Zoltán Kodály – Sonate pour violoncelle seul – Cello sonata – Emmanuelle Bertrand

Zoltán Kodály – Sonate pour violoncelle seul – Cello sonata op. 8 – Emmanuelle Bertrand

Emmanuelle Bertrand - Zoltan Kodaly - Amoyel
Emmanuelle BertrandZoltan Kodaly – Pascal Amoyel

La Sonate pour violoncelle  op. 8 de Zoltán Kodály est devenue une pièce presque obligée du répertoire des violoncellistes ; on s’est amusé à recenser les versions plus ou moins disponibles…

James Barralet
Jiri Barta
François-Xavier Bigorgne
Lluis Claret
Nathalie Clein
Kim Cook
Roel Dieltiens
Daniel Domb
Gordon Epperson
Pierre Fournier
Alban Gerhardt
Leonid Gorokhov
Nancy Green
Jerry Grossman
Lionel Handy
Christophe Henkel
Michael Kanka
Maria Kliegel
Ludwig Michael
Xavier Phillips
Raphaël Pidoux
Jean-Guihen Queyras
Suzanne Ramon
Guido Schiefen
Janos Starker
Michel Strauss
Henrik Dam Thomsen
Paul Tortelier
Bion Tsang
Peter Wispelwey

En italique, celles que l’on a pu écouter. Il en manque (Piatigorsky…) et apparemment Rostropovitch ne l’a jamais enregistrée. Les versions Clein et Kliegel sont très honorables, Queyras (on se rappelle d’excellents concertos de Haydn et suites de Bach) est très élégant mais ça manque singulièrement de corps, Xavier Phillips n’a pas laissé grande impression. La seule version que l’on peut mettre en regard de celle d’E. Bertrand est celle du « prince des violoncellistes », Pierre Fournier, (ici dans un enregistrement public de 1959 (Praga) – à ce propos, on aimerait bien connaître celle du violoncelliste du quatuor Prazak, l’excellent Michael Kanka.

Emmanuelle Bertrand prend son temps : 10 à 20% plus lente que Fournier dans chacun des 3 mouvements. On perd peut-être un peu de naturel dans les nombreuses figures rythmiques, mais on y gagne en intériorité : on se sent guider par elle dans un voyage intérieur, conforté par sa technique impeccable, son intonation infaillible,  sa sonorité aussi aérienne que fruitée et la qualité exceptionnelle de la prise de son. Pour une fois, on est très content de toutes les distinctions qu’elle a pu recevoir récemment du milieu de la critique professionnelle.

Une musicienne au sens fort du mot à la discographie déjà très fournie.

The cello Sonata Op. 8 by Zoltán Kodály has become an almost obliged part of the repertory for cellists; we have listedleft–  the versions more or less available… In italics, those we have listened to. Some surely are missing (Piatigorsky…) and apparently Rostropovitch never recorded it. The versions Clein and Kliegel are very honorable, Queyras (one remembers excellent concertos of Haydn and Bach Suites) is very elegant but presents a very light body, Xavier Philips did not leave great impression. The only version which one can place against E. Bertrand is from the “prince ofcellists”, Pierre Fournier, (here in a public recording of 1959 (Praga) – on this subject, we would like to listen to the version by the cellist of the Prazak quartet, the excellent Michael Kanka.

Emmanuelle Bertrand takes her time: 10 to 20% slower than Fournier in each of the 3 movements. Perhaps we lose a little naturalness in the many rhythmic figures, but we gain in interiority: one feels to be guided in an interior voyage, consolidated by her impeccable technique, her infallible intonation, her splendid sonority and the exceptional quality of the sound recording.

For once, we agree with all the distinctions she recently received from the (French) professional criticis.

A true musician with an already extensive discography.

Emmanuelle Bertrand - Pascal Amoyel
Emmanuelle Bertrand – Pascal Amoyel

L’album, à côté de la suite n° 3 de Britten et d’une suite de Gaspar Cassado, propose Itinérance, de son compagnon Pascal Amoyel, œuvre très prenante, plus immémorialle que contemporaine, qui se termine par le chant – vocal – de la violoncelliste, comme pour exprimer l’indicible de la condition humaine. Je n’en dirai pas plus que l’excellent commentaire de l’album dû à Sylviane Falcinelli.

