tout ne laisse pas augurer une fin joyeuse.

Comme pour Wozzeck, de nombreuses scènes sont basées sur des figures anciennes : Chaconne, Toccata, Ricercare… et l’on s’étonne à chaque fois de leur impact dramatique ; un bon exemple en est la Toccata 1 entre divers militaires, un vrai tour de force. L’intérêt est soutenu de bout en bout par un mélange de parler-chanter et de chant très vivant, très clair et un foisonnement orchestral aussi sophistiqué que varié et vivant lui aussi. Malgré des scènes légères ou intimes, la « tonalité » générale laisse sourdre une angoisse prenante.

L’acte II présente également une Toccata « militaire » superbe de virtuosité, avec orchestre de jazz sur scène et ensemble de percussions derrière la scène. A la faveur de l’Intermezzo de l’acte II (citations de Bach, thème permanent du Dies irae) la présence marquée de l’orgue. On notera également les nombreuses réminiscences de Bach qui font penser au concerto pour violon de Berg.

Bref, c’est encore plus prenant que Berg, ne pas hésiter !

Synopsis

Acte I
Scène 1.Lille, maison de Wesener. Marie, la fille de Wesener (commerçant), a envoyé une lettre à la maman de Stolzius pour la remercier de son hospitalité. Sa sœur Charlotte s'amuse de son amour pour Stolzius.
 Scène 2. Armentières, maison de Stolzius. Stolzius néglige son magasin car Marie lui manque. Seule la lettre de sa bien-aimée que sa mère lui a donné semble le tirer de sa léthargie.
 Scène 3. Le baron Desportes fait aussi la cour à Marie. Le père de celle-ci (Wesener) ui prie d'accepter son invitation au théâtre.
 Scène 4. Armentières.Dans une discussion avec les soldats officiers, le prédicateur Eisenhardt accuse Marie de se fourvoyer dans la tromperie.
 Scène 5. Marie montre la lettre d'amour de Desportes à son père qui l'oblige à ne plus voir Stolzius, aux vues des possibilités d'ascension sociale. Marie est déconcertée.
Acte II
Scène 1.Café d'Armentières, où les soldats se délassent. Quand Stolzius entre pour livrer ses draps à l'armée, les officiers lui expliquent que Desportes passe son temps à Lille avec Marie. 
 Scène 2. À la maison, Stolzius écrit une lettre à Marie pour se plaindre de son infidélité. Au même moment, Desportes se moque de sa fiancée et lui promet le mariage. Marie répond à la lettre de Stolzius, mais Desportes n'arrête pas de la séduire. Quand Stolzius lit sa lettre, il s'énerve contre Desportes tout en prenant la défense de Marie devant sa mère, à qui les soldats avaient décrit Marie comme une femme infidèle.
Acte III
Scène 1. Eisenhardt se manifeste contre Pirzel, inquiet pour les soldats harcelant les jeunes filles. Pirzel le réfute par des considérations philosophiques sur les hommes. 
 Scène 2. Lille, appartement de Marie.Pour pouvoir exécuter son plan contre Desportes, Stolzius va se faire soldat et s'introduire comme garçon chez le baron. 
 Scène 3.Marie, qui a été abandonnée par Desportes, ne reconnaît pas le soldat que lui amène sa sœur : Stolzius. 
 Scène 4. Lille, appartement de la comtesse La Roche. Le jeune comte s'est amouraché de Marie. Sa mère est contre cette relation. Elle l'envoie hors de la ville, mais lui promet d'adopter Marie. 
 Scène 5. La Roche rencontre Marie et exige qu'elle renonce à son fils. Pour enlever la mauvaise réputation de Marie, La Roche est prête à la prendre comme associée dans la maison. Marie lui demande un temps de réflexion.
Acte IV
Scène 1. Marie est sortie de la maison de La Roche en courant. Pour se débarrasser d'elle une bonne fois pour toutes, Desportes charge ses chasseurs de la violenter. On cherche Marie. Stolzius achète de la mort aux rats dans une pharmacie. 
 Scène 2. Desportes, qui est invité à souper chez Marie, est empoisonné par Stolzius, qui se suicide.
 Scène 3. Sur la berge du Lys. Pendant qu'un train interminable rempli de soldats morts à la guerre défile en arrière-plan, Wesener se fait accoster par une mendiante. Il s'agit de Marie, que son père ne reconnaît pas. On entend la voix d’Eisenhardt qui récite un Notre Père.

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