L’album est complété par un DVD intéressant, notamment une séquence de travail sur la sonate de Kodaly, la complicité de son directeur artistique lors de l’enregistrement et l’intervention de Pascal Amoyel (photo).

Cf. aussi « Le concert idéal« .

Un maître-disque !

Besides Britten Suite n° 3 and a Suite by Gaspar Cassado, the album proposes Itinérance, a work by her companion Pascal Amoyel, a  very fascinating work, more unmemorable than contemporary, which ends with the singing – vocal – of the violoncellist, like telling the inexpressible human condition. I will not tell more than the excellent comment of the album by  Sylviane Falcinelli [fr].

The album is supplemented by an interesting DVD, in particular a sequence on the Kodaly sonata, the complicity with her artistic director during the recording and the intervention of Pascal Amoyel (photo).

Magnifiscent…

Pascal Amoyel – Festival Notes d’automne

Pascal Amoyel & Francis Huster- Festival Notes d’automne du Perreux

Pascal Amoyel et Francis Huster
Pascal Amoyel et Francis Huster

2012 : Pascal Amoyel est donc Directeur artistique du Festival Notes d’automne de la ville du Perreux. Festival original  centré sur la musique mais celle-ci étant présentée dans des circonstances variées et mise en scène, afin de « casser un peu le rituel du concert de la musique et essayer de toucher de nouveaux publics ». Les artistes y ont carte blanche.

La soirée d’hier « Manhattan rapsody » était un spectacle autour de l’idée d’une conférence de Chaplin annoncant son premier film parlant qui serait consacré à Georges Gershwin, récemment disparu*. Un spectacle sympathique, bien rythmé, qui avait surtout le mérite de nous faire entendre le pianiste dans Gershwin ; pas notre répertoire préféré mais il est comme toujours épatant !
* comme je le rappelait hier, en fait Charlie Chaplin avait la plus grande admiration pour la pianiste Clara Kaskil et Georges Gershwin avait une seule idole : Arnold Schoenberg, dont il fit d’ailleurs le portrait.

2013 : A noter dans la programmation 2013, le concerto de Grieg avec Pascal Amoyel le jeudi 14 novembre. 

Festival Notes d'automne du Perreux 2013
Festival Notes d’automne du Perreux 2013

Site du festival


J’ai eu la chance d’assister au spectacle « Le pianiste aux 50 doigts » de Pascal Amoyel, au Théâtre du Ranelagh, début 2012. C’est épatant :

« Un des tous meilleurs pianistes français rend hommage à son maître György Cziffra au cours d’un spectacle aussi bien musicalement captivant qu’émouvant. 
La première partie de la vie du « pianiste aux 50 doigts » est ainsi scénarisée de façon très habile et permet à Pascal Amoyel, pianiste, chambriste, compositeur, professeur de conservatoire et… comédien, de montrer qu’il est le digne successeur de son maître.
Emmenez-y vos enfants ou petits-enfants  ! »
Le spectacle sera repris dans les prochains mois : cf. Site de Pascal Amoyel.

Franco Donatoni – Ensemble Fa – Dominique My

Franco Donatoni – Ensemble Fa – Dominique My

Franco Donatoni - Ensemble Fa - Dominique My

Franco Donatoni
Franco Donatoni

On entend moins la musique de Franco Donatoni (1927 – 2000) depuis quelques années. Sa carrière démarra sous les auspices de Goffredo Petrassi et de Bruno Maderna, avant de découvrir les musiques de Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen dans les années 50-60 à Darmstadt.

Malgré les nombreuses influences qu’il subit, son œuvre présente certaines constantes : une certaine beauté plastique, une musique très animée, avec des couleurs toujours claires, si ce n’est méditerranéennes…

Le présent CD est l’édition d’un concert donné par l’ensemble Fa de Dominique My en 1996. Les 6 œuvres présentées donnent un bon aperçu de cette œuvre (près de 200 opus…), même s’il est limité à un orchestre de chambre : For Grilly (1960), Etwas ruhiger in Ausdruck (1967) ; Lumen (1975), Spiri (1977), Le ruisseau sur l’escalier (1983) et Refrain III (1993).

La pièce la plus ancienne, For Grilly pour 3 vents, 3 cordes et percussionniste a beaucoup de charme et maintient l’intérêt tout au long de ses 6 mn.

Etwas ruhiger in Ausdruck est écrit à partir de la Pièce op. 23 n°2 pour piano de Schoenberg ; de tendance sérielle, elle reprend le dispositif instrumental du Pierrot lunaire. Son atmosphère est plus raréfiée, sempre pianissimo, c’est en quelque sorte une série de variations placides sur la pièce originelle ; même si elle ne se départit pas d’une certaine élégance, son refus de toute dynamique laisse l’auditeur en attente d’un évènement consistant…

Lumen est écrit à la mémoire de Luigi Dallapiccola, à partir de fragments d’œuvre retrouvés chez le compositeur. Ce tombeau commence par une sorte de thrène à la flûte, accompagnée par la clarinette basse pour ensuite pour atteindre un climax très coloré aux sonorités inouïes.

Spiri pour dix instruments, tourne un peu en rond, à la manière d’Etwas, mais de nombreuses guirlandes donnent à la pièce son charme lumineux et presque gai.

Le ruisseau sur l’escalier est une œuvre pour 19 instruments et violoncelle solo (Véronique Marin). De beaux passages, comme souvent de nombreux babillages ornithologiques, mais la nécessité du dialogue violoncelle / ensemble ne convainc guère.

Enfin, Refrain III paraît à la fois plus ascétique et bavard, çà sonne un peu comme du Donatoni néoclassique !

It seems we hear less of the music of Franco Donatoni (1927 – 2000) these days. His career started under the auspices of Goffredo Petrassi and Bruno Maderna, before discovering the musics of Pierre Boulez and Karlheinz Stockhausen in the 50-60’ in Darmstadt.

In spite of the many influences which it undergoes, his work presents certain constants: a certain plastic beauty, a very animated music, with always clear colors, if not Mediterranean…

This CD is the edition in a concert given by the Ensemble Fa under Dominique My in 1996. 6 works presented give a good outline of this work (nearly 200 opus…), even if it is limited to a chamber orchestra: For Grilly (1960), Etwas ruhiger in Ausdruck (1967); Lumen (1975), Spiri (1977), Le ruisseau sur l’escalier (1983) and Refrain III (1993).

The oldest part, For Grilly for 3 winds, 3 cords and percussionist has much charm and maintains the interest throughout its 6 mn.

Etwas ruhiger in Ausdruck is written starting from the piece op. 23 n°2 for piano of Schoenberg; of serial tendency, with the instrumentum of Pierrot Lunaire. Its atmosphere is rarefied, sempre pianissimo, it is to some extent a series of placid variations on the original piece; even if it shows always a certain elegance, its refusal of any dynamics leaves the listener waiting for a consistent event…

Lumen is written in the memory of Luigi Dallapiccola, starting from fragments found in the composer’s home. This piece starts with a kind of threnody to the flute, accompanied by the low clarinet reaching a very coloured climax with amazing sonorities.

Spiri for ten instruments turns a little in round, in the manner of Etwas, but is luminous and almost charming.

Le ruisseau sur l’escalier (The brook on the staircase) is a work for 19 instruments and solo cello (Veronique Marin). Beautiful passages, as often many ornithological prattling, but the need for the dialogue violoncello/together hardly convinces.

Lastly, Refrain III appears at the same time more ascetic and talkative, it sounds a little as neo-classic Donatoni!

Cycle Schumann – Yannick Nézet-Séguin – Chamber orchestra of Europe – Nicholas Angelich

Cycle Schumann – Yannick Nézet-Séguin – Chamber orchestra of Europe – Nicholas Angelich

Yannick Nézet-Séguin - Chamber orchestra of Europe

Décidément, après Peraya il y quelques semaines, on vient encore de quitter un concert à l’entracte…

On avait été alléché par le programme qui clôturait un cycle symphonique Schumann à la Cité de la musique et par la réputation croissante du chef d’origine québécoise, Yannick Nézet-Séguin, accessoirement par le soliste que l’on n’avait jamais entendu en concert, Nicholas Angelich.

A entendre les applaudissements  bravos, embrassades, bis après le concerto, j’ai été dû être  un des seuls à partir (mais j’ai bien repéré quelques autres mélomanes qui trouvaient le temps long…).

L’ouverture Genoveva tout d’abord ; on se dit qu’il faut bien que tout le monde se chauffe un peu. Le dynamisme de la fin après de longues minutes assez plates auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Chef assurément professionnel (il faut l’être pour avoir en même temps des responsabilités permanentes à Londres, Montréal, Philadelphie et Rotterdam), Yannick Nézet-Séguin est un chef à la battue claire et efficace. Justement l’ouverture était très claire… le faible effectif (avec un vibrato très réduit aux cordes) nous prive de « pâte » romantique.

Devient-on un vieux barbon aigri, nostalgique des Furtwängler ou Kubelik ? Je ne crois pas : cf. notre récente discographie comparée du Concerto de Schumann où nous avions adoré la version « politiquement incorrecte » d’Argerich / Rabinovitch

Apparaît donc l’imposant pianiste Nicholas Angelich : le piano a l’air d’un coup se rétrécir. C’est la version la plus longuette de ce concerto que je connaisse : le chef essaie bien d’animer un peu, mais le pianiste reste impassible et prend à chaque fois un tempo un peu plus lent, avec à notre goût beaucoup d’affèteries. Seule la cadence du 1er mouvement sauve la mise. Très belle sonorité ceci dit. En bis : Rêverie. On était bien éberlué au triomphe qui suivait, encore plus en voyant faire applaudir certains solistes (vents) dont les interventions nous parurent un peu intempestives et pas toujours de la plus belle sonorité…

On a écrit ce petit papier en écoutant le fin du concert sur le Net. La 2e, que le chef dirige cette fois sans partition, dont la qualité essentielle est le dynamisme, me fait penser finalement à la version Paul Paray…

Si vous avez lu ce papier jusqu’au bout sachez que vous pouvez vous faire une idée par vous-même sur medici.tv !

Et puisqu’on parle de medici.tv, allez plutôt écouter l’excellent concert de l’Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi et Rudolf Buchbinder…

Definitely, after Peraya a few weeks ago, we leave again a concert after the intermission…
I had been enticed by the program which enclosed a symphonic cycle Schumann in the City of the music and by the increasing reputation of conductor Yannick Nézet-Séguin, incidentally by the soloist who we never heard in concert, Nicholas Angelich.

To hear the applause, cheers, embraces, after the concerto, I was probably the only one to leave (but I located some other music lovers who also found time very long…).

The Genoveva overture to begin; one thinks that it is necessary for everyone to” heat” a little.

Undoubtedly Yannick Nézet-Séguin is a pro (which is necessary to be able to have at the same time permanent responsibilities in London, Montreal, Philadelphia and Rotterdam), with a clear and effective beating. Precisely the opening was very clear… the orchestra’s small size (with a very reduced vibrato for the strings) deprives to us of romantic “paste”.

Does one become a nostalgic greybeard of Furtwängler or Kubelik? I don’t think: cf. our recent compared discography of the Concerto by Schumann where we had adored the “politically incorrect” version of Argerich / Rabinovitch

Then the imposing pianist Nicholas Angelich appears: the piano seems to reduce its size…

It was one of the most boring lecture of this concerto I know: the conductor tries well to animate a little, but the pianist remains impassive and takes each time a tempo a little slower, with our taste many affects. Only the cadence of the 1st movement saves the lecture. Yet he has a very beautiful sound.

I was well astounded by the triumph which followed, even more while seeing making applaud certain soloists (winds) whose interventions appeared a little inopportune to us and not always of most beautiful sonority…

I am writing this small paper listening back home to the end of the concert on the Net. The 2nd symphony, conducted this time without score, has dynamism for essential quality ; it makes me think finally of the Paul Paray version …

If you read this paper until the end, you can make your own judgment on medici.tv!

And speaking about medici.tv, go and listen to an excellent concert by the Orchestre de Paris conducted by Paavo Järvi with Rudolf Buchbinder…

Philippe Manoury – Zeitlauf

Philippe Manoury – Zeitlauf

Philippe Manoury - Zeitlauf
Philippe Manoury – Zeitlauf

Philippe Manoury se voit fêtés ses 60 ans un peu partout.  Actuellement encore à San Diego, à partir de janvier 2013, il enseignera la composition au Conservatoire de Strasbourg et sera compositeur en résidence à l’Orchestre de chambre de Paris. 
Je relate ici la découverte de son œuvre abondante (plus de 60 œuvres de 1973 à 2012), en ne commentant que les partitions qui m’ont accroché.

Philippe Manoury nous déclarait récemment qu’il ne comprenait pas pourquoi on le prenait pour un « compositeur allemand » – un clin d’œil : écrire Zeitlauf (1982), une pièce de 67′ sur un texte allemand original de Georg Webern (!), basée de plus sur des notions de mémoire et prédictibilité…

On pourra lire avec intérêt la remarquable étude d’Alain Poirier « Philippe Manoury : La courbure du parcours« , notamment les passages concernant cette œuvre, invoquant l’art des transitions de Wagner et la dualité cycle / individualisation des parties de Momente de Stockhausen.

L’enregistrement paru en 1990 chez le défunt éditeur Erato et enregistré en 1984 par le Groupe vocal de France et l’Ensemble intercontemporain sous la direction de Peter Eötvös est devenu introuvable. C’est bien une gageure que de donner en concert une œuvre de cette nature et aussi longue et je serais curieux de connaître le nombre d’exécutions depuis la création. On peut néanmoins l’entendre sur Youtube, mais dans de bien moins bonnes conditions que sur sa chaîne hi-fi – superbe enregistrement. 

L’œuvre est écrite pour douze voix mixtes, neuf cuivres, trois percussions et un dispositif électroacoustique en temps réel. Après 7 à 8 minutes d’introduction, le poème apparaît, de façon amusante : « Zu beginn… ». Malgré la longueur, l’intérêt est soutenu par la prolifération des timbres (électronique, percussions, cuivres), des rythmes, les ruptures, les réminiscences. On notera par exemple la poésie du 10 (« Est lebste ein König in Spanien »).

Parmi les nombreuses vidéos que l’on peut trouver sur le Net, cf. un petit reportage sur une de ses dernières œuvres : son Concerto pour piano, orchestre et électronique (2012) et une interview sur France Musique (juin 2012) (où l’on comprend son intérêt toujours vif pour Sviatoslav Teofilovitch Richter…).

Philippe Manoury’s 60 years are celebrated this year. Currently still in San Diego, as from January 2013, he will teach composition at the Academy of Strasbourg and will be a composer in residence with the Chamber orchestra of Paris.
I report here the discovery of his abundant work (more than 60 works from 1973 to 2012), by commenting on only the partitions which appeal to me.
Philippe Manoury declared us recently that he did not understand why he is often taken for a “German composer” – to write Zeitlauf (1982), a work of 67′ on an original German text of Georg Webern (!), based moreover on concepts of memory and predictibility…

The recording published in 1990 by the late Erato editor and recorded in 1984 by the Groupe vocal de France and the Ensemble intercontemporain under Peter Eötvös cannot be found anymore. It is certainly a challenge to give in concert a work of this nature and so long and I would be curious to know the number of executions since its creation.
One can nevertheless hear it on Youtube, but in much less good conditions than on a hi-fi system – superb recording. 
The work is written for twelve mixed voices, nine brass, three percussions and a real-time electro acoustic device.
After 7 to 8 minutes of introduction, the poem appears, in an amusing way: “Zu beginn…”.
In spite of the length, the interest is supported by the proliferation of the tilmbers (electronic, percussions, coppers), of the rates/rhythms, the ruptures, the reminiscences.
For example the poetry of the 10th (“Is lebste ein König in Spanien”